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3.36/5

20 30 40

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.46/5

vos avis

11 critiques: 3.48/5

visiteurnote
Antaeus 3.5
bazdebaz 3.75
Catt 4
chronofixer 3.75
cityhunter 2.5
koalaurent 3
Manolo 4
Phildu62 2.25
Samehada 3
Titeuf@ 4.25
tu0r 4.25


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Girl Power.

"20 30 40" ne plaira pas à tout le monde. En dressant le portrait de trois femmes d'âges différents (cf: le titre du film), il est plutôt susceptible de toucher en premier lieu un large public féminin. Et en plus de ça, les sujets sont traités avec maturité - bien que l'humour ne soit pas oublié pour autant - et ne tombent jamais dans un pathos ridicule et excessif. "20 30 40", c'est donc trois histoires dans un seul film. Ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus original (on repensera à un film comme "The Hours", par exemple, qui lui se déroulait à trois époques différentes, ainsi qu'aux films de Wong Kar-Wai, dont l'influence plane également au-dessus de "20 30 40"), mais ça ouvre d'ores et déjà des perspectives intéressantes. Quel regard posera Sylvia Chang (qui joue la plus âgée des trois) sur des générations postérieures et sur sa propre génération, pour en citer une. Mais venons-en déjà à la façon dont elle introduit le sujet. On découvre les trois femmes dans un aéroport de Taipei, et on a rapidement droit à une première bonne idée de mise en scène : un plan-séquence faisant le lien entre elles, pendant que le titre du film apparait progressivement à l'écran. Pour les présenter brièvement, on a donc Lily (Sylvia Chang), fleuriste quadragénaire ayant une situation familiale semblant stable, avec un mari et une jeune fille. Ensuite, on a Xiang (Rene Liu), trentenaire exercant la profession d'hôtesse de l'air, passant son temps au téléphone à discuter avec ses deux petits amis du moment, avec lesquels elle semble jongler au gré de ses envies. Et enfin, la jeune Xiao Jie (Angelica Lee), qui débarque à Taipei après avoir quitté la Malaisie et ses parents, pour tenter sa chance dans le milieu de la chanson. Puis les choses vont commencer à se mettre en place, et on s'en doute, elles vont chacune vivre des situations qui vont bouleverser leurs quotidiens, le tout rythmé par de fréquents tremblements de terre (ce qui instaurera de véritables moments de panique et accentuera l'impression de fragilité des personnages au sein de leur milieu). Ainsi, Lily va découvrir que sa situation de couple en apparence idéale, cachait en fait une réalité inacceptable, et va se mettre à tout faire pour rencontrer un homme qui puisse vraiment la rendre heureuse (ce qui entraînera les situations les plus cocasses, lorsque par exemple Lily tentera de séduire un instructeur de tennis) ; Xiang va avoir de plus en plus de mal à gérer ses relations et peinera à trouver un équilibre ; Xiao Jie va tomber amoureuse de sa partenaire (Kate Yeung, dont la ressemblance avec Liv Tyler est frappante) dans le girls band qu'aura formé son manager, Shi Ge (Anthony Wong, dans un rôle d'anarcho-hippie cheveulu, à la "cool attitude"). Bref, sur une durée proche de deux heures, on aura jamais le temps de vraiment s'ennuyer, les événements se succédant sans grands temps morts, et Sylvia Chang basculant de la vie d'une femme à une autre avec aisance. Le film offre quelques rebondissements, qui, sans vouloir surprendre le spectateur pour lui faire remettre la vision du film en question, apportent un second souffle non-négligeable aux histoires. A noter que quelques seconds rôles complètent ce tableau déjà fort appétissant, avec les apparitions de Leung Ka-Fai et Richie Ren. Comme on l'a vu plus haut, et au regard des thèmes majeurs qui sont développés (l'amour et la solitude), "20 30 40" est une bonne opportunité pour Sylvia Chang de proposer ses conceptions à travers ses personnages. Lily - qui est logiquement la plus proche de la cinéaste, mais ne sera jamais mis plus en avant que les autres -, doit reconstruire une vie sentimentale à un âge où la beauté et la santé commencent à lui faire défaut, provoquant par conséquent sa crainte de finir sa vie seule. Celle-ci va alors se prendre en main et aller jusqu'à mener une "nouvelle" vie, à base de soirées en discothèques, plutôt que de se laisser aller. Sylvia Chang fait donc de son personnage, une femme forte, préférant oublier plutôt que pardonner, mais assez humaine pour se laisser aller à quelques moments de désespoir, qu'elle ne filmera jamais de face, mais toujours à travers un écran ou un rétroviseur, la mise en scène allant ici de pair avec l'intention du personnage de ne jamais exposer sa faiblesse aux yeux des autres. Xiang n'a pas encore vécue de relation stable et se révèle plutôt indécise par nature. Son emploi d'hôtesse de l'air se pose en reflet de sa condition de vie : elle est l'avion qui va d'un aéroport à un autre sans jamais définitivement se poser (on se souviendra au passage de "Days Of Being Wild" et de la métaphore de l'oiseau sans pattes). Sylvia Chang nous propose en outre, de nous immerger quelques fois dans ses pensées, à travers de brefs rêves ou flashbacks. Ceux-ci mettent son comportement ambigu en valeur, Xiang étant capable de perfidie - mais les hommes ne sont pas malmenés pour autant, l'un d'eux étant plutôt violent avec elle - tout en étant fragilisée par son manque de repères. Ce qui va la faire réagir au bout du compte. Quant à Xiao Jie, personnage le plus innocent, c'est la découverte de l'amour qu'elle va vivre... avec une personne du même sexe. Sylvia Chang ne va finalement que timidement aborder la question de l'homosexualité dans son film, puisqu'un personnage masculin va intervenir et briser l'harmonie du "couple". A noter que les séquences faisant intervenir Xiao Jie sont filmées avec une caméra plus instable, accentuant l'impression de fragilité du personnage. "20 30 40" ne se veut pas un discours didactique, Syvlia Chang n'enfonçant jamais le couteau dans la plaie de ses personnages comme un Aronofsky a pu le faire. Tout n'est pas rose dans la vie des trois femmes, l'unité dramatique n'est pas négligée, mais le ton résolument féministe du film leur évite de jouer les souffres-douleurs de la réalisatrice et n'amènera pas le spectateur endurci jusqu'aux larmes. Cette dernière aurait aussi pu faire passer plus de chose au rayon culturel et social, comme par exemple un discours anti-majors plus appuyé, susceptible d'être tenu par Shi Ge, ou encore une critique sur l'univers des stars fabriquées. Elle aurait pu aussi traiter de prostitution, de drogue ou d'autres sujets très en vogue actuellement pour sensibiliser le public, mais s'en tient finalement à ces maux tout aussi universels et touchants que sont les problèmes relationnels et la solitude qui peut en découler. Au rayon mise en scène, outre les quelques détails signalés plus haut, on peut noter l'emploi des voix-off pour développer plus directement la psychologie des personnages ; qui permettra aussi lors d'un passage, de se substituer à un dialogue. L'ensemble est de bonne facture, moins statique que bon nombre d'autres productions Taïwanaises, mais pas clippesque ni "hype" pour autant. Quant à la musique, elle se fera en général très discrète, ce qui la rendra oubliable, mais l'apparition du morceau "I Want Your Love" au cours du film ainsi qu'au générique de fin (morceau qu'on aura pu entendre dans le très musical "The Hole" de Tsai Ming-Liang), relèvera la qualité de l'ensemble. Au final, on se retrouve avec un film de qualité de cette année 2004, bien écrit, bien interprété et soigneusement mis en scène par une cinéaste qui apporte un regard concis sur l'amour et les femmes, dans un paysage cinématographique Taïwanais inégal en terme de qualité, mais sur lequel il faudra probablement compter à l'avenir.

