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Tengen Toppa Gurren Lagann

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.75/5

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2 critiques: 4/5



Ordell Robbie 4.75 La profondeur, le culot formel et l'art de jouer sur tous les tons sont là.
Astec 4.75 La démesure comme seule mesure
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La démesure comme seule mesure

L'année 2007 semble bien avoir été celle du passage de témoin définitif au sein de Gainax. Alors que la vieille garde s'en allait touiller encore une fois la franchise Evanglion sous la forme de nouveaux films, dans un studio spécialement monté pour l'occasion par le réalisateur Hideaki ANNO, les plus jeunes préféraient quant à eux se concentrer sur leur propre production. Double jack pot pour Gainax, le premier film Eva rencontrant le succès – escompté - en salle, et la série maison Tegen Toppa Gurren Lagann faisant souffler un vend e nouveauté et de renouveau à l'occasion de sa diffusion sur le petit écran. TTGL – allons-y pour l'acronyme affectif – finissait même l'année avec plusieurs prix (Media Arts, Tokyo Anime Fair...) dans sa besace, et différentes itérations plus ou moins  commerciales (jeux vidéo, light novel, manga, jouets...) achevaient de lui donner ses premiers airs de « franchise »  synonyme de « poule aux oeufs d'or ». même si le phénomène n'est pas du même ordre de grandeur que celui suscité par Eva. La sortie dans les cinémas japonais d'un film tiré de la série en septembre 2008 et le second film courant 2009, sont ainsi autant d'oeufs en or pondu par la poule Gainax, et les qualités des jeunes coq en charge de cette production n'y sont pas pour rien. Il y a d'abord Hiroyuki IMAISHI (Dead Leaves, FLCL, Gunbuster 2) à la réalisation, un animateur au style fort, il y a ensuite un staff qui prend des airs de véritable « who's who », des directeurs de l'animation aux animateurs clés, en passant par les directeurs d'épisodes. Et il y aussi les musiques d'un Taku IWSAKI qui portent complètement la série, une bande son qui à l'image de l'animation de TTGL provoque inévitablement une réaction type « chair de poule ».

Une affirmation : TTGL est une des meilleures séries d'animation de cette première décennie de siècle qui ringardise toutes les autres séries dans le style mécha, Eva compris. Car TTGL ose – designs flashy, dialogues survitaminés, amitiés viriles en pagailles et space opéra démesuré, drames humains, drame cosmique... – tout en faisant simple et direct. L'histoire se situe dans un futur lointain, où ce qu'il reste de l'humanité vit réfugiée sous terre pour se protéger de la menace d'une race humanoïde appelée les « hommes bêtes ». Le jeune Simon, mineur/foreur de son état plutôt doué, trouve un jour un artefact étrange sous la forme d'un petit mecha. Avec son « grand frère » Kamina, ami de son village à la forte personnalité, et la belle Yoko, il va partir à la découverte du monde extérieur puis de l'univers. Qu'y a t-il à la surface ? Que sont ces mechas géants en forme de grosses têtes qui détruisent tout sur leur passage ? Pourquoi l'humanité en est-elle arrivée là...? Autant de questions qui accompagneront Simon de son enfance à l'âge adulte. La naissance d'un héros...

              

Comme souvent dans les productions Gainax, la série joue sur différents registres, tout en maniant les codes très définis de l'animation mainstream avec maestria, n'hésitant jamais à donner dans le fan service en surface tout en le mettant en perspective en profondeur, et ce sans pour autant négliger le sens du "show". Dans le cas de TTGL, série se rangeant en surface dans la catégorie SF-mecha-shônen, c'est en premier lieu la façon totalement frontale dont le scénario aborde l'éternel thème de la quête initiatique adolescente, fond de commerce de tout shônen digne de ce nom, qui la distingue. Les personnages y sont entiers, consistants, ils aiment, vieillissent, haïssent, trahissent, périssent avec force, énergie et "réalité". Et le tout est mené dans un rythme crescendo, avec une inventivité permanente, des retournements poignant, une intrigue dense pleine de questionnements se prêtant à diverses lectures... Il y a de quoi pérorer sur TTGL. Et puis il y l'impact de l'animation qui tend systématiquement vers des moments de pure énergie, de réèlle libération. Une approche frontale encore une fois, tout comme celle du personnage de Simon qui avec son mecha aux multiples foreuses comme uniques armes, ne cesse de déclarer que sa foreuse percera tous les trous imaginables et lui permettra d'atteindre le ciel... L'enfant devient ainsi homme grâce et à travers sa foreuse. Besoin d'un dessin ? La série en fourmille... Une approche qui fonctionne au premier degré comme au second et qui trouve son prolongement visuel d'une force inouïe dans les combats de mechas, souvent comiques voir loufoques, mais néanmoins "hyper-dramatisés" et de véritables prouesses animées. Des scènes complètement orgasmiques où se déploie tout le talent de l'équipe d'animateurs et qui mettent pleinement en valeur les designs originaux de la série. TTGL réinvente non seulement le genre mécha, mais propulse également HIMAISHI sur une trajectoire orbitale tout en repositionnant dans le sens de la marche un studio Gainax qui se cherchait un nouveau souffle depuis quelques temps déjà.

Une réussite totale qui dans les meilleurs épisodes réussit le tour de force de faire rire aux larmes dans un moment d'action intense, pour immédiatement enchaîner sur une séquence dramatique pleine d'émotion et de panache. TTGL est une série pleine de panache, épique, folle, dynamique, galvanisante, généreuse, honnête, qui n'ennuie jamais, ne laisse pas de temps mort et provoque montées d'adrénaline sur montées d'adrénaline. Le « nekketsu » (littéralement « sang bouillant ») ultime.



21 août 2009
par Astec


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