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Beast Cops

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les avis de Cinemasie

10 critiques: 3.67/5

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31 critiques: 3.71/5



Alain 3.25
Anel 3.5
Arno Ching-wan 5 Performance Capture
Aurélien 3.5
Flying Marmotte 3.75
François 3.75 Une lente montée en tension dans le milieu des gangs, envoûtant.
Ghost Dog 2.5 Un fim maîtrisé mais plutôt ennuyeux...
jeffy 4.25 Vie de quartier
Junta 3.75 Choc des styles, choc des générations.
Ordell Robbie 3.5 Joli pont entre deux extremes du ciné hk: le cinéma d'auteur et le Category 3.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Performance Capture

Blabla issu de ce dossier.

Tony soulève ses lunettes comme on lève le masque : la frime côtoie le réel, elle en fait intégralement partie. Dans ce film on nous démontre que les apparences dictent le réel, que d’un courant esthétique peut dépendre une appartenance à un groupe ou encore l’affirmation de sa différence. Dans Beast Cops, HK y est aussi grand que petit : quand on baigne dans la rue, dans ce milieu flic-voyou tout le monde se connaît. De l’image que l’on renvoie aux autres peut dépendre sa propre survie. Dans ce chef d’œuvre où l’on nous montre que l’univers chic et choc de Wong Kar Wai peut avoir un sens plus profond que le bel aspect sensoriel affilié à l’artiste, tout se complète, se juxtapose, et le superficiel rejoint le primordial quand ceux qui ont l'argent et le flingue l’ont aussi comme critère de jugement. La lunette, dans ce cas, rejoint celle du sniper et s'avère fatale.

Quand la lunette des chiottes se lève, la vérité éclate et la femme se révèle homme. A l'apparent fou dingue Tony, jusqu'ici chantre du Catégorie III, de respecter son habituel cahier des charges hystérique en même temps qu'il se pose, calme, le regard lointain, au balcon d'un des nombreux appartement qui émaillent la ville. En quelques plans seulement il gagne le respect de ses détracteurs, ceux qui jusqu'alors méprisaient un peu trop facilement les travers d'un Cat III aussi cinéma poubelle qu'humainement primaire. Parce qu'il assume nos honteux instincts bestiaux qu'un costard et une jolie photo s'évertuent ailleurs à masquer. Avec la rétrocession, back to the basics, toute forme d'excès prend tout son sens. Comme si repartir de zéro devait d'abord passer par un retour passager à l'âge des cavernes. Peaux de bête, caca tout chaud sur la pierre, fornication brutale... et lunettes levées, autant pour marquer la stupéfaction que le rejet inconscient d'un objet soudain devenu anachronique. Tony fut élu Meilleur acteur aux HK Film Awards de 1999 avec ce film.  

20 mars 2011
par Arno Ching-wan




Une lente montée en tension dans le milieu des gangs, envoûtant.

Gordon Chan réussit toujours à faire des films un peu décalés qui surprennent par leur ambiance. C'est réussi ici avec cette histoire autour de deux flics, un nouveau (Michael Wong) qui est un peu trop droit et un ancien (Anthony Wong) un peu moins droit. Mais entre les deux, on découvre au fur et à mesure qu'ils se ressemblent un peu. Le droit n'est pas aussi droit (il finit par accepter les méthodes en vogue, tombe amoureux d'une ancienne prostituée). L'ancien n'est pas si corrompu, il a des règles et respecte les mafieux qui les suivent aussi. Lorsque un jeune loup tente de se faire sa place sans respecter l'ancien code, la tension monte et finira par exploser. J'aime ce genre de scénario qui prend le temps de présenter les personnages et de laisser monter la tension.

Tout s'équilibre assez bien pour donner un film de très bonne qualité. Anthony Wong est vraiment excellent dans ce rôle de flic qui paraît être un pourri inefficace à première vue, Michael Wong est correct, les demoiselles ne sont pas mal non plus, Sam Lee joue très bien le jeune un peu stone. J'aimerais bien qu'Anthony joue toujours ce genre de personnage, d'habitude il joue de vrai con, là il tient de rôle très intéressant. La photo est magnifique, la réalisation de Gordon Chan très efficace. Le scénario suit pas mal de personnages et permet de comprendre que les premières impressions sont souvent fausses, ce qui fait s'attacher d'autant plus à cette populace assez humaine finalement.

C'est une caractéristique intéressante des films de Gordon, il y a toujours cette petite touche d'humanité très crédible qui rend ses films très appréciables. C'est une nouvelle fois le cas ici, et je conseille le film vivement. Cependant ne vous attendez à un gros polar d'action, il n'y a que 2 scènes d'action en fait, et elles sont plus nerveuses que visuellement splendides. Pas de chorégraphies ici, le ton est au réalisme. Le film est lent et calme le reste du temps, la tension monte doucement...



05 mars 2001
par François




Un fim maîtrisé mais plutôt ennuyeux...

