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10/4/2020 22:14
RIP OBAYASHI Nobuhiko

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Le réalisateur du singulier House est décédé le 10 avril 2020 dans sa ville natale d'Onomichi, dans la préfecture d'Hiroshima. RIP. Filmographie et portrait du cinéaste

Ordell Robbie

10/2/2020 19:32
Oscoréanisé

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"Grand gagnant des Oscars 2020, Parasite vient de bouleverser l'histoire du cinéma. Face à 1917 et Once Upon a time... in Hollywood, le film sud coréen a remporté quatre statuettes, devenant la production la plus récompensée de cette 92e cérémonie des Oscars. Déjà primé à Cannes, le film de Bong Joon-ho est reparti avec l'Oscars du meilleur film, meilleure réalisation, meilleur film international et enfin meilleur scénario original. C'est la première fois depuis 1929, date de création de la cérémonie de remise de prix, que l'Académie des Oscars récompense une oeuvre non anglophone dans la catégorie Meilleur film. C'est également la première fois qu'un film sacré de l'Oscar du meilleur film international remporte également l'Oscar du meilleur film." (linternaute.com)

Qu'un film issu d'un pays un brin parasité par les USA fasse ainsi l'histoire du 7ème art là-bas, c'est troublant. Selon la grille de lecture, c'est soit un formidable pied de nez, soit une récompense allouée à une colonie lointaine, soit un hasard total lié à la configuration des astres... soit la simple reconnaissance d'un bon film, ok. Dans ma chronique à moi j'écrivais : "Bong Joon-ho arnaque à l'international en métaphorisant – c'est euphorisant - de ci de là son histoire et il ne s'en cache pas. Ca marche, hop : Palme d'or.". Re-belote.

Arno Ching-wan

3/2/2020 20:41
Last Wuhan For Chinoiseries

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Coronavirus. Fut un temps, j'aurais causé Ebola Syndrom en rigolant, de cette insouciance d'ado attardé toute française désormais autant menacée que possiblement menaçante si récupérée par la bête. C'est d'ailleurs peut-être une des raisons pour lesquelles Hazanavicius répugne à pondre un 3ème OSS117, me dis-je - car voici là un billet tout personnel qui n'engage que moi, n'est-ce pas.
Si je me suis parfois demandé si ça n'était pas une forme de racisme inversé que d'adorer à l'excès le ciné HK, me voilà rassuré devant une forme de rejet "épidermique" que je ne partage en rien et qui ramène à une époque que je n'ai pas connu, mais qui manifestement peut réapparaître en un claquement de doigt. La cinéphilie n'empêche pas la conscience de son environnement, et il va ici de soit que si quelque humble occidental peut être enclin à soutenir l'identité hongkongaise à l'heure d'un rapprochement difficile avec la mère patrie, ce même caucasien est bien triste d'assister à cet horrible drame en Chine - possiblement le nôtre un jour - ainsi qu'à, chez nous, des réactions racistes dégueulasses envers nos cousins et amis. En espérant que toute cette folie ne soit que passagère.

Arno Ching-wan

21/1/2020 10:03
RIP SHISHIDO Jo

La Marque du tueur
Les pommettes les plus mythiques du cinéma japonais ont rendu l'âme le 20 janvier 2020 à 86 ans. Il fut bien sûr l'incarnation parfaite de l'approche surréaliste, toute en ruptures (de tons, de rythme), toute en défi des conventions narratives du polar proposée dans les années 60 par SUZUKI Seijun. Mais on le vit aussi dans un polar sous influence western spaghetti (A Colt is my passport) , un estimable yakuza eiga stylisé (Massacre Gun) et un GOSHA marquant la fin des années fastes du jidaigeki (Bandits contre Samouraïs).

Ordell Robbie

21/1/2020 8:08
HK Video, le retour ?

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La nouvelle affole la toile. Lu sur Twitter :

Après quelques sorties sporadiques le label #HKVidéo va faire son grand retour avec #ChristopheGans à sa tête. Le renouveau est prévu pour Juin 2020 (sous réserve) avec l’un de leur titre culte, «Zu Les Guerriers De La Montagne Magique» chef d’œuvre de #TsuiHark en blu-ray.

Effet Spectrum ? Nostalgie 90's ? Back to the roots pour les vieux de la vieille ?... Si Zu est annoncé, je parierais sur une ressortie des oeuvres phares de la nouvelle vague (les philtres The Lovers / Green Snake passent-ils en HD, me demandé-je ?)

Perso "a priori" je préfèrerais de l'inédit, en polar surtout (Milkyway), sinon autre (Pekin Opera Blues, tout ça), mais sur du support HD, s'il existe une copie magnifique d'un film sympa, ça peut payer aussi et... bref. Ne nous emballons pas. C'est peut-être de l'intox, du fake, mais l'envie d'y croire entretien l'espoir. Et l'espoir, on le sait, ça fait vivre les oiseaux,  chanter les abeilles et donne des couleurs aux couleurs de l'arc-en-ciel.





Arno Ching-wan

12/1/2020 9:49
Spectrum-man

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J'avais hésité à en faire de la pub gratos ici, mais vu le catalogue, on peut y aller. L'éditeur français de films asiat' Spectrum Films nous a sorti déjà quelques bombes en BR, dont des pépites de GwG, et il compte bien continuer : Devil Hunters et The Dragon Fighter sont dans les tuyaux. La grosse actu, chez eux, se concentre sur Ronny Yu, avec les sorties prochaines de The Bride With White Hair et - surtout pour moi - The Saviour, que je n'ai pas encore eu l'occasion de visionner. Voilà un bien beau projet, qu'on espère pérenne.

