Ordell Robbie | 3 | Face/Off |
Dès que l'on évoque le divertissement indien du Sud, la question du verre à moitié plein ou à moitié vide se pose souvent. Elle se pose encore plus pour Bassha, date de la popularité de Superstar RAJNI et film tamoul fondateur de bien des codes du blockbuster du Sud. Au négatif, quelques SFX ridicules, quelques scories formelles, des seconds rôles niveau gweilos de films HK et des coups de mou. Au « on sait pas », le populisme (la foule qui encourage RAJNI à faire sa fête au méchant sans attendre la police). Au positif… un film au bon emballage formaliste, la comédie musicale souvent réussie, RAJNI en mode « chauffeur de taxi qui est en fait un truand déclaré mort lors d’une explosion », le moment où il ne peut plus refouler sa violence parce que les méchants sont très méchants et ses super pouvoirs. Un RAJNI meilleur dans sa version enragée dès lors que comme moi on est moyennement sensible au swag que lui prête le public indien. Et puis la fin wooienne vaut le détour. Sinon, le long flashback explicatif après le climax pré-entracte a fait école, de même que le principe de héros à double identité. Mettons que le charme et l’énergie d'ensemble l’emportent sur les aspects ratés. Et surtout ça ne dure que 2 heures 30, une durée Série B à l'échelle du blockbuster indien.