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Vital

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 2.56/5

vos avis

13 critiques: 3.69/5



Elise 2.75 intéressant mais bien lent
Marc G. 2.5 Visuellement magnifique, mais Tsukamoto n’a pas grand chose a dire sur ce sujet
Sonatine 3 Maladroit mais un plan final absolument ultime.
Xavier Chanoine 2 Parle à un mort, sa tête est malade...
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Maladroit mais un plan final absolument ultime.

Perfect Blue

Cela fait longtemps que l’on rêve d’une vraie collaboration entre le réalisateur énervé Tuskamoto et l’acteur underground par excellence Tadanobu Asano. Vital est la conséquence directe de cette union qui, réflexion faîte, paraissait inévitable. En effet qui d’autre qu’Asano, autrefois acteur fétiche de Shunji Iwai, pouvait prétendre jouer dans un film signé Tsukamoto, surtout lorsque l’on connaît le traitement habituel que ce dernier réserve à ses comédiens (inutile de précisez les scènes en question). Quel soulagement donc d’apprendre que ce projet s’est concrétisé, reste à savoir si il est à la hauteur de nos espérances, dans de telles situations on ne peut que craindre la déception (parfois bien agaçante quand on connaît le talent des personnes impliquées …), et ici, il faut l’avouer le résultat est mitigé mais très (très) loin d’être inintéressant.

En finissant le visionnage de ce film il faut se rendre à l’évidence, Tsukamoto autrefois auteur d’une violence rarement égalée, a perdu de son énergie et de son brio de mis en scène. Normal me direz-vous, Tsukomoto est un être humain, il vieillit et n’a peut être plus la même envie de se battre avec sa caméra. Je vous répondrez que c’est bien dommage car en devenant un réalisateur plus sage et moins viscérale, Tsukamoto a tendance à devenir maladroit et sa mis en scène souffre de quelques maladresses frôlant l’amateurisme. Exemple, une scène montre la petite amie de Tagaki (personnage principal du film) danser sur une plage de sable, peu de chose à redire sur la danse en elle même, mais ponctuer la séquence d’arrêt sur image hideux est une horreur et un choix assez étrange de montage venant d’un tel réalisateur. D’accord c’est un détail, mais cela est valable pour plusieurs scènes, et par conséquence, ces choix hasardeux de mis en scène viennent plomber la beauté visuelle de ce film qui est par contre indéniable.

Autre point faible du film, un scénario qui a l’air très moyennement maîtrisé par Tsukamoto, bien que le sujet ne lui est pas vraiment étranger et laisse transparaître des thèmes déjà abordé dans sa filmographie : Déchirement du couple, troubles obsessionnels, traumatismes … Or ces thèmes sont un peu noyés dans une histoire qui tient pas toujours debout, c’est un peu comme un joli vase (authentique) posé sur un tabouret dont on aurait sciés les pieds. Certaines scènes manquent cruellement de rythmes, et le sujet se retrouve vite asphyxié de ces hésitations et ces faux pas.

Obsession

Pourtant le film réserve de bien belles surprises, Tadanobu Asano campe parfaitement son personnage, on pourrait même lui reprocher qu’il le connaît trop bien, je pense notamment à ses rôles dans des films tels que Jellyfish (Kyoshi Kurosawa) ou encore Maborosi (Koreeda Hirokazu) des hommes totalement repliés sur eux-même au caractères suicidaires mais infiniment touchants. Dans Vital il paraît souffrir du manque de confiance de Tsukamoto mais s’en tire tout de même avec brio.

Autre grande qualité, les efforts de Tsukamoto pour nous plonger dans un monde quasi onirique et mystérieux, certains cadres sont un pur régal pour les yeux et la beauté graphique de certaines séquences aident grandement au sauvetage du film. Evidemment Tsukamoto est connu pour ses excès épileptiques et ravageurs pour nos cerveaux mais il a aussi ce talent d’hypnotiseur qui nous fait découvrir un univers inquiétant, et on s’y promène sans réticences et plutôt avec joie.

Enfin immense joie à la vision de l’ultime plan qui clôt le film et qui pendant plusieurs minutes m’à très vite fait oublier les faiblesses de Vital. Ce dernier plan et la phrase qui l’accompagne est, je le dis et redis, d’une puissance émotionnelle que je n’avais pas ressenti depuis un certain temps …



11 août 2005
par Sonatine




Parle à un mort, sa tête est malade...

Après Gemini, j'avais peur que le cinéaste prenne un tout autre chemin et fasse des choix de carrière douteux car trop penchés vers le commercial. Gemini en est l'exemple parfait puisque Tsukamoto récidive avec le film de commande près de dix ans après le foufou Hiroku le Gobelin, et impose des choix esthétiques et thématiques pour le moins décevants quand on sait de quoi est capable le cinéaste. Un Tsukamoto qui n'agite pas sa caméra c'est mauvais signe. Un Ishikawa Chu qui ne tape pas comme un forcené sur ses casseroles c'est mauvais signe aussi. Donc que reste-t-il de cette nouvelle oeuvre? Pas grand chose de bien concret, ni même de très précis dans ses idées abordées, Tsukamoto aborde les thèmes classiques du dépressif de première incarné ici par Asano Tadanobu, bien habité par son personnage mais d'autant plus pénible et fatiguant, à l'image du Matsuda Ryuhei poseur de Nightmare Detective tirant une tronche pas possible sur 90 minutes, le mec blasé par excellence. Choix purement subjectif, je n'apprécie pas le style d'Asano tout comme celui de Tsukamoto pour Vital. Le film respire la contemplation sur plusieurs étages, heureusement inspiré de temps à autres par quelques passages miraculeux comme cette séquence où une jeune femme se met à danser subitement sur la plage, ou ces dix dernières minutes intenses et profondément émouvantes. Du reste, Tsukamoto récidive la mise en scène de Gemini oubliant alors les superbes solutions visuelles de Snake of June, un modèle de travail esthétique dont le grain et le noir et blanc rappellent par moment les grands films noirs des années 50. Il y avait mieux à faire ici.

16 mai 2007
par Xavier Chanoine


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