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Baby Cart I: Le Sabre de la Vengeance

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les avis de Cinemasie

7 critiques: 3.96/5

vos avis

45 critiques: 4.09/5



Chris 4.75 Chanbarra-barra !!
drélium 4.25 L’art de trancher sec
Ghost Dog 3.75 Destin sanglant
Marc G. 3.75 Naissance dans la douleur
MLF 3.5
Ordell Robbie 3.75 Bon Début
Xavier Chanoine 4 Le VRAI loup enragé.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Chanbarra-barra !!

Itto Ogami est le pourfendeur du shogun. Ce héros de manga est un mythe à lui tout seul. Démis de ses fonctions hautement convoitées, il se retrouve chassé de la capitale à la suite d'un complot maléfique du clan Yagyu, une organisation de tueurs. Avec son fils Daigoro, qui a choisi une vie de tueur plutôt que de rejoindre sa défunte mère, il loue son sabre infaillible à qui veut bien.

Ce plot, on le doit à Kazuo Koike, l'empereur des synopsis ultra-efficaces. Tournant le dos aux histoires de samourais fidèles, au sens de l'honneur aussi aiguisé que leur sabre, ce récit implacable décrit la descente aux enfers d'un ronin mercenaire, ricanant au gouverneur lui ordonnant de se faire seppuku, défiant les règles élémentaires du bushido. Alors que l'Art de la guerre affirme haut et fort que le sabre le plus efficace est celui qui sait rester dans son fourreau, celui du loup solitaire prend l'air pour se rafraîchir très souvent.

Tomisaburo Wakayama, excellentissime à l'extrême, représente à merveille le tateyaku ultime et vulgaire. Doté d'indéniables talents en aikiken, il est Itto Ogami. L'invincibilité du personnage lui convient parfaitement, et, à l'écran, paraît étonnament crédible : le voir découper des dizaines d'adversaires, c'est très très puissant car loin d'être ridiculement dissimulé derrière des effets du plus mauvais... effet. Tout en plans larges (voire en ellipses géniales, dans le village des pirates), le réalisateur Kenji Misumi prouve son génie. Mixant images d'une beauté effarante et scènes grotesquement sublimes, il livre ici l'adaptation manga la plus aboutie. Un chef-d'oeuvre magnifique et indémodable. La preuve ultime que bis et art peuvent cohabiter. Un accident ? Non cela a été prouvé au moins 6 fois !



09 mars 2002
par Chris




L’art de trancher sec

L'annonciateur des néo chambaras nihilistes à venir par excellence, à la fois classique et spectaculaire, avec une histoire simple mais très bien déroulée ce qui ne sera pas toujours le cas pour ses suites. En plus des giclées de sang par hectolitres et des têtes qui tombent à un rythme régulier, les origines du loup solitaire à l’enfant sont un vrai plaisir à suivre. Je ne peux m’empêcher de faire certains rapprochement avec Ken le survivant (désolé pour les puristes) : le même flegme, le même mutisme, le même humanisme malgré tout et la même invincibilité du héros, les mêmes méchants aux sales tronches qui ne sont pas là pour réfléchir mais pour exécuter les ordres du Shogun, les mêmes combats à l’issue certaine où les cadavres pleuvent par dizaine, victimes d’un coup mortel ultra rapide. C’est du jouissif à l’état pur emballé avec un esthétisme remarquable et une ambiance directement tiré du manga. Les combats sont évidemment très samouraïs, très rapides, trop rapides peut-être. Mais c’est fichtrement bon !



05 janvier 2004
par drélium




Destin sanglant

Emblématique d’une décennie de contestation politique au Japon, Baby Cart célèbre les exploits d’un homme seul contre tous qui doit lutter à mort face à toute la vermine qui pullule dans le Shogun, en protégeant en même temps son fils de 3 ans qui le regarde tuer d’un air ébêté et amusé. Misumi signe une radicale évolution du chambara classique vers un chambara plus « spaghetti », avec des effets gores à la pelle souvent démodés et une tête de brute vengeresse absolue incarnée par un Wakayama déchainé qui traverse son siècle et son pays avec l’instinct de survie, sans piper mot, en se fiant uniquement à son propre code des valeurs et de l’honneur. Un film aussi excessif que passionnant.



