Pas oublié mais un peu raté
Un film très original, puisqu’il fait le portrait d’un Japon légèrement futuriste gangrené par une secte et ne fait aucune confiance à la jeunesse pour sauver le pays. Ce sont de vieux croûtons qui vont devoir reprendre du service pour aller attaquer la secte. La fin du film est donc très drôle. Les trio de vieux est adorable, mené par un Tomio Aoki impérial. Les jeunes sont un peu fadasses, et sont le point faible du film. L’ensemble laisse le sentiment d’un certain ratage. Ce n’est pas tant l’absence totale de moyens qui gêne, ni le fait que
Makoto Shinozaki fuit les scènes d’action, mais le manque de cohérence. Ni parodique, ni crépusculaire comme
Distance (qui traite aussi de fléau de sectes), ni étrange comme le premier film, sublime, de Makoto Shinozaki,
Okaeri,
Not Forgotten ne trouve pas sa voie. Mais on peut aussi dire que, grâce à son charme, même maladroit, le film n’est pas oublié. Makoto Shinozaki reste un cinéaste singulier, dont on attendra chaque surprise avec envie.