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Bird People of China

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 4.09/5

vos avis

40 critiques: 3.9/5



drélium 3.75 Enfin un Miike plus abouti.
Drexl 5 Majeur
El Topo 3.75 Peut être connaissons nous mal Miike Takashi…
Ghost Dog 3.5 Miike côté poète
jeffy 4.25 Belle allégorie
Marc G. 4.75 Miike a du cœur. Qui en doutait
Ordell Robbie 3.5 un Miike réussi
Xavier Chanoine 4.25 Choc des cultures, le chef d'oeuvre de Miike.
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Enfin un Miike plus abouti.

Pas grand chose à ajouter, d'autant que mon avis est à 100% identique à celui d'Ordell. Bird People est une mini révolution à l'échelle Miikéenne. Enfin, sa lenteur contemplative permet à l'âme de ne pas respirer dans le vide, de s'aérer la tête dans les superbes décors d'un film emprunt de poésie. Bien qu'atypique, un brin léger et redondant par instants, Miike parvient pour une fois à dérouler un vrai scénario cohérent qui se construit au fil du métrage. Étonnament, Bird People est dénué de ses délires trash habituels mais garde un certain humour surréaliste qu'il est bon de découvrir dans ce cadre dépaysant. Miike possède un vrai talent esthétique et technique, c'est indéniable, mais ne parvient que très rarement à pondre de vrais scénarios qui porteraient ses films de bout en bout . Il préfère osciller entre la mélancolie poussive, le yakuza blues, le nonsense Kitanesque, les latences abyssales et le délire trash et chaotique, sans trop se soucier d'aller plus loin, et surtout sans se camper avec force pour donner du poids à ses films, le plus souvent avec une énorme précipitation, voir en dillettante. Or, ici il choisit ouvertement la carte poétique et prend bien son temps pour installer confortablement le cadre, les préoccupations des personnages et les tenants et aboutissants du voyage. La cuisine de Miike a toujours quelques bons ingrédients mais n'est que très rarement convaincante et Bird People n'en est donc que plus touchant tant jusqu'à son dernier plan il trouve une cerise à ajouter.

02 septembre 2005
par drélium




Majeur

Takashi Miike est bel et bien ce malade de la caméra filmant cinq à six films par an. Il ne nous ait arrivé en notre beau pays bloquant les droits de sortie des meilleurs films asiatiques qu'une part infime de sa filmographie, qui plus est ses œuvres de la veine "socio-hardcore", loin d'être sa meilleure, du moins celle qui l'inspire le plus. On lui connaît, d'assez loin, une certaine fascination, forcément décalée, pour les figures de super-héros (Ichi the Killer et son vengeur frustré sexuellement, Fudoh et ses écolières yakusas tireuses de fléchettes vaginalement) ; le bonhomme s'est construit en Occident, par le prisme restreint des seuls films parvenant jusqu'à nous, une réputation d'affreux jojo que les critiques les plus fâcheusement stakhanovistes (bonjour l'intolérance chez Mad Movies, qui ne passe pas un numéro sans scander qu'il faut vraiment être très très con, ou pire, de gauche, pour aimer Miike) se pressent bien d'enterrer dans la fange. Il est fort à parier que ces biens-penseurs n'aient pas eu devant les yeux cette merveille qu'est Bird People in China, et oui, comment croire que l'auteur d'Audition et des Dead or Alive puisse réaliser un film d'auteur, avec un fond pertinent, une direction d'acteur au cordeau, une image magnifique sublimant ses décors naturels, des effets spéciaux tellement discrets qu'ils sont invisibles la plupart du temps ? A trop vouloir se fermer les yeux rapidement, dans un effet contre-courant très tendance, on en oublie parfois le cinéma lui-même... Un col-blanc et un yakusa partent bon gré mal gré sur la route d'un gisement de diamants en plein cœur d'une Chine irréelle, perdue au beau milieu de nulle, conduits par un guide ne sachant pas trop ce qu'il fait. Après une petite escapade psychotrope pour déstresser, le guide perd littéralement la tête et les trois larrons se retrouvent donc perdus en pleine vallée chinoise inconnue, à proximité d'un village singulier où les habitants sont persuadés qu'ils peuvent arriver à voler... Chose peu commune chez le japonais fou, le rythme progresse sans coups d'accélérateurs, bercé par sa poésie contemplative prenant le temps de camper les personnages pour mieux les vider de leurs repères. Une fois arrivé dans ce village, l'abstrait et le surréalisme finissent par prendre le dessus sur un récit traitant de la perte d'identité, des racines égarées, du retour à la loi naturelle dans un contexte relevant de l'ordre du fantasme quelque peu détraqué. Miike prend le temps de raconter l'évolution de ces deux personnages, qui transcendent peu à peu leurs archétypes pour devenir les clefs de voûte d'une histoire belle, simple, humaine, à la conclusion lumineuse. Rien que pour son plan final, d'une évidence bouleversante et d'une puissance poétique rarement égalée, Bird People of China s'impose d'emblée comme l'un des films majeurs de son auteur, n'en déplaise à l'intellegentsia critique de mauvaise foi.