05 novembre 2006
par Ghost Dog




Bon Début

La série des Babycart a-t-elle tué le chambara? En l'amenant vers un grotesque et une exagération assumée niveau violence et en prolongeant la disparition des figures de samourais héroiques pour les remplacer par des mercenaires entamée par le chambara dans les années 60 elle n'a fait que faire au chambara ce que le western italien fit au western et prolonger de façon outrée le travail de déconstruction du genre entamée par Kurosawa avec son dyptique du "samourai sans nom". Si dans les deux cas la parodie n'était pas porteuse de résurrection durable elle permettait au moins à un genre fatigué de survivre. Et cet épisode inaugural de la série? Pas parfait mais posant néanmoins avec talent le personnage d'Ogami Itto tout en témoignant de la vraie inventivité visuelle du cinéma populaire nippon des années 70. En insistant sur le contexte historique et les rivalités claniques sous les Tokugawa, Misumi montre l'édification de la figure d'un samourai solitaire se revendiquant comme figure du mal et rebut de la société toujours accompagné d'un enfant regardant fasciné et surpris les exactions saignantes de son père depuis son landau truffé d'armes. Figure de la transgression, Ogami Itto est un pur produit des années 70, cette décennie où les cinémas populaires japonais et italiens se retrouvent portés par la constestation et le jusqu'au boutisme d'une époque.

Wakayama Tomisaburo, s'il porte par son charisme le personnage du Loup solitaire, souligne également une part d'humanité du personnage non absente du scénario. Si le film passe plus de temps à édifier le personnage qu'à offrir son quota de gores et de geysers de sang qui ont fait le statut culte de la série, il offre néanmoins quelques beaux combats au sabre: le combat au sabre de la cascade par exemple ou le massacre final où Ogami Itto se lache enfin totalement pour ce qui est de trancher les organes en tout genre. De manière assez surprenante, la mise en scène de Misumi est le plus souvent classique et épurée, rendant attentif aux circonstances humaines et historiques de l'émergence du Loup Solitaire plutot qu'au grotesque des personnages qu'il rencontre dans sa "quete". On retrouve meme au détour de quelques plans une inspiration surréaliste dans la lignée des expérimentations formelles d'un Suzuki: les plans où l'on voit Ogami Itto faire son chemin entre l'eau et les feux ou la lumière blanche surexposée de certaines scènes du film par exemple. Ou encore un usage bienvenu des inserts lors de certains plans. Pour le reste, tout n'est pas parfait niveau mise en scène: certains zooms sont très maladroits meme à une échelle seventies, certains mouvements de caméra sombrent cherchent vainement l'ampleur et le montage du combat final est par moments illisible.

Mais le film ouvre de façon inspirée la série en offrant son quota de grotesque assumé et de combats jouissifs où le sang commence à faire des geysers (Misumi s'engouffre dans la route ouverte par le final de Sanjuro) tout en posant le personnage d'Ogami.



09 décembre 2003
par Ordell Robbie




Le VRAI loup enragé.

Il n'y a pas à dire, Misumi a pondu en 72 l'un des chambara clés de ce siècle. Le Shogun Itto, véritable machine à tuer sous ses airs de grand sage, possède une classe gigantesque et un bagout du tonnerre. Il trouve réplique à tout, même face à ses détracteurs armés jusqu'aux dents.

On y trouve toutes les qualités du chambara des sixties, saupoudrées du gore des seventies. En parlant de gore, certains effets rappellent les quelques massacres de la Baie sanglante d'un Bava, excessifs dans l’hémoglobine orange et les sectionnements de membres (hallucinante scène de découpage de pieds, kitsch, ringarde, mais ultra efficace), donnant un cachet tout particulier à l'oeuvre de Misumi. Une oeuvre intéressante en bien des points, développant encore plus le mythe du samouraï orphelin de femmes et de sensei. On n'est pas réellement en face d'un Zatoichi (bien moins bavard), ni d'un Yojimbo ou autre Kiba, ