Remake regardable
C’est ce qui s’appelle un bon filon : le concept socio-familial des relations père-filles est en effet déclinable à tous les sauces, et notamment toutes les sauces ethniques. Ainsi, après la version taïwanaise (le très sympathique Salé Sucré de Ang LEE), voici la version hispanique, en attendant peut-être les versions marocaines, ukrainiennes ou pygmées. Il s’agit de réunir autour d’une table un papa veuf expert en cuisine et plutôt vieux jeu, ses 3 filles au caractère radicalement différent (une catho limite intégriste, une femme d’affaires arriviste et une junkie) et les prétendantes au rang de belle-mère, de soigner les dialogues des scènes d’affrontement, et d’enchaîner des rebondissements un peu téléphonés. Si Salé Sucré avait selon moi plus de piment, on ne peut pas dire que Tortilla Soup soit désagréable à regarder pour autant : les comédiens sont bons (même si Raquel Welsch en fait un peu trop), et la mise en scène discrète valorise les personnages et les situations cocasses. Au final, un petit film attachant malgré son statut officiel de remake.