ma note
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moyenne
3.56/5

Samaria

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.42/5

vos avis

46 critiques: 3.68/5



Elise 3 interessant, mais long
Ghost Dog 3.5 En 3 temps et 10 thèmes
jeffy 3.75 Du bon et du moins bon
Ordell Robbie 2.75 un Kim Ki Duk correct mais baclé
Tenebres83 3.25
Xavier Chanoine 4.25 Des portraits déchirants pour un Ki-Duk admirable.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


interessant, mais long

C'est long, c'est vraiment trop long. Pardon ? Ca dure que 1h35 ? Ah bon. Ca m'a paru tellement plus long. Pourtant bonne condition : sièges larges, CID de Deauville, position confortable ; de quoi rester des heures ; mais pas là. Pas pour ce film. Donc comme je le dis, ce film use de longueur pas vraiment agréables, surtout que le film est relativement dramatique donc j'ai pas personnellement envie de passer mon temps à voir des scènes tragiques ; par ailleurs, et dans un soucis de parité, je vais quand même donner l'avis d'un ami sur la question qui à trouvé les longueurs utilisées à bon escient et donc efficaces.


Bref, au delà de ces touches plutôt désagréables pour moi se trouve un sujet touchant profondément les vices de la société coréenne, en l'occurrence la prostitution juvénile, phénomène également connu au Japon et plutôt peu flatteur pour les pays concernés. Donc à nouveau un film de Kim Ki-Duk porteur de sens et relevant le défi de montrer à ses compatriotes ce qu'ils veulent ignorer. Le sujet est donc très intéressant, de porter équivalente à son précédent film Bad Guy et nous entraîne dans les coulisses de la Corée du Sud. J'ai par ailleurs été touché par le jeu des deux actrices ; surtout celle qui reste plus longtemps à l'écran ; elle porte le film sur elle et n'a vraiment pas un rôle facile. Chapeau !


Finalement, et malgré le sujet très intéressant culturellement parlant, la mise en scène est longue et ça rend un peu désolant le tableau général, mais je confirme énergiquement la performance de KWAK Ji-Min qui est géniale.



17 mai 2004
par Elise




En 3 temps et 10 thèmes

La Samaritaine est un petit budget, tourné caméra à l’épaule en l’espace de 2 semaines. Ce qu’on apprécie chez KKD, c’est qu’il n’a pas besoin d’énormément d’argent pour mettre au point une œuvre intéressante et atypique, au propos un tant soit peu recherché. D’emblée, la construction narrative surprend. En effet, 3 personnages principaux sont successivement au centre de l’histoire, mais aussi plusieurs thèmes riches viennent successivement s’entrechoquer : tout d’abord, une jeune adolescente au sourire aussi pervers qu’angélique couche avec des hommes mûrs plus pour le plaisir que pour l’argent – les thèmes de la pédophilie, de la prostitution et de la majorité sexuelle prennent ici un visage inattendu. Lorsqu’elle se suicide, c’est au tour de sa meilleure amie à peine plus âgée d’être l’héroïne, et les thèmes de la morale et de la rédemption (d’elle-même comme des clients de son amie) font leur apparition. Enfin, lorsque le père apprend l’activité principale de sa fille les jours d’école, il entreprend un processus de vengeance d’autant plus douloureux qu’il est un fervent catholique et qu’il n’arrive pas à pardonner aux hommes touchant à sa progéniture…

Malgré une fin qui s’étire un peu trop en longueur, La Samaritaine vaut donc largement le détour, ne serait-ce que pour cette construction du récit, ainsi que pour l’interprétation sans faille des acteurs. Le 10ème film de KKD a beau être un film mineur dans sa filmo, il n’empêche qu’il reste diablement prenant et surprenant : sans doute la marque des grands réalisateurs, que le festival de Berlin a bien jugé en lui attribuant l’Ours d’argent du meilleur metteur en scène.



