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La Voie du Jiang Hu

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 2.81/5

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30 critiques: 3.24/5



Alain 4
Anel 3.5
Archibald 3.5 Un bon polar-triade bien noir et pesant doté d'un très bon scénario
Elise 2 Concept intéressant, mais ça ne m'a quand même pas soulevé un enthousiame puiss...
Flying Marmotte 1 Confus et ennuyeux
François 3.25 Une grosse production satisfaisante, malgré un évident manque de contenu
jeffy 3.75 Mitigé
Ordell Robbie 1.5 Coup d'épée dans l'eau
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Un bon polar-triade bien noir et pesant doté d'un très bon scénario

Voici Jiang Hu, le polar prometteur réunissant Andy Lau Tak-Wah et Jacky Cheung Hok-Yau ainsi qu'Eric Tsang Chi-Wai dans un petit rôle et surtout en tant que producteur lançant à nouveau un jeune réalisateur, j'ai nommé Wong Ching-Po (c'était déjà le cas avec Edmond Pang Ho-Cheung pour Men Suddendly In Black). Ajoutez à cela la présence au casting de Shawn Yu Man-Lok & Edison Chen Koon-Hei et une bande annonce assez tendancieuse et la comparaison avec Infernal Affairs se fait de plus en plus évidente.Andy Lau

Et bien la comparaison et les points communs s'arrêtent là, à l'emballage volontairement ressemblant mais qui délivre pourtant un contenu totalement différent car purement axé sur les triades.

D'ailleurs, petit cours de l'origine des triades :

Jiang Hu (littéralement "rivière & lac", l'équivalent du "Milieu") est le mot désignant à l'origine le monde des épéistes et des assassins "légendaires" décrit dans la littérature chinoise et les films de Wu Xia Pan (exemple bien connu : Tigre & Dragon). Car en fait les triades (Hak Sei Wui en cantonnais), à l'origine, étaient des sociétés plus ou moins secrètes parfois menées par la religion mais la plupart du temps dirigé par des nobles ou des personnages importants dissidents à la cour en place. Les triades, outre leur résistance au régime ennemi (pas pour toutes), s'imposaient parfois en "protecteur" de certains commerces ou quartiers en collectant un impôt ou dérivaient dans la contre bande. Les triades les plus connus sont par exemple La Secte Du Lotus Blanc, Les Boxers, La Société du Ciel & de la Terre (Heaven & Earth Society, avec laquelle Fong Sai Yuk fut impliqué).... Le temps et les moeurs changeant, ses sociétés sont devenus de simples organisations criminelles que l'on qualifie aujourd'hui de mafieuse, mais qu'on appelle toujours Hak Sei Wui et leur monde Jiang Hu en chinois.

Ensuite, on se rend compte dès les premières minutes que l'on est devant un polar très noir. Jacky Cheung En effet, on nous présente un Andy Lau dans la peau d'un Tai Lo (Boss) très mystérieux qui vient apparemment d'essuyer une tentative d'assassinat (on l'apprend au début), sur qui on ne dévoilera au fond pas grand chose ainsi qu'un Jacky Cheung phénoménal dans son rôle de bras droit aux grands airs et à la loyauté douteuse et qui se révèle être d'une brutalité et d'une violence sans égal. Et la très bonne prestation de Jacky, aux côtés d'un Andy Lau presque décevant, soulève d'ailleurs réellement le film car il se voit confier un personnage intéressant et quelques répliques de choix : il compare la hiérarchie mafieuse à la cour Impériale et dit qu'il faut parfois savoir se débarrasser des eunuques corrompus.

Cette intrigue principale est croisée avec un second récit. On y retrouve les deux jeunes Edison Chen & Shawn Yu qui se voient confier leur premier job dans le Jiang Hu (le Milieu). Edison Chen n'est pas mauvais mais est à nouveau loin de son excellent collègue Shawn Yu qui confirme son statut d'acteur à surveiller de près.

Edison ChenLa réalisation est plutôt classique mais offre quelques bonne scènes comme le plan du combat où les plans se superposent avec les cadavres qui s'entassent en arrière plan ou même l'essai de cadrage que se permet Wong Ching-Po (on aime ou pas) durant toute la scène où Jacky & Andy mangent ensemble. La bande sonore est excellente au niveau des effets, mais on oublie vite les musiques.

En Bref, son scénario intéressant et le fait qu'il vienne combler nos vidéothèques en ces temps cinématographiques Hong Kongais bien maigres (quoique, ça arrive..) font de Jiang Hu un bon polar-triade à voir.



17 juillet 2004
par Archibald




Concept intéressant, mais ça ne m'a quand même pas soulevé un enthousiame puissant.

Déjà de la première minute à la derniere je me suis ennuyé ; les événements se succèdent beaucoup trop vite et entre les deux faces de l'histoire c'est vraiment dur à suivre, il se passe vraiment beaucoup de chose pour 1h20 de film. Entre les deux boss qui sont menacés par quelques personnes et qui cherchent à éliminer la menace et les deux glands qui veulent rentrer dans un milieu pas très clair, ca y va sec sur les embrouilles ; et de toute cette incompréhension nait un ennui plus qu'évident. Les acteurs sont heureusement très bons, certaines scènes valent le coup, comme par exemple le long dîner entre Andy Lau et Jacky Cheung qui en dit long sur leur relation et leurs méthodes respectives, mais par ailleurs je suis plutôt saoûlé de voir que les réalisateurs utilisent à outrance leur nouveau petit effet à la mode : la caméra sous la vitre pour filmer sous le sol ; je n'y vois pas d'intérêt, ça n'apporte rien de particulier et le visage d'Edison Chen n'est pas plus beau applati contre le sol.


SPOILER
Pour repondre à Scaar Alexander, je dirais que le fait que Edison et Shawn soient en fait les débuts de Andy et Jacky est particulièrement évident à la dernière scène puisque bien explicite. C'est limite une insulte à notre intelligence ; je comprends qu'ils aient du rajouter une scène pour le dire puisque sinon c'est pas forcément évident mais ils auraient pu garder seulement Shawn et Edison sans avoir à les transformer en Andy et Jacky tous les deux plans (le gant et les noms suffisent) ; ça a moins de style que dans Infernal Affairs.



26 septembre 2004
par Elise




Une grosse production satisfaisante, malgré un évident manque de contenu

Shawn YueAvec un casting pareil, Jiang Hu est évidemment un film un minimum attendu. Où que l'on regarde, il n'y a des têtes connus. Jackie Cheung, Andy Lau, Eric Tsang, ce bon vieux Damian Lau (alias Tsui Siu-Keung), Edison Chen, Shawn Yue, plus des caméos en veux-tu en voilà. On revient de plus à un genre plus "noble" que la comédie commerciale, à savoir un film de triades. Alors, Jiang Hu, exploitation opportuniste du genre ou vrai film? Un peu des deux. Le film a reçu tellement de mauvaises critiques qu'il ne déçoit pas complètement, car nos attentes en ont été d'autant réduites. On a vu largement pire à Hong-Kong, surtout récemment. Le film est bâti autour d'une bonne idée de départ, avec les moyens nécessaires, mais manque tout de même de contenu pour être une franche réussite.

Passé un premier quart d'heure tout à fait satisfaisant, le film semble tourner un peu en rond et s'éterniser sur les dialogues de Andy Lau et Jackie Cheung. L'idée de montrer en parallèle les ambitions d'un jeune aux dents longues (Shawn Yue) et d'un caïd en fin de carrière (Andy Lau) est intéressante et le film tente de battir une montée en tension jusqu'à leur affrontement. Sauf qu'il n'y a pas de quoi faire deux heures de film, et cela se ressent un peu. C'est d'autant plus dommage que le jeune réalisateur tente des choses, au lieu de sortir une réalisation plan-plan comme on n'en voit que trop souvent. Certains effets sont de trop (des ralentis notamment), d'autres discutables (les fameux plans "mouvants" du repas). Mais il y a au moins une volonté de soigner l'aspect visuel, et la dernière scène se montre tout de même autrement plus impressionnante que la trilogie entière des Infernal Affairs. Sans parler de la version alternative du DVD qui est encore mieux montée.

Plus généralement, le dernier quart permet au film de reprendre du rythme et de l'intérêt. La construction en parallèle des personnages, à savoir Andy Lau, Jackie Cheung, Edison Chen et Shawn Yue porte alors ses fruits et donne de la profondeur aux évènements et aux personnages. Surtout que le casting se débrouille très bien, Jackie et Andy livrant des performances solides, alors que Shawn Yue confirme des dispositions certaines, avec une interprétation souvent touchante. Edison Chen hausse aussi le niveau de son jeu, mais reste un cran en dessous et a encore du travail à faire. Bien sûr, certaines ficelles scénaristiques sont un peu grosses, et le film perd sûrement de l'intérêt à la revision. Il manque aussi une dizaine de minutes pour développer les personnages secondaires, et uniformiser un peu la réalisation parfois trop surchargée. Il y avait certainement matière à mieux faire, mais si l'on juge le film par rapport à ses qualités intrinsèques et non par rapport à l'attente qu'on pouvait en avoir, on obtient un film de triades tout à fait honorable. A voir donc pour se faire une idée.



17 juillet 2004
par François




Mitigé

Enervant comme film, je veux pas dire décevant parce qu'il y a quand même beaucoup de bonnes choses, mais aussi toujours cette impression de trop peu. Beaucoup de choses sont esquissées mais manquent de développement. Le cas le plus flagrant est le parallèle entre la vieille géneration et la nouvelle. Le choix des acteurs était particulièrement judicieux, Edison Chen/Jacky Cheung et Shawn Yu/Andy Lau sont en dehors même du film, de par leur style même de jeu en pleine affinité, cette idée de casting était tout simplement géniale (essayer de mettre Nicholas Tsé à la place d'un des deux, et ça ne colle plus du tout sans que Nicholas soit inférieur pour autant). Mais voilà avec cette idée et ce casting idéal, Wong Ching-Po nous laisse entre deux eaux, bien sûr les parallèles sont nombreux mais la construction du film ne les mets pas assez en valeur. C'est cette même distance qui collait bien à un film comme Fu Bo, qui gène ici où l'on aurait aimé plus de présence. Pas la peine d'être négatif pour autant, car coté acteurs on a vraiment droit à des interprétations tops, les pauses d'Andy ça ne s'invente pas, les expressions sur le visage de Jacky non plus. Les petits jeunes ne sont pas trop à la ramasse sur ce plan là non plus, Edison dans un rôle assez classique pour lui et Shawn Yu assume bien ce personnage introverti. Mais le plus étonnant c'est peut-être l'inévitable Chapman To, à ne pas manquer. Question réalisation, l'image est très soignée, mais globalement il y a peu d'inventivité si ce n'est la "table mouvante" mais là ce n'était pas ce qu'on peut appeler une réussite. Reste ce goût de trop peu qui pourri un peu le film, qui reste à voir pour son histoire et ses acteurs.

06 août 2004
par jeffy




Coup d'épée dans l'eau

Critique avec SPOILERS

Si Jiang Hu n'est pas contrairement à sa réputation un sous-Infernal Affairs catastrophique, reste qu'il est pourtant très loin de convaincre, les meilleures intentions ne faisant pas toujours les meilleurs films. La comparaison souvent faite avec la trilogie mafieuse du tandem Lau/Mak provient probablement d'une reprise opportuniste d'une partie du casting déjà vue dans celle-çi mais elle s'arrete là. Meme si un vrai soin a été apporté à la finition, on n'est pas ici en présence d'un scénario ersatz hongkongais de Heat ( Infernal Affairs qui est pourtant bien meilleur à l'arrivée) ou des grandes sagas mafieuses US ( Infernal Affairs 2). Le scénario du film semble appliquer à un pitch de série B (identique à celui du Jiang Hu de Dante Lam) un des principes narratifs souvent vus dans les grandes sagas mafieuses made in USA, la communication entre deux époques différentes: alors qu'ils savent qu'un contrat est lancé contre l'un d'eux qui doit etre exécuté dans la nuit, le souvenir de leurs débuts dans les triades refait surface dans leurs tetes et dans la narration. Cette structure narrative voudrait faire ressentir une certaine nostalgie ainsi que le télescopage des souvenirs qui survient lorsqu'un homme sait sa mort proche possible.

Mais ce n'est pourtant pas là que se situe la touche asiatique du film: cette dernière se retrouve dans les flash backs dont certaines situations -la recontre avec une femme portant une perruque, les scènes dans la chambre- et le traitement formel -usage pas toujours judicieux des ralentis et des grand angles- lorgnent vers le cinéma de Wong Kar Wai. Quant à la scène finale, elle n'est pas sans évoquer Friend. Et meme si le style des passages au présent est le plus souvent plus classique (probablement pour créer un contraste) on ne se retrouve ainsi pas en présence d'un Infernal Affairs de plus mais d'un film tentant de répondre aux exigences du public hongkongais actuel (un cinéma de genre avec un scénario écrit et un soin apporté à la finition) tout en évitant l'imitation du cinéma américain. Les limites du projet se situent dans son exécution: si quelques rares choix de mise en scène fonctionnent très bien (l'effet "rembobinage" déjà vu chez Avary, le noir et blanc pour souligner un nouveau niveau temporel, l'ampleur de certains travellings, le bon usage des fondus enchainés), la mise en scène sombre le reste du temps dans le ridicule (les plans "mouvants" du repas), la gratuité (certains grand angles, certaines accélérations MTVesques), la lourdeur (le surlignage par le bruit) ou le pompiérisme (les ralentis lors des scènes de combats de rue ou de meurtre).

Le fait que le score soit peu inspiré et que le film manque trop souvent de rythme n'arrange rien. Et si Andy Lau est bon et Jackie Cheung potable, Shawn Yu et Edison Chen confirment leurs limites d'acteurs: ils ont beau cette fois tenter de vraiment jouer leurs personnages, cela ne suffit pas pour qu'ils soient à la hauteur de leurs roles et donnent aux scènes dans lesquelles ils jouent un minimum d'intensité émotionnelle. Dès lors, le déjà vu des parties en flash backs peine à etre transcendé et le supplément d'émotion que devraient apporter ces parties-là se trouve réduit à néant. Une autre grosse limite du film se situe dans son scénario: malgré sa structure censée contribuer au développement de ses personnages, ce dernier est très loin de réussir à faire que les rapports psychologiques entre les personnages deviennent un peu fouillés, dépassent un peu le mille fois trop vu du cinéma de genre. Bien sur, un traitement formel soufflant est parfois dans ce cas capable de faire qu'un film soit malgré tout réussi. Mais comme ce n'est pas le cas ici... Qui plus est, la mise au point finale fait tentative de faire son petit malin qui tombe à plat vu que son contenu pouvait etre facilement deviné avant.

Du coup, sans que le film soit une catastrophe, il devient très vite ennuyeux et perd le capital émotion qui faisait qu'un Infernal Affairs se laissait agréablement regarder. Il vient ainsi se rajouter à la liste déjà longue des tentatives post-rétrocession ratées de renouveler le polar hongkongais. Néanmoins, soyons un peu satisfait de voir HK essayer de revenir un peu à un des genres cinématographiques qui lui a permis de compter sur la mappemonde cinéphile après le trop plein de romances et de comédies la plupart du temps loin d'etre marquantes.



19 juillet 2004
par Ordell Robbie


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