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A Girl, She is 100 Percent

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Xavier Chanoine 3 Un peu de couleur au détour d'une rue d'apparence terne
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Un peu de couleur au détour d'une rue d'apparence terne

On aurait sans doute tord de réduire le court métrage de Yamakawa Naoto à un simple essai sous influence du cinéma de Obayashi Nobuhiko. De ce fait il est également difficile d’attirer la foule réticente face aux films qui se reposent non pas sur un schéma narratif précis mais davantage sur une identité plastique assez unique, mais la présence de l’écrivain contemporain Murakami Haruki apporte l’onctuosité et la rigueur narrative nécessaires à l’ouverture d’un genre vers un autre : celui du film conteur, descriptif jusqu’à piéger le spectateur persuadé qu’il est impossible de retranscrire une émotion littéraire à l’écran. Faux, A Girl, She Is 100 Percent (adapté de la nouvelle au titre aussi long, On Seeing the 100% Perfect Girl One Beautiful April Morning, 1981) est l’exemple même du film conteur où le personnage principal raconte ce qu’il ressent après avoir croisé une belle jeune femme au travers d’une rue, avec autant d’éléments descriptifs et illustratifs que l’on peut trouver en littérature. Sans rentrer non plus dans une profusion de détails alourdissant ce que le cinéma peut apporter en légèreté, Yamakawa Naoto retient ce qui fait la force de l’œuvre de Murakami, un monde au-delà du miroir, un monde étrange qui nous semble familier (un Tokyo période eighties, rien de bien méchant) mais dépeint ici de telle manière  à ce qu’il devienne plus proche d’un Japon de science-fiction à la Obayashi Nobuhiko (avec The Aimed School dont il partage une marque visuelle radicalement différente de la production mainstream d’époque) que celui de Yamada Yoji et son district de Tokyo pépère le chat.

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Cette faculté d’inscrire des éléments fantastiques à une narration classique ventant les libertés sexuelles d’un salaryman tout ce qu’il y a de plus banal est le fruit d’un travail remarquable sur l’image, qui prouve une nouvelle fois que Tsukamoto Shinya n’a rien inventé mais qui ici n’a rien d’expérimental non plus  dans la mesure où Obayashi est déjà passé par là. Mais force est de constater que le filmage parfois en 3-4 images par seconde à la manière d’une succession de photographies symbolise parfaitement la nostalgie et le souvenir imbriqué dans l’esprit du personnage principal qui tente de se souvenir de son premier coup de foudre suite à la rencontre avec une belle « inconnue » qui, selon lui, est 100% lui. Il imagine donc toutes les astuces possibles pour la revoir au détour d’une rue, jusqu’à la préparation d’un discours. Encore dans l’imaginaire, il se voit la charmer, l’inviter et la sauter. On rappelle qu’on est dans un contexte de pleine liberté sexuelle et les divers niveaux de couleurs appliqués sur les deux personnages principaux, dans un décor monochrome, vont graduellement du jaune (le doute), au gris (la neutralité) puis au rouge (le coup de foudre, le sexe). On ne va pas faire un autre dessin. En un peu plus de dix minutes, Yamakawa aura réussi à illustrer à l’écran avec une certaine liberté un matériau de base pas forcément simple issu d’une plume fascinante.



11 mai 2009
par Xavier Chanoine


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