07 janvier 2003
par Drexl




Peut être connaissons nous mal Miike Takashi…

Si l’on venait à vous évoquer un film plein de poésie qui met en scène un village perdu de la Chine dont les habitants n’ont d’autre aspiration quotidienne que d’essayer de retrouver la clef des airs et de voler à nouveau comme le veut une vieille tradition, à quoi penseriez vous ? Non, il ne s’agit pas de la dernière niaiserie conceptualisante signée Aoyama Shinji… Malgré des apparences remarquablement trompeuses, Bird People of China est un film de Miike Takashi. Oui vous avez bien lu, Miike Takashi, l’hystérique et ultra prolifique réalisateur de Fudoh, Ichi the Killer et mille autres délires psychotroniques plus ou moins regardables… C’est d’ailleurs peut être même son film le plus cohérent (le meilleur ?), un des rares dont la ligne narrative ne semble à aucun moment avoir été rompue à coup de hache par un yakuza schizophrène ou une tortionnaire monomaniaque.

Bird People of China suit d’abord le périple d’un jeune homme d’affaires et un yakuza qui n’ont rien en commun à part une destination mystérieuse au fin fond de la Chine, où le premier doit constater l’existence d’un filon de jade sur lequel son entreprise a promis des dividendes au gang du second pour régler une vieille dette. A mesure que leur voyage tire en longueur et même si les tempéraments s’entrechoquent régulièrement, chacun se redécouvre et se révèle lentement aux autres.

Une fois les deux hommes et leur guide arrivés à destination, le séjour au village fera office d’épreuve du feu pour ces figures civilisées minuscules, perdues dans l’immensité de magnifiques paysages dont la beauté n’est que renforcée par lyrisme de la fable. C’est ainsi que volera en éclat (à défaut de voler dans les airs) le personnage ubuesque et ridicule du yakuza qui n’aura pas su résister à l’attrait de ce village presque autarcique dont les charmes n’on jamais été pervertis par les « méfaits de la civilisation ». Et si le narrateur, encore relié à Tokyo par le pragmatisme du businessman et son magnétophone (réceptacle de toutes ses angoisses citadines, en particulier l’oubli, la perte du souvenir qu’il emporte comme une carte postale), prendra le parti de rentrer chez lui, c’est profondément changé qu’il retrouvera sa « vie d’avant ».

Bird People of China est donc une fable douce-amère sur le voyage et l’épanouissement de l’individu, à mille lieux des délires sanglants d’Ichi the Killer et ses tueurs névrosés, du fil à couper les têtes d’Audition et sa scène de torture mythique, du pot-pourri que constituait The City of Lost Souls ou encore de l’ultra violence d’un Dead or Alive… A travers ce film s’exprime peut être une facette nouvelle de Miike Takashi, jusque là étrangère de son cinéma qui aurait gagné à ce quelle soit développée.

Seul un doute subsiste, une incertitude que l’inhabituel académisme technique de l’œuvre corrobore peut être ; en faisant Bird People of China, Miike n’a-t-il pas tout simplement cherché à parodier un certain cinéma japonais, hautement contemplatif, riche en allégories et bien connu des festivals ? Si c’est le cas, il s’agit alors, plus que d’une tentative de tourner en dérision, d’une forme de parallaxe qui permet à l’auteur d’exprimer ses propres idées, tout en prouvant au monde que lui aussi peut faire ce genre de cinéma et pas seulement les polars décalés qu’il réalisait jusque là et l’avait révélé. Dommage qu’il en soit resté là…



23 août 2003
par El Topo




Miike côté poète

On a beau se perdre tant et plus dans la filmo pléthorique et très inégale de Miike, reste que ce Bird people of China datant de 1997 s’en démarque clairement, car il s’appuie sur une dimension poétique et philosophique rarement explorée par son auteur, loin de la violence habituelle de ses œuvres. Et enfin, il donne à réfléchir, à contempler, à rêver, preuve qu’il sait varier les plaisirs ; on ne s’en plaindra pas.