Arno Ching-wan

25/5/2019 22:25
Palme d’or à Bong Joon-ho

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Il a été "reçu" à Cannes pour son intriguant Parasite, un film a priori axé sur la lutte des classes via le prisme familial qui nous renverrait presque à du Bunuel. Toujours est-il que ce prix balaye à la fois le film Okja et la polémique d'antan sur sa distri Netflix qui avait alors "infecté" le festival. Aux exploitants de cette fois lui dérouler le tapis rouge avec un grand sourire, au réalisateur de Memories of Murder. C'est une très bonne nouvelle pour lui, pour nous ainsi que pour tout un pan d'un certain ciné de genre coréen (photo ®Lemonde.fr). 

Arno Ching-wan

30/12/2018 12:36
Ringo Lam emporté

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... à 63 ans seulement, le 29 décembre 2018. Il était aussi né en décembre, tiens. N'empêche, c'est con, il serait mort deux jours plus tard, on aurait pu faire "Ringo de Janeiro". C'est déplacé, certes, mais du RIP on va s'en bouffer alors autant commencer à relativiser tout de suite.

Pour ma pomme, Ringo Lam, c'était comme Kirk Wong pendant l'âge d'or du ciné HK. Quand t'en avais marre des ralentis à la John Woo, t'étais bien content de le trouver. Le gars avait un sacré sens du cadre, savait figurer la colère et la rage comme peu de monde. Et le mélo qu'il avait glissé ds son putassier - mais très fun, et très beau - Full Contact reste l'un de mes favoris de l'époque. On lui doit au moins deux pièces maîtresses du polar tout court : Full Alert et City on Fire. On lui doit aussi un brûlot culte, School on Fire, une arlésienne encore difficile à voir. Et merci à lui d'avoir réalisé deux films parmi les meilleurs de la filmo de JCVD - sinon les meilleurs - avec Replicant et In Hell. J'occulte Risque Maximum et la blague du titre homonyme Full Contact. Avec In Hell, justement, et Prison on Fire, il nous avait pondu deux piliers du film de zonzon, pas moins. Et avec Full Alert et The Victim, il avait su offrir deux beaux écrins à la star Lau Ching-wan. Par ailleurs, sa série B aux Philippines, The Suspect, avec Louis Koo,  ne manquait pas de peps - quel final ! Ses derniers films étaient mineurs, mais sur Triangle j'avoue volontiers que son segment central était épatant.

Il va nous manquer, comme ils nous manquent tous déjà en fin de compte. C'était du très bon boulot, merci et bravo, franchement.


Arno Ching-wan

21/7/2018 12:14
RIP HASHIMOTO Shinobu

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Un très grand scénariste du cinéma japonais du siècle passé est mort de pneumonie le 19 juillet 2018 à l'âge de 100 ans. Le site avait à plusieurs reprises souligné son apport décisif à quelques unes des plus belles pages du cinéma japonais signées KUROSAWA, KOBAYASHI...

Filmographie et portrait d'HASHIMOTO Shinobu

Ordell Robbie

11/4/2018 17:06
Takahata : souvenirs par gorgées

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Chez Ghibli, Isao Takahata était sans doute le plus intello des 3, celui dont les oeuvres pouvaient aisément s'inscire dans un cadre scolaire. C'était peut-être même le plus écolo. S'il y a beaucoup de choses à dire sur cet artiste, on peut relever qu'il critiquait son chef d'oeuvre, Le tombeau des lucioles, affirmant regretter son aspect immersif et larmoyant alors qu'il souhaitait qu'un film conserve toujours une distance avec le spectateur, celle nécessaire à la réflexion. En 2006, lorsqu'on lui parlait de son statut d’artiste oeuvrant dans le réel, Isao Takahata démontait la fantasy et ce qu’il appelait même la « fanatasy », selon lui un univers chimérique où les jeunes se complaisent à passer leur temps. Il affirmait surtout détester les créations fantastiques aux designs réalistes réduisant d’après lui les limites entre monde réel et (final ?) fantasy, les jeunes abusant de la chose étant enclins à trouver la réalité déprimante. Dans cette continuité il contestait l’aspect pessimiste que certains voient dans son œuvre et citait le final de Pompoko, insistant sur l’assimilation d’une réalité non manichéenne pour mieux encourager la vie et l’espoir qui l’accompagne (propos alors recueillis sur Ghibliworld.com via Buta-connection.net).

Toujours en 2006, invité à Séoul à l'occasion du SICAF, Mr TAKAHATA eut la bonne idée de partir là-bas avec le passeport de sa femme, tel un Yamada maladroit. Arrivé non sans mal à destination, en conférence de presse il afficha une sincérité désarmante en allant à contre-courant des communications usuelles. "Excepté Mari Iyagi, les derniers animés coréens récents sont des échecs. La principale raison en est une approche trop "marketing" des producteurs." Et lorsqu'on lui demanda comment il en était venu à s'intéresser aux questions environnementales, il répondit simplement : "Comment est-il possible de vivre sans jamais penser à se poser ces questions-là ?" Il va nous manquer.

Lire aussi le CR d'Astec sur la conférence de Takahata à propos d'Horus Prince du Soleil, donnée à l'occasion de la troisième édition du Festival Nouvelles Images du Japon au Forum des Images (Paris, décembre 2003).

Arno Ching-wan