Conférence de presse 20th Century Boys

C'est dans le prestigieux cadre du musée du Louvre, ce jour là fermé au public, que s'est tenue, dans la foulée d'une projection de presse, la conférence de presse de 20th Century Boys. Étaient présents pour l'évènement les deux acteurs principaux KARASAWA Toshiaki (Kenji) et TOKIWA Takako (Yukiji), ainsi que le producteur OKUDA Seiji. Un évènement surtout organisé pour le public japonais, à une semaine de la sortie du film là bas au moment où se tenait cette conférence (20 août) à Paris. Une opération com' "avant-première mondiale" capitalisant sur le glamour de la ville... Compte-rendu de la chose.

INTERVENTION DU PRODUCTEUR EXECUTIF, SEIJI OKUDA

Seiji Okuda : Bonjour à tous, je suis Seiji Okuda, le producteur éxécutif de 20th Century Boys. Merci à tous d'être venus à la conférence de presse qui accompagne la première mondiale de ce film. Je suis heureux de pouvoir accueillir les journalistes français et japonais dans un lieu aussi somptueux. Ce long-métrage est l'adaptation d'un manga très populaire au Japon, et est extrêmement attendu par tous les fans. Mais cette attente est également partagée par les fans du monde entier car il faut souligner que l'œuvre originale a été traduite dans 12 pays. 20th Century boys, l'œuvre de M. Naoki Urasawa bénéficie aujourd'hui d'une adaptation live. Y ont participé les meilleurs techniciens du monde du cinéma japonais et les meilleurs acteurs, dont M. Karasawa et Melle Tokiwa. Mais il ne faut pas oublier tous les autres formidables acteurs qui ont pris part à cette adaptation. Elle sera déclinée en trois chapitres. Comme je l'ai dit tout à l'heure, le manga de Monsieur Urasawa bénéficie d'une excellente réputation ici en France et nous en sommes très fiers. D'autant plus que le manga a obtenu en 2007 le prix de la meilleure série au festival de la bande dessinée d'Angoulême. Cette trilogie est attendue avec beaucoup d'impatience depuis l'annonce du tournage et nous prévoyons de le sortir dans une vingtaine de pays. Et parmi tous les pays qui attendent cette trilogie avec impatience, c'est de la France que vient l'engouement le plus fort. C'est donc la raison qui nous a poussés à organiser cette avant-première mondiale à Paris. C'est aussi un événement spécial puisqu'il marque 150 ans de relations franco-japonaises.

20th Century Boys rencontre un succès considérable au Japon et fait partie des meilleurs mangas jamais publiés. Nous voulions donc trouver un lieu à la hauteur pour présenter notre adaptation. Si nous avons décidé d'organiser cette conférence ici, c'est que nous pensions qu'il n'y avait pas plus bel endroit que Paris et le musée du Louvre, qui rassemble des œuvres d'une rare beauté comme la Joconde. Tout comme la Joconde représente parfaitement l'art du 16è siècle, 20th Century Boys est l'illustration parfaite du manga du 20è siècle. C'est donc un grand honneur de pouvoir aujourd'hui présenter notre œuvre dans un lieu aussi prestigieux.

J'aimerais donc remercier encore une fois les responsables du Louvre de nous avoir permis d'organiser cet événement ici.

PRÉSENTATION DE TAKAKO TOKIWA

Takako Tokiwa : Bonjour à tous, je suis Takako Tokiwa. Je suis ravie de présenter 20th Century Boys pour la première fois à Paris, une ville que j'affectionne beaucoup. Dans le film, je joue le rôle de Yukiji, une fille très forte. Alors, attention à vous !

PRÉSENTATION DE TOSHIAKI KARASAWA

Toshiaki Karasawa : Bonjour à tous. Et tout d'abord, merci d'être venu si nombreux pour cette conférence. Je suis Toshiaki Karasawa et j'interprète le rôle de Kenji dans le film. Je pense que toutes les personnes présentes ici ont vu notre film, et je suis impatient de connaître votre avis concernant ce dernier.


QUESTIONS DE CÉDRIC LITTARDI


Cedric : Quel effet ça vous fait de venir au Louvre, pour faire cette conférence de presse ?

Karasawa : Je ne sais pas pourquoi ce lieu a été choisi, mais comme vous l'a dit M. Okuda tout à l'heure, c'est un réel honneur d'être présent dans un endroit aussi prestigieux. C'est une expérience rare et j'en suis très heureux.

Tokiwa : Comme Toshiaki, je suis étonné d'être au Louvre aujourd'hui. Mais j'aimerais remercier les responsables du Louvre qui ont autorisé cet événement et toute l'équipe française, mais aussi toute l'équipe japonaise qui ont rendu tout cela possible.

Cedric : Comme l'a dit M. Okuda tout à l'heure, le manga 20th Century boys est extrêmement populaire en France. D'après vous, quelles sont les raisons de cette popularité ? (ndr : La traductrice n'a pas compris, elle lui demande pourquoi le manga est si populaire au Japon)

Karasawa : C'est avant tout l'histoire. Mais aussi le pouvoir des images car lorsqu'on commence à lire, on est comme envoûté. C'est peut-être dû au mode de publication japonais… Les mangas ont cette force. Les gens aiment beaucoup les mangas au Japon, au point que certains lisent même en conduisant ! C'est vrai !

Cedric : Vous pensez qu'ils vont regarder le film en conduisant ?

Karasawa : On peut déjà regarder la télé ou des DVD en conduisant sa voiture, alors pourquoi pas… C'est vraiment dangereux, ça m'effraie un peu tout ça…

Tokiwa : En voyant la Joconde, je viens juste de me rappeler que cette salle est aussi présente dans le Da Vinci Code. L'histoire de ce roman est tellement prenante que je n'arrivais pas à m'arrêter quand je le lisais le soir. J'avais beau travailler le lendemain, je continuais ma lecture. 20th Century boys m'a fait le même effet. Je lisais la scène que je devais tourner le lendemain mais au lieu de la relire pour la mémoriser, j'avais envie de lire la suite pour savoir ce qui allait se passer ensuite. C'est donc une bonne histoire qui fait une bonne œuvre.

Cedric : Arrive-t-il souvent que des projets de l'ampleur de 20th Century boys voient le jour ?

Karasawa : Le cinéma japonais est très prolifique et produit beaucoup d'œuvres de grande qualité. Mais je crois que l'idée d'un projet aussi ambitieux avait rarement été concrétisée auparavant.

Tokiwa : En réalité, je pense qu'au Japon, il est difficile de réaliser un projet d'aussi grande envergure. A mon sens, les raisons principales sont le budget insuffisant et la difficulté à réunir un staff adéquat. Mais pour l'adaptation de 20th Century boys, la quasi-totalité des personnes mobilisées sur le projet se sont toutes arrangées pour participer à cet événement car elles sont avant tout fans de l'œuvre originale et en exagérant un peu, certains auraient été prêts à travailler sur ce film gratuitement.

QUESTIONS DES JOURNALISTES

Q : J'ai une question pour le producteur : Comment s'est fait le choix du réalisateur, M. Tsutsumi ?

Okuda : M. Tsutsumi est un excellent réalisateur et je connaissais ses travaux. Nous avons pensé que lui seul serait en mesure de mener à bien une entreprise aussi ambitieuse que d'adapter 20th Century boys en une trilogie live. Le résultat à l'écran n'aurait peut-être pas été aussi bon sans lui.

Q : J'aimerais parler de certaines différences entre le manga et cette adaptation. Je pense par exemple à la scène où Otcho assiste à la mort de Fukube. Je voudrais savoir s'il y aura éventuellement un montage alternatif.

Okuda : C'est une excellente question. Il est vrai que l'œuvre originale est un manga très dense et nous essayons de le respecter autant que possible. Beaucoup d'événements se produisent donc dans le film. Mais je vous garantis qu'en voyant les trois films, le spectateur comprendra tout. Nous travaillons dur pour cela.
- S'adressant au journaliste - Vous avez lu tous les tomes ? C'est formidable. N'hésitez pas à nous laisser vos impressions. Merci.

Q : Je voudrais savoir si M. Urasawa était très présent sur le tournage pour faire attention à ce que vous faisiez ?

