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La Légende du Grand Judo 2

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 1.75/5

vos avis

7 critiques: 2.68/5

visiteurnote
Anicky 2.5
Bastian Meiresonne 3.5
hkyume 2.25
k-chan 3
Miyuki 3
Mounir 2.5
Pikul 2
SuperDurian 1.5


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Une reprise mal réussie

Le film a un intérêt historique : montrer les occupants américains odieux ou ridicules, en 1945, c'était s'opposer à la reprise en main idéologique et culturelle du Japon par les Etats-Unis (c'est d'actualité...) et du coup la censure a empêché la sortie. Côté cinéma, c'est moins bon : Kurosawa a voulu ajouter des choses au film de 1943, les personnages sont plus complexes, mais malgré quelques scènes remarquables (le combat en public, et surtout la très belle fin) ça a un goût de réchauffé.

01 mai 2003
par Anicky


Nouvelle leçon

Réalisé sous la pression des studios de la Toho pour pouvoir signer un contrat de réalisateur et subvenir aux besoins de sa famille (le mariage avec sa future femme est immédiat), KUROSAWA ne met pas tout son coeur dans ce simple film de commande, mais réussit pourtant à garder la quintessence du personnage principal et à savamment contourner les valeurs patriotiques imposées. La fin de la guerre étant imminente, les grosses pontes redoublent d'ardeur à exacerber un fort sentiment nationaliste d'une population déjà à la dérive. Ayant retenu la leçon du premier affront de leur réalisateur sur "La légende du judo", ils décident pourtant à réitérer l'immense succès populaire du premier volet, mais en y ajoutant une bonne dose de patriotisme, qu'ils avaient déjà pensé voir au précédent. SANSHIRO s'en va donc défier (et vaincre) les méchants étrangers (représentés - ô surprise - par des marins américains...) à venir "envahir" le pays dès l'ouverture des frontières à l'avènement de l'ère moderniste nippon (années 1860's) et à exacerber le sentiment de toute une nation (reprise des chants à la gloire de SANSHIRO, véritable icône nationale); sauf que KUROSAWA n'est pas réellement du côté des nationalistes. Il réduit donc la présence à l'écran de ces étrangers au strict minimum et en fait une caricature de la caricature. La première scène d'un américain insultant un japonais est tourné en dérision sur le modèle des vieilles comédies américaines du début du siècle dernier; les quelques combats de SNAHSIRO avec des américains se limitent qu'à une seule prise - prouvant une supériorité largement exagérée, mais permettant également à KUROSAWA de se débarrasser de ces épisodes au plus pressé. Quant aux chants de louanges entamés à la gloire du judoka, ils ont tendance à davantage l'énerver que flatter son ego. Le réalisateur ne trouve intérêt qu'à la seule histoire de vengeance des deux frères d'un ennemi vaincu au précédent épisode. Relative récusée du premier volet de ses aventures, tout concourt finalement au magnifique épilogue du film, se focalisant tout entier à cet immense amour de SANSHIRO pour autrui : il s'occupe du mieux qu'il peut de ses deux adversaires ayant pourtant cherché sa mort. Et de renouer avec l'esprit du premier épisode au cours duquel un jeune chien fougueux avait eu l'illumination de l'humilité de soi en voyant une fleur de lotus s'ouvrir au clair de lune... En revanche, KUROSAWA fait part de tout son mécontentement du projet dans son ensemble en semblant réaliser sans aucune envie. Sa mise en scène se réduit au strict minimum syndical; exit ses prouesses visuelles précédentes, ses audaces en avance sur son temps. Alors qu'il avait employé un découpage différent pour chaque combat la fois précédente, il se contente ici de plans d'ensemble et de nombreux inserts de spectateurs pour donner un semblant de dynamique à ses scènes. Enfin, le combat final est une resucée du premier, des montagnes enneigées remplaçant les plaines fouettées par une tempête; si les conditions de tournage avaient été terribles, la scène n'arrive à faire mieux que dans le précédent volet. S'il y avait un véritable moment de génie à retenir, ce serait la magnifique réprimande du sifu de SANSHIRO : désespéré, ce dernier enfreint le règlement de son dojo, interdisant de boire dans l'enceinte de l'immeuble. Le maître arrive à l'improviste et exécute quelques prises de judo imaginaires à l'aide d'une bouteille vide de saké avant de repartir sans doigt lever sur son disciple fautif. SANSHIRO (et le spectateur) aura pourtant mesuré toute l'importance de geste d'apparence anodin - et à ces gestes magistraux d'en dire bien plus long que toute colère.

16 janvier 2006
par Bastian Meiresonne


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