02 janvier 2005
par Antaeus


un bon film qui n'atteind pourtant pas des sommets

cette comédie de moeurs teinté de film d'auteur est franchement de bonne qualité, pourtant elle manque d'emprise, elle reste trop sage et anecdotique. l'humour fait légérement sourire, le jeu d'acteur est incontestablement le point fort du film, et visuellement c'est pas transcendant mais agréable. 20 30 40 n'est pas à conseiller à tous le monde, c'est encore une fois un bon film, avec de très belles séquences au ton juste, il manque néanmoins le petit plus qui l'aurait propulsé comme un film majeur et marquant, car cela reste un petit film sans grande prétention.

19 décembre 2004
par chronofixer


Un bon petit film qui aurait pu être encore mieux

Bonne idée de départ que ce regard sur un morceau de vie de trois femmes différentes. Hélas le film traine beaucoup en longueur (presque 2h) et les connexions entre les personnages sont pauvres, domage car les rencontres entres elles auraient pu être intéressantes. Le scénario manque donc de piment et de rythme, il n'en est pas en reste par contre question sentiments : la réalisatrice Sylvia CHANG Ai Chia nous plonge entièrement dans l'intimité féminine la plus reservée. La BO sonne faux parfois avec le reste du film, mais bon c'est pas génant. J'ai bien aimé le choix du casting ainsi que l'association HK-Taïwan.

20 février 2005
par koalaurent


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