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Akutaro l'impénitent

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Xavier Chanoine 3 Film bien mené, mais mineur
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Film bien mené, mais mineur

Pas totalement plongé dans le mélodrame ni même dans le film au fond de commerce définitivement social, Akutaro respire pourtant bon le cinéma signé Suzuki pour ses personnages au grand coeur et revanchards d'une société qui les laissent de côté. Akutaro en est l'exemple parfait, petite crapule virée récemment de son établissement scolaire pour mauvaise conduite, virée aussi par sa propre mère qui le laisse sous l'aile d'un homme (vrai/faux oncle) prêt à l'héberger le temps qu'il revienne à l'état d'étudiant modèle dans son sa toute nouvelle école. Akutaro y fera la rencontre d'un petit bonhomme haut comme trois pommes puis d'une jeune femme pour qui il se liera d'amitié et en tombera amoureux. D'un côté l'on trouve donc les prémices d'un cinéma de l'image pas totalement définitif dans son approche de renouveler les codes du mélodrame, et de l'autre les premières saveur qui seront davantage maîtrisées par la suite avec par exemple Elégie de la bagarre où il reprendra à la fois les costumes et les attitudes d'une poignée de crapules. Mais là où elles sont carrément traitées de moins que rien, voir totalement ridiculisées dans Elégie de la bagarre, les crapules lycéennes de Akutaro ne sont que de simples provocateurs pas dangereux pour un sou, rapidement éliminées par Akutaro car celui-ci ne se livre pas si facilement au guet-apens tendu par ses bourreaux, puisqu'il garde toujours sur lui un petit poignard, rappelant là aussi son passé d'élève turbulent.

La -seule- séquence d'affrontement est alors un pur plaisir à la fois visuel car soutenu par un scope glissant comme un savon de gauche à droite et de droite à gauche (une récurrente chez Suzuki), toujours bien placé pour capter au meilleur l'action filmée latéralement et jouissive par sa brutalité et son exagération. Suzuki n'est pas un grand maître du scope lorsqu'il filme ses personnages de dos, en premier plan ou autre, mais réussit à capter l'essence d'une séquence quand celui-ci la filme en latéral, un procédé utilisé avec géni par un autre maître -dans un registre différent- qu'est Quentin Tarantino. En revanche lorsqu'il s'agit de séquences filmées en plan fixe (c'est à dire une bonne partie ici), Suzuki n'a pas le talent d'un Ozu pour tirer partie de cette technique, terne, et l'on finit par s'ennuyer car les personnages manquent au final d'un peu de consistance (ce qu'on ne pouvait pas reprocher à Ozu). De plus, les solutions visuelles étudiées la même année avec Les Vagabonds de Kanto (déjà avec parcimonie) ne transparaissent jamais dans Akutaro mais parce que le registre ne s'y prête pas forcément. Or Suzuki fascinera surtout pour son art de manier l'image à sauce, et Akutaro ne s'y risque jamais puisqu'il est tourné en noir et blanc, et que Suzuki n'en a que faire de proposer un panel non exhaustif d'idées bricolées profondément artistiques pour un simple film sentimental, loin de ses oeuvres les plus épiques, sans jamais pourtant être dénué d'intérêt.

Quelques mots de Suzuki :
"Ce film fait peut-être référence à ma vie de lycéen, mais je ne l'ai pas fait de manière consciente. Seulement, les souvenirs de cette époque, profondément ancrés en moi, sont revenus naturellement à la surface. Le scénario qu'on m'avait remis était très "orthodoxe". Alors je lui ai ajouté des ramifications...A l'époque, les seishun eiga [les films modernes sur la jeunesse aux mises en scènes nerveuses] de la Nikkatsu étaient impensables sans la présence du couple Hamada Mitsuo/Yoshinaga Sayuri. Ici, c'est un seishun eiga en retrait de l'orthodoxie ambiante, avec un couple inhabituel mais excellent : Yamanouchi Ken et Izumi Masako. Ce film est un chef d'oeuvre, mais tout le monde est passé à côté. C'est bien dommage." ©Propos recueillis par Isoda Tsutomu.

05 juillet 2007
par Xavier Chanoine


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