Okuda : M. Urasawa est en effet venu plusieurs fois sur le tournage. Quand il a vu le résultat, il s'est déclaré très satisfait du travail que nous avons accompli.

Q : Est-ce qu'il a interféré avec le jeu des acteurs ? Leur a-t-il personnellement donné des consignes ?

Karasawa : Non. M. Urasawa ne noua a pas donné de consignes. Il a fait entièrement confiance au réalisateur.

Tokiwa : Je n'ai pas eu la chance de rencontrer M. Urasawa. Par contre, chose étonnante, dans le manga, le nom "Tokiwa" apparaît. Comme vous le savez, mon nom est également "Tokiwa". J'aurais bien voulu pouvoir lui demander si c'était une bonne chose ou non avant de venir à Paris !

Q : J'aimerais savoir si M. Karasawa a bien pensé à devenir mangaka quand il était plus jeune et que représente le fait de jouer dans l'adaptation d'une œuvre aussi connue ?

Karasawa : Mon rêve est brisé. Cependant, c'est un mal pour un bien puisque cela m'a permis de jouer dans l'adaptation du classique de M. Urasawa.

Q : Le dessin de M. Urasawa est très réaliste. En tant qu'acteur, quel effet cela fait-il de se comparer à un dessin aussi précis ?

Karasawa : Tout d'abord, je pense que dans un premier temps, le but de M. Tsutsumi était de ne pas trahir les attentes des fans de l'œuvre originale. C'est pour cela qu'il y a beaucoup d'images du manga reprises telles quel dans le film. Ensuite, j'avoue avoir eu quelques doutes sur l'attitude à adopter pour certaines scènes du film, et lorsque je demandais conseil au réalisateur, il me disait simplement : "Sois Rock'n roll !". C'est aussi la manière de penser de M. Urasawa.

Tokiwa : Au début du tournage, nous avons tous étudié les poses et les expressions des personnages mais en essayant de les répliquer, nous nous sommes rendu compte que cela ne faisait pas naturel. Pourtant, M. Tsutsumi m'a demandé de garder ce style de jeu afin de donner au film un cachet "manga". J'ai fini par m'y habituer, et au final, j'ai trouvé cette expérience très intéressante.

Q : Ma question est à l'attention du producteur. On a dit tout à l'heure que ce projet était d'une envergure peu commune dans le cinéma japonais. Pourriez-vous nous donner une idée du budget de ce film ?
Quant aux acteurs, j'aimerais savoir à quels aspects de leur personnage ils ont apporté un soin particulier afin de combler l'attente des nombreux fans ?

Okuda : Le budget total de la trilogie s'élève à 6 milliards de yen (environ 37 200 000 euros). Je pense que cette somme était nécessaire afin de satisfaire le public. C'est environ le double du budget généralement alloué aux super productions japonaises d'ordinaire.

Karasawa : Pour mon rôle, j'ai fait en sorte de ne pas trop exagérer mon jeu, de ne pas jouer trop "manga". J'ai tenté à travers ce rôle de présenter un personnage qui mène une existence très ordinaire.

Tokiwa : C'est M. Urasawa qui a proposé des acteurs et actrices pour la plupart des rôles du film. Apprendre qu'il m'avait proposée pour jouer Yukiji a évidemment créé une énorme pression pour moi. Mais cette confiance m'a également poussée à faire de mon mieux.

Q : Jouez-vous vraiment de la guitare ? Que pensez-vous du groupe T-rex et de leur morceau 20th Century boys ?

Karasawa : Je sais jouer de la guitare acoustique mais pas de l'électrique. Concernant le morceau 20th Century boys, je suis capable de jouer l'intro du morceau.

Q : J'aimerais savoir si nous aurons le droit aux mêmes acteurs maquillés pour leur rôle dans le futur ou si d'autres personnes joueront ces rôles ?

Karasawa : Ce sont les mêmes acteurs qui jouent tout au long de la trilogie, mais bien évidemment maquillés.

Propos recueillis par Anton GUZMAN en août 2008
Merci à l'équipe de Kaze et Aurélie LEBRUN

date
  • août 2008
crédits
Actualité