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Assassination

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Ordell Robbie 4 A cause d'un assassinat...
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A cause d'un assassinat...

Considéré par son supporter de la première heure ICHIKAWA Kon comme un de ses meilleurs films, Assassination est la première incursion de SHINODA Masahiro dans le jidaigeki. Si Shinoda a toujours voulu partir de la réalité pour exprimer quelque chose de supérieur à cette réalité, cette idée trouve dans Assasination une très brillante illustration. Pour la simple et bonne raison que le contraste entre apparence de réalité et soif d'abstraction y est exacerbé. Avec ses cadrages précis, ses compositions élaborées, ses plans subjectifs, ses arrêts sur image et travellings latéraux récurrents, la mise en scène dégage un sentiment d'abstraction synchrone du thème de la fatalité ici présent. Alors qu'à l'opposé le jeu retenu des acteurs, le choix des décors et la non-théâtralisation des gestes dans les combats ancrent le film dans un certain réalisme. Sans parler de choix "intermédiaires" comme cette photographie contrastée donnant à la fois une sensation d'actualité filmée et de stylisation visible donc d'artifice et le score de Takemitsu à la fois d'époque et porteur d'artifice par son minimalisme. Cette tension donne au film un incertitude qu'on retrouve dans sa narration.

Récit de la destinée d'un samourai antihéros flirtant avec les deux camps s'affrontant à l'époque du récit, le script est aussi déconstruit narrativement que prosaique dans les évènements décrits. Et une narration en flash backs multipliant les personnages évite le risque de l'embrouillé présent dans la Samurai Spy à venir. Il n'est pas ici question de décrire en détail un évènement historique déjà supposé connu des spectateurs (la voix off d'ouverture a déjà posé tenants et aboutissants). Mais d'user de multiples narrateurs afin d'appréhender la complexité du personnage principal. Et progressivement pouvoir se repérer dans des niveaux temporels finissant par se mélanger importe moins que la capacité du film de donner à voir une réalité historique totalement antimanichéenne. Kiyokawa est ici aussi bien une figure de samouraï tentant d'user à son profit du contexte historique qu'une figure capable d'accès d'humanité et les deux camps s'affrontant ne différent pas tant que ça car tous deux cherchent par des moyens différents à protéger la puissance du Japon face à l'Occident. Point de figure suscitant véritablement de l'empathie ici mais de la stratégie, des complots, de la violence et du calcul politique.

L'histoire selon Shinoda est une histoire sans héros ni grands hommes. Ce scepticisme est ici tout à fait synchrone d'une époque où le jidaigeki entre dans l'ère du doute et l'absence de repères de l'époque décrite finit par faire écho à celle du Japon sixties. Et Assasination de s'inscrire parmi les réussites d'un cinéaste dont les recherches ont parfois sombré dans un certain esthétisme.



29 juin 2006
par Ordell Robbie


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