Si Miike s’applique plus ici qu’à l’accoutumée, c’est sans doute du fait de son histoire peu ordinaire mettant face à face un yakuza fatigué et un jeune salaryman dans la brousse de la province chinoise du Yunnan. L’arrivée des 2 personnages dans cette région paumée pour y rechercher un trésor est rocambolesque et plutôt drôle. La deuxième partie se fait plus poétique avec la découverte d’un autre trésor, ce petit village à flan de montagne où, depuis l’arrivée d’un pilote indien, tout le monde se prend à rêver qu’il peut voler à l’aide de grandes ailes. Le thème de l’apport des étrangers à une région donnée est traité de manière intéressante car ambiguë : s’il peut être positif et riche (musique, nouveaux horizons), il peut également s’avérer dangereux, et c’est cette réflexion qui domine la dernière partie du film : doit-on développer économiquement une région au nom de l’argent en prenant le risque de voir s’envoler une part de notre naïveté et de notre pureté ? Le yakuza le dit d’ailleurs très bien à un moment : « si on transforme cette région comme on a transformé le Japon, alors l’humanité est foutue ! ». Au final, on se demande si ce sont bien les pays développés qui ont à apprendre aux pays pauvres, ou le contraire…

Bien que le rythme soit parfois inégal et que certains tics bordéliques de Miike soient présents, Bird people of China vaut assurément le détour.



20 mars 2004
par Ghost Dog




Belle allégorie

Très belle progression dramatique dans ce film, la maîtrise narrative est évidente, le basculement du film du réalisme à l'idéalisme se fait par petites touches, le parcours de chacun des personnages semble rétrospectivement d'une évidence totale et pourtant il ne se découvre que progressivement dans le film. Pour donner corps à cette trame narrative, Miike utilise de façon simple et efficace un cadrage qui va s'élargissant à mesure que le film avance, donnant ainsi l'impression d'ancrage des personnages dans la nature qui les entoure. Il arrive à faire passer la relation physique de ceux-ci avec cette terre inconnue dont ils se sentent pourtant si nostalgiques. Le message humaniste pourrait sembler simpliste si le sujet était présenté autrement, mais ici il arrive tout naturellement. Un film à la fois simple, attachant et maîtrisé.

12 janvier 2005
par jeffy




un Miike réussi

Bird People of China est un petit miracle à l'échelle miikienne. Bien sûr, on savait déjà que les voyages réussissaient plutôt bien au cinéaste (cf les splendeurs sporadiques de son Rainy Dog tourné la même année). Mais Bird People of China est non seulement un Miike dont la construction scénaristique est cohérente et maîtrisée d'un bout à l'autre mais aussi un des rares Miike pas du tout esbroufants, un Miike sans discours faussement provoc', un Miike qui, s'il comporte quelques longueurs, ne ressemble pas à un tunnel d'ennui avec quelques idées sympathiquement Bis le sauvant du naufrage. Les effets miikiens habituels sont bien présents dans la première heure du film mais on est plus dans une sensation de décalage (par les gags, la mise en scène, le montage) cassant le risque d'académisme festivalier du projet et lui évitant de se reposer sur des lauriers contemplatifs trop attendus. L'ennui est évité sans pour autant que ces choix nuisent à l'attachement du spectateur aux personnages que Miike construit progressivement. Pendant cette première heure, la Miike's touch fonctionne en mode moins tapageur que d'habitude et sert le film.