Bénéficiant d'une magnifique photographie et d'un casting efficace (Anthony WONG Chau-Sang traîne sa mauvaise humeur d'un bout à l'autre du film, Kelly Chow est jolie), Gordon Chan, lui-même metteur en scène réputé, a semble-t-il hésité entre un polar classique, un film de société, une romance et même un documentaire (cf. les scènes un peu lourdes où les 3 acteurs se tournent face à la caméra et nous expliquent pourquoi ils ont voulu devenir flics...). Au final, tous ces genres y sont, ce qui donne un film assez étrange et ennuyeux.

Gordon Chan consacre en effet les trois quarts de son film à installer son histoire et décrire ses personnages, multipliant à loisir les scènes de second ordre (à savoir: la femme d'Anthony Wong ne veut pas coucher sans capotes, la femme de Michael Wong est enceinte, ce qui le fait hésiter sur la sincérité de ses sentiments envers elle, une pseudo-intrigue autour de qui sera le "Grand Frère" de la Police...) au point de rendre sa trame principale elle-même secondaire! Bref, on attend pendant plus de 80 minutes que tout cela se décante un peu.

Dès qu'il commence à y avoir enfin un peu d'action vers la fin, Chan semble ne plus pouvoir s'arrêter, comme s'il avait accumulé toutes ces scènes dans le dernière demi-heure: on assiste en effet à l'intervention très musclée d'Anthony dans un entrepot, siège de pratiques douteuses et illégales, où il va se prendre la bagatelle de 20 coups de barre à mine et 10 coups de couteau sans que cela gêne en aucune façon sa progression et sa distribution de baffes à l'ennemi! Deux mois plus tard, on le retrouve en pleine forme, rigolant avec ses amis dans un café. Quant à nous, on est plutôt content que ça soit terminé...



22 février 2001
par Ghost Dog




Vie de quartier

C'est vrai que certains scènes violentes marquent plus que d'autres et Anthony Wong y est pour quelque chose. Mais cela ne doit pas éclipser ce qui fait la force du film, une peinture ultra-réaliste du milieu local dont les caïds restent comme les flics sans réelle envergure, chacun cherchant sa place. C'est la confrontation Anthony/Michael Wong qui donne sa matière au film dans une relation qui va passer de l'incompréhension à l'amitié. Et bien sur il y a le final Wong-ien comme cerise sur le gateau. Un film assez curieux mais suffisament personnel pour en donner à voir sur un sujet déjà vu cent fois.

08 septembre 2003
par jeffy




Joli pont entre deux extremes du ciné hk: le cinéma d'auteur et le Category 3.

Tout Beast Cops est dans son génial casting: réunir l'acteur phare des tentatives locales de blockbusters d'actions (Michael Wong), la révélation de Made in Hong Kong (Sam Lee) et le prince du category 3 (Anthony Wong). En faisant s'encannailler le premier au contact des deux autres, Gordon Chan semble vouloir expier ses années de tentative de tenir tete à l'envahisseur us.

Beast cops n'a aucun scénario, il est plus que tout une plongée quasi-documentaire dans le Hong Kong contemporain: putes, territoires du milieu, monde de la nuit, adolescents rackettant les commerçants adultes, flics ripoux, jeunes gangsters obsédés par la frime. Mais Beast Cops ne doit pas au cinéma d'auteur hk que son réalisme: il fourmille de grandes idées de mise en scène comme l'utilisation de l'accélération, de la focale, des filtres chromatiques afin de rendre compte du chaos hongkongais. En outre, le réalisme est accentué par des interventions des protagonistes prenant à partie le public, renforçant l'impression de documentaire.

Enfin, les scènes d'action finales ont une sauvagerie gore qui n'a rien à envier au category 3 (mais cette fois justifiées par la progression narrative: la violence arrive de façon subite, pour faire ressurgir la cruauté et la sauvagerie du Hong Kong de la marge et de ceux qui y plongent, en forme de bombe à retardement après les longs moments calmes la précédant, chargée de la rage accumulée lors des instants d'attente de la violence) et font basculer le personnage de Michael Wong, alors en passe de se ranger et de devenir père de famille, du cote de la sauvagerie. Le film fourmille également d'un humour noir bienvenu. La fin nous montre la vie à Hong Kong reprendre comme si de rien n'était. L'interprétation est irréprochable: dans cette histoire de flic essayant de s'intégrer à un univers nouveau, Michael Wong trouve des échos autobiographiques à sa dure intégration à Hong Kong. Sam Lee nous refait les petites frappes à la Made in Hong Kong. Anthony Wong est sublime de frime et de dégénéréscence.

Au final, Beast cops est avec the Longest Nite une des grandes réussites récentes du polar hk qui violentent le genre en "blanchissant" moralement un certain héritage Category 3 pour le rendre utile à la progression du cinéma de genre.



22 janvier 2002
par Ordell Robbie


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