Bien pensé, bonne ambiance, mais relâché sur la fin
Dans World of Silence, tout tourne autour de Jung-Ho, le personnage mystérieux de l'affaire, et tous les autres sont un peu en retrait. Même la petite fille Su-Yeon, dont le rôle est indispensable, n'a pas un développement psychologique vraiment poussé. Le réalisateur cherche plutôt à nous faire rentrer dans le monde froid et très silencieux de cet homme, qui a quitté la Corée à 17 ans pour en revenir 15 ans plus tard, victime d'un profond traumatisme. Là on lui confie la garde d'une fille dont les parents ont eu un grave accident ; il reste renfermé sur lui-même, alors que la fille cherche quelqu'un pour s'occuper d'elle, autant matériellement que psychologiquement. Et elle lui fait bien comprendre. On voit donc comment il finit par s'ouvrir et trouver une sorte de rédemption face au suicide de son amie, dont il se considère manifestement responsable. Tout cela est accompagné par une intrigue policière pour combler et donner à notre personnage l'occasion de montrer ses talents particuliers. Park Yong-Wu est de ce coté bien convaincant ; jouant le flic un peu désœuvré et blasé, il assume la partie un peu détendue du film, surtout avec le pickpocket qu'il a tendance à croiser partout. L'ambiance générale du film est quand à elle plutôt froide, du au caractère du personnage principal, mais il est un peu dommage que la fin tire sur une corde sentimentale un peu trop utilisée et pas follement crédible. Autrement, l'histoire est digne d'intérêt et on passe un bon temps à admirer le talent de Kim Sang-Kyeong encore une fois.
Intéressant, mais...
Un film intéressant, doté d'un scénario qui sort du registre habituel et de ce qui se fait actuellement en Corée, mais ça part un peu dans tous les sens. A plusieurs reprises j'ai l'impression que même le réalisateur ne sait plus trop comment enchainer les scènes et rend le film du plus en plus difficile à suivre, avec un final qui retombe comme un soufflé trop cuit, dommage.
C'est prenant, c'est beau, c'est magique, que demander de plus?
A World of Silence est le deuxième film d'un réalisateur qui promet. On a droit ici à une maitrise totale, d'un film, s'il n'est pas très rationnel, à le mérite de prendre le spectateur à la gorge. Le film repose sur 2 personnages, Jung-Ho interprété par Kim Sang-Gyeong, et un flic Soo-Yeon, désinvolte, non chalent, interprété par Park Yong-Wu. Le personnage de Jung-Ho est joué à la perfection. On est vraiment loin du jeu que l'on retrouve dans How to keep my love... où Park Yong-Wu joue également avec justesse. On y croit et c'est le principal.
Sur toute la longueur du film, on doute, on s'interroge, on s'identifie au personnage principal, puis on le repousse, puis on se reidentifie à lui. Nous suivons en fait tout le long du film, le point de vue du policier, qui voit cet homme on ne peut plus mystérieux, évoluer, au fil de son enquête du suspect au héros, en passant par être un sale pervert, ou encore un psychopate.
La fin pourrait être critiquée tant elle n'est pas très crédible, mais cela n'ajoute qu'une pointe de magie dans ce film bien noir. C'est un film où il faut se laisser transporter, et non essayer de tout analyser tel un Sherlock Holmes. Ici, point de rationnalité, juste un peu de magie, dans ce monde si sombre...
de bonnes idées
Film prenant, on ne s'ennuie pas. Mais dans la seconde moitié, le réalisateur passe du mode "suggestion" au mode "démonstration" (à partir de la scène de l'oiseau). Et là, il en fait un peu trop, ça gâche le plaisir. Dommage, le film ne tient pas ses promesses, qui étaient hautes au vu de la première partie. Reste un scénario bien ficelé, qui avec une réalisation plus inventive aurait pu donner un chef-d'oeuvre.
Ça n'est que bon : c'est déjà ça, comme dit Souchon.