Le hic, c'est qu'au fur et à mesure que Bird People of China s'installe dans le village le film s'installe dans l'académisme festivalier (style contemplatif "japonais" mal repris/mal digéré, bons sentiments, musique digne d'un mauvais documentaire sur le Pérou) qu'il avait jusque-là réussi à éviter. Donnant un gros creux de milieu de film quand même moins pénible que les creux durant les deux tiers de la projection d'autres Miike. Mais heureusement, alors que l'on commence à perdre espoir que Bird People of China reste un bon Miike jusqu'au bout, Miike sabote délicieusement son échafaudage SPOILER avec la rupture de ton qu'apporte un canardage très kitanien. Bien sûr, l'idée de lumière clignotante est ridicule mais le passage demeure sufisamment efficace pour tirer le film de ses travers contemplatifs. FIN SPOILER Et après ce beau "réveil" du film la dernière partie lui permet d'emporter définitivement le morceau de façon émouvante en rendant encore plus évidente la volonté du film d'évoquer en creux le Japon contemporain au travers de son périple voyageur.

Imposant (de très loin) Bird People of China comme un Miike survolant tout ce que j'ai pu découvrir de lui jusqu'à présent. Peut être même son plus beau film.



10 août 2004
par Ordell Robbie




Choc des cultures, le chef d'oeuvre de Miike.

A n'en pas douter, si il y a un film digne de ce nom à retenir de la filmographie quelque peu hétérogène de Miike, c'est son fabuleux voyage en Chine pour y découvrir des "hommes oiseaux". Parait-il qu'ils savent voler, selon la légende. Le problème est que nos trois aventuriers ne s'attendaient pas à découvrir de telles personnes du haut des montagnes de Yunan.

Trois aventuriers qui n'ont rien en commun. Jeune commercial propre sur lui, du voyage pour ramener des Jades pour son patron, un Yakuza particulièrement vénère du slibard venu pour ramener une partie du butin, et un guide farfelu venu dans l'optique d'installer le courant dans son village. Trois visions différentes sur l'appât du gain, pleines de justesse et d'équilibre, chacun des personnages étant complémentaires. Le film rentre ainsi rapidement dans le vif du sujet et expose ses personnages en une fraction de seconde sans que l'on ne s'en rende compte. Pendant que Wada se prend des beignes par le yakuza Ojie, le guide Shen les prends dans sa camionnette angoissante (perte de porte et de volant) pour les amener vers la réserve de Jade. Hop, bouclé en quelques minutes à peine, le film prenant son envol une fois nos héros arrivés à destination. Et quelle destination!

C'est beau et touchant de voir un Miike si sérieux et si posé, dans sa mise en scène élégante (non sans rappeler le calme d'un Rhapsodie en août, ou un film typique d'Imamura période eigthies), proposant tout un panel d'images magnifiques et oniriques, dignes d'un conte. Que dire aussi de cette formidable façon de raconter une histoire, sous forme de scénettes agréables et rigolotes (les passages à tabac, les chansons) narrées par la voix off de Wada. On se croirait presque devant un Wong Kar-Wai tant elle fait partit intégrante du récit, nous offrant quelques informations pas négligeables et développant d'avantage la psychologie de Wada (mélancolie, nostalgie, tristesse). Masahiro Motoki est tellement plein de justesse et de sincérité qu'il ressemblerait presque à une autre figure mythique du ciné asiatique : Tony Leung Chiu-Wai.

Cette aventure au goût de légendes chinoises (feux d'artifices, hommes oiseaux, digne d'un nouvel an Chinois) prend des allures de melting polt artistique en y fourrant à peu prêt toutes les saveurs et les styles du cinéma asiatique : de la recherche, de l'aventure, de l'humour, du polar et de l'horreur (la folie du Yakuza). Un cocktail détonnant, fascinant et tellement maîtrisé! On en sourirait presque de voir les tortues en CGI drôlement foireuses apparaître dans un tel univers "naturel". Le film nous laisse pantois quand survient cette dernière scène, où l'on y voit des enfants s'envoler, tout comme le yakuza vieillard, sous les quelques mots de Wada. Finalement ils volent tous vraiment, vraiment haut.

Esthétique : 4.5/5 - Bien filmé, proposant de magnifiques décors, un vrai enchantement. Musique : 4.25/5 - La musique est très légère, accentuée par une chanson mélancolique. Interprétation : 4.5/5 - Un bon gros sans faute. Excellent cast. Scénario : 5/5 - L'une des plus belles histoires du cinéma japonais contemporain. La plus belle de Miike.



08 août 2006
par Xavier Chanoine


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