A la recherche de Mariko...
Ce dix-neuvième épisode de la saga des
Tora-san est l'un des plus humanistes. On retrouve les grands thèmes universels chers au cinéaste comme les nombreuses rencontres dues au fruit du hasard, l'impacte de l'image d'un adulte responsable au sein d'un foyer, l'aide à autrui et l'amour au sens large, encore que cet épisode se différencie des précédents par son absence de conquête amoureuse. Torajiro n'est pas le grand loup à la recherche de l'âme sœur, mais plus le genre protecteur pour faire le bien autour de lui : il tombe nez à nez face à un vieil homme important issu d'une famille noble à l'époque du Shogunat : cette rencontre symbolisée par un billet tombé du ciel va ainsi faire coïncider deux grands évènements : le premier est que cet homme n'est autre que le père du mari défunt d'une jeune femme, Mariko, que Torajiro a rencontré il y a quelques jours, seule, réfugiée dans une auberge. Le deuxième est que Torajiro va s'éprendre d'une certaine amitié avec ce vieillard, lequel ne tardera pas à l'héberger chez lui au grand dam de son major d'hommes Yoshida. Théâtre de scènes particulièrement amusantes côtoyant d'autres bien plus ancrées dans le registre du pur film humaniste (alors qu'il ne le connaît pas plus que ça, Torajiro va tout faire pour retrouver Mariko, afin de permettre au vieillard de la remercier d'avoir apporté tant de bonheur à son fils). C'est pour cela que cet opus se distingue des plus récents, Yamada oubliant un temps son "film à message" histoire de créer une pause aussi poétique que maîtrisée en tout point : belle performance d'un Atsumi Kiyoshi une nouvelle fois impliqué, réalisation sobre et efficace de Yamada, belle présence de seconds couteaux colorés (Octopus toujours aussi gaffeur, la famille Kuruma une fois de plus épicée) et vrai sens des valeurs. Bien que toujours schématisé de la même manière et ne semblant pas faire preuve d'une quelconque autre originalité depuis sa création,
Tora-san n'a pas fini d'amuser et de titiller les sens par sa bonne humeur constante et l'universalité de ses thèmes toujours intacte. Du recyclage au sens noble du terme.