17 mai 2004
par Ghost Dog




Du bon et du moins bon

Kim Ki-Duk est indispensable au cinéma coréen au moins pour une chose: il ose aborder des sujets tabous. La qualité principale de son cinéma est de faire passer cela avec un naturel, voire même un naturalisme qui pose simplement le spectateur en face d'une réalité. Avec ce film, Kim Ki-Duk vient à la fois conforter ces impressions et dans une certaine mesure montrer les limites de ce genre. Sur les trois parties constituant le film, les deux premières sont certainement les plus réussies, grace justement à ce regard à la fois posé et poétique qu'il porte sur les événements même les plus noirs. La complicité, même post-mortem des deux amies est l'élément vivifiant qui leur permet de transcender le jugement moral. Le père sera par opposition l'instrument de la morale sociale qui ne pouvant prendre en compte la subtilité des ressentis individuels, va écraser tout sur son passage. C'est justement cette troisième partie qui est la plus délicate dans le film. On voit bien que celui qui est censé protéger celle qu'il aime n'aboutit qu'à la destruction de l'idéal qu'elle s'était construite et par là même nie sa réaltité individuelle. Mais le chemin empruté par Kim Ki-Duk semble alors trop "indulgent" par rapport à la situation. Le détachement qui convenait précédemment pourrait être ici ressenti comme du cynisme et le sujet semble s'étioler à mesure que la fin approche, le final n'étant que la prolongation naturelle et depuis longtemps comprise des choix des personnages. Il n'en reste pas moins que ce film reste un bel exemple de la maîtrise narative de Kim Ki-Duk, mais qui laisse un goût de trop peu.

26 septembre 2005
par jeffy




un Kim Ki Duk correct mais baclé

Cinéaste détesté par les féministes mais malgré tout figure respectée en Corée pour sa notoriété dans les festivals étrangers, Kim Ki Duk connait depuis peu un petit succès public à domicile. Ce qui n'a pas diminué pourtant son rythme de tournage frénétique impliquant qu'il lui est arrivé de bacler sa copie encore plus qu'ici. Reste que la récente récompense berlinoise de ce Kim Ki Duk plutot baclé et les promesses non tenues par le cinéaste font dire qu'il est peu etre le Tsai Ming Liang coréen. Tsai, moins talentueux qu'HHH ou Yang Dechang, aura en effet introduit la solitude urbaine et un style contemplatif qui firent office ensuite de laisser passer festivalier pour les auteurs asiatiques des années 90. KKD est certes un cinéaste moins talentueux que ses collègues s'étant fait une place sur le soleil des festivals -Lee Chang Dong, Im Kwon Taek, Hong Sang Soo- mais il aura contribué sans calcul et en toute sincérité à mettre en place ce qui devint ensuite la carte de visite festivalière de son cinéma national. Soit un cinéma audacieux dans ses sujets reflet d'une démocratie jeune en pleine effervescence.

Le film n'exploite d'abord pas totalement la dramaturgie en trois actes -mort, vengeance, forme de rédemption entrelacés- qu'induit sa structure tripartite. En effet, s'il y a un fil conducteur de présent dans chacune des parties, ces dernières ont un peu trop tendance à se disperser narrativement, perdant ainsi toute leur tension. Dommage parce que quand le film tient son sujet comme par exemple dans son émouvant final on retrouve tout le talent d'un cinéaste qui n'est pas le roi de la provocation gratuite qu'y voient ses détracteurs. Les quelques passages mélodramatiques du film ne fonctionnent en outre pas toujours bien et on retrouve par moments le gout du cinéaste pour les motivations psychologiques opaques. Sauf que si ses acteurs sont toujours talentueux ils ne le sont pas assez pour faire passer la pillule comme dans les meilleurs films du cinéaste. La mise en scène est dans l'ensemble de bonne facture lorsqu'elle s'apaise ou lorsqu'elle intègre bien une influence kitanienne dans la représentation de la violence. Et si lorsqu'elle fait de la caméra à l'épaule légère ou heurtée elle est peu inspirée, le montage est quant à lui sans faille. On ne saurait dire que la musique est irréprochable par contre, pastiche hisaishien à son rare meilleur, digne d'un mauvais téléfilm trop souvent.

Et on ne peut malheureusement pas non plus s'empecher de penser que le thème de la prostitution adolescente fut abordé de façon plus inspirée par Harada dans Bounce Ko Gals. Surtout que le cinéaste a déjà fait mieux...



22 mai 2004
par Ordell Robbie




Des portraits déchirants pour un Ki-Duk admirable.

Après avoir tourné un formidable poème sur le cycle de la vie, Printemps, Eté, Automne, Hiver... et Printemps, Kim Ki-Duk s'atèle une nouvelle fois à montrer le vrai visage de la société coréenne en évitant de tomber dans l'hypocrisie la plus totale et de se voiler la face devant les difficultés que rencontre le pays. Dans Samaria, chef d'oeuvre, le cinéaste évoque tout un tas de thèmes plus ou moins tabous, ici montrés sans aucune retenue ni pitié quelconque. La religion (ici le catholicisme), les problèmes familiaux, la prostitution, le suicide, tous ces éléments sont passés au crible sans pour autant prendre parti pour l'un d'entre eux et verser dans la complaisance et la critique facile. Kim Ki-Duk est un grand metteur en scène et sa magie suscite chez le spectateur une certaine curiosité, une certaine attirance pour ses protagonistes abattus et résignés à souffrir pour connaître un plaisir dont ils ne pourront pas jouir. Ici, deux adolescentes aussi belles qu'ignorantes cherchent les ennuis (l'une se prostitue, l'autre organiste les rencontres) pour se faire de l'argent facile et ainsi réaliser leur rêve : voyager. L'argent est donc un prétexte à la jouissance d'un bien, faute de tout autre moyen pour l'acquérir. Dans le fond, Ki-Duk dénonce une société qui ne fait pas d'effort pour avancer ou trouver une stabilité, à l'image de ces deux filles. La facilité.

Touchant et profond, Samaria est une oeuvre extraordinaire de justesse, mêlant à la fois le réel au fictif (sidérante scène de meurtre père/fille), tour à tour éprouvante par ses scènes difficiles (le suicide de Jae-Yeong) et d'autres carrément pathétiques (les gifles de Yeong-Ki sur les "clients") et qui pourtant ne prêtent pas forcément à rire. De plus, chaque scène de rape, chaque étape de la vengeance entraîne une scène d'une gravité inouïe, souvent filmée en hors champs, la suggestion étant l'une des principales qualités de Kim Ki-Duk. Et Samaria ne tombe jamais dans le graveleux ni l'obscène en filmant une mort atroce, tout juste aperçoit-on les dégâts. A l'image de son autre chef d'oeuvre Bad Guy, la jeune Yeo-Jin est face à son destin, face à sa propre souffrance et semble même y prendre goût, le goût de la douleur pour satisfaire et honorer comme il se doit le décès de son amie a qu'il elle vouait un amour presque sexuel. Samaria est l'archétype même du film pessimiste et criant de vérité malgré son climax surréaliste, beau, charmant, cachant au plus profond de lui une terrible douleur qu'il tente de cacher, en vain.

Esthétique : 3.5/5 - Filmé caméra sur épaule, la mise en scène mêle des plans sidérants de beauté (les douches) à d'autres aussi froids que la mort. Musique : 4/5 - Superbe composition au piano. Une habitude chez le cinéaste. Interprétation : 4.25/5 - Un trio touchant et sincère. Des émotions primitives mais vraies. Scénario : 4.25/5 - Belle fable pessimiste et désenchantée d'un père qui tente de redresser la barre.



04 janvier 2007
par Xavier Chanoine


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