Another sous-Seven...
Another Heaven est un tunnel interminable d'ennui cinématographique. Car si rip off de Seven matiné d'Exorciste n'est pas parsemé de dialogues franchouillards bessonniens comme l'est les Rivières Pourpres, il nous offre une armarda navrante de flics machistes débitant des dialogues niveau téléfilm. Aucun acteur ne joue juste: la fameuse outrance théatrale souvent présente dans le cinéma japonais de genre trouve ses limites quand elle est portée par des frimeurs cabotins sans talent (entre des actrices en rajoutant dans leurs roles de femmes prédatrices et des acteurs qui n'ont pas compris ce qui sépare Francis Ng du frimeur du samedi soir on est servi). Quand au scénario, il souffre d'un manque évident de rythme (assez embarrassant pour un thriller). Pour ce qui est de la mise en scène, Iida Joji ne se débrouille pas trop mal, sait cadrer correctement, offre quelques beaux travellings, des caméras portées bienvenues dans certaines scènes. Mais ses dérapages clippeux sont inexcusables: mouvements rapides de caméras et noir et blanc sur certaines scènes injustifiés, transitions tape à l'oeil entre les scènes, certains passages surdécoupés. Le son est utilisé de façon lourde et tapageuse. Seuls sont à sauver une photographie bleue années 80 appropriée ici, la suite amusante de vomissements face au cadavre du début du film, la belle idée des larmes de sang (qui n'a malheureusement pas d'environnement romantique dans le film pour se déployer) et l'incendie final. Si l'on veut un exemple de cinéma de genre japonais audacieux et inventif, mieux vaut se tourner vers Ring et Gonin. Et Car Another Heaven se situe dans le très bas du cinéma japonais.