Aux Sources de l'Animation Japonaise - Partie 4/4

PROGRAMME 7 : L'animation dans l'immédiat après-guerre (1946 à 1953)


Samedi 26 octobre et samedi 16 novembre 2002

Le crayon magique (Mahô no pen) de Kumagawa Masao- parlant 1946

Un petit livreur de journaux parcourt la ville en ruine. Attiré par les jappements d'un chien, il trouve une poupée un peu abîmée qu'il rapporte chez lui pour la réparer. La poupée reconnaissante lui offre un crayon qui transforme tout ce que le garçon dessine en objet réel. Il décide de parcourir le pays pour reconstruire les villes.

En opposition avec le programme précédent, ce film est un remerciement pour les américains qui après la fin de la guerre ont approvisionné le Japon en nourriture. D'ailleurs la poupée bienfaitrice n'est pas vraiment de style japonais. Les dessins que fait le jeune garçon sont rythmés par une musique où l'on entend à plusieurs reprises : "Thank you very much".

La forêt en émoi (Mori no sôdô) de Maede Hajime - parlant 1947

Un renard tyrannise les animaux de la forêt. Après avoir fait souffrir un peu ses esclaves, il part kidnapper des poussins pendant l'absence de leur mère. A son retour, la poule panique et rameute d'autres victimes du renard. Tous décident de ce liguer pour le faire disparaître et retrouver la paix.

Il n'y pas à dire, ce renard est un vrai dictateur bien cruel comme il faut. Mais le ton est beaucoup plus détendu et se permet des traces d'humour, surtout vers la fin. Pas de surprise quant au dénouement puisque le renard, après avoir failli être écrasé dans la machine à égrainer les mais, se retrouve avec le feu aux fesses.

La petite fille aux allumettes (Macchiuri no shôjo) de Arai Kazugorô- parlant 1947

Inutile de re-présenter ce conte d'Andersen déjà adapté dans un programme précédent. D'ailleurs les techniques employées ici dénotent d'un certain manque d'inspiration. Des ombres chinoises semblables, une musique du même type. Rien de nouveau et en plus c'est ennuyeux au possible avec des plans qui durent longtemps sans raison et une synthèse du conte beaucoup trop synthétique justement. A noter qu'il y a de plus en plus d'anglais présent à l'écran.

L'ours bûcheron qui aimait les arbres (Masakari katsuite) de Furusawa Hideo - parlant 1948

L'ours bûcheron est employé par un renard pour couper le plus d'arbres possibles contre une rémunération plus qu'honorable. N'écoutant que l'appétit de son porte-monnaie, l'ours coupe coupe et coupe. La nuit venue une tempête violente se lève et toute la forêt est emportée quand le barrage lâche.

Les dangers de la déforestation mis en images. Le renard est encore une fois le méchant mais est très peu présent. La moralité de l'affaire, c'est qu'il ne faut pas détruire la forêt car, quand les éléments se déchaînent, c'est la porte ouverte aux glissements de terrains. Mais tout ce fini bien heureusement et l'ours finit par replanter plutôt que couper. 

Une folle partie de base-ball (Dôbutsu daiyakyû sen) de Yabushita Taiji - parlant 1949

Faisons simple : encore du sport sans grand intérêt. Le tant apprécié base-ball donne lieu à un match amical entre Américains et Japonais. Même scénario que précédemment : les Américains mènent et finalement c'est le Japon qui leur met la pâté. L'arme absolue : le chewing-gum que les américains mâchent et qui finit pas engluer les balles qui forcément volent moins bien. 

Un concert en forêt (Mori no ongakukai) de Ashida Iwao - parlant 1953

Un concert est annoncé. Le loup tout heureux de l'évènement fait le ménage chez lui et met ses déchets au milieu de la route ce qui commence à énerver la voisine. Au moment de prendre le train, il bouscule tout le monde pour monter en premier et allume son cigare sans tenir compte du panneau d'interdiction. Arrivé à destination, il cueille des fleurs dans un parc où c'est interdit et se montre plus que malpoli pendant la représentation. Les autres spectateurs n'en pouvant plus, finissent pas le rejeter.

Pas très dur de voir qu'il s'agit ici de dénoncer les mauvaises manières en communauté de certains Japonais de l'époque. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le réalisateur y va très fort avec son personnage de loup antipathique même s'il ressemble à celui de Tex Avery.

date
  • octobre 2002
crédits
Festivals