Un concurrent pour Godzilla
Intitulé GIRARA en VO et distribué en France sous le titre évocateur de ITOKA LE MONSTRE DES GALAXIES, ce film est très représentatif du Kaiju Eiga des années soixante (apogée du genre) à un tel point qu’il en devient caricatural. Censé concurrencé l’illustre voisin de la TOHO GODZILLA lui-même, sa carrière s’est pourtant arrêté aussitôt.
Il accumule en effet tous les clichés inhérents au genre : une équipe e savants ou chaque caractère a sa spécificité (le chef, le rigolo, la belle scientifique…) une apologie de cette science toute puissante mais dangereuse si elle tombe entre de mauvaises mains, un vieux refrain issu des productions des années cinquante, un monstre destructeur imbattable et finalement détruit avec l’imagination humaine si ingénieuse.
Si cela se laisse voir sans déplaisir, c’est sûrement plus par nostalgie bienveillante que pour les qualités réelles du projet. Car l’apparition bienvenue de ITOKA succède à un préambule longuet ou nos gentils savants déblatèrent un peu beaucoup. Après ça, ce sont les images attendues qui défilent, le titanesque extra-terrestre s’amusant à tout ratatiner sur son passage face à des militaires et des hommes en blouse blanche un peu dépassés. Dans des décors de carton-pâte évolue un figurant en costume reptilien qui détruit nombre maquettes mises à sa disposition : sympathique et naïf spectacle sans le moindre soupçon de renouvellement par rapport à la concurrence, et pour tout dire bien désuet quarante années ou presque après. Surtout que GIRARA fait plus rire que peur, croisement étrange entre un volatile, un insecte aux yeux globuleux, et un corps Godzillesque. La réalisation plutôt convenue n’apporte hélas jamais la touche de folie nécessaire pour rendre inoubliable ce film passe-partout et le faire accéder au statut de nanar culte.
A réserver aux inconditionnels du Kaiju Eiga les plus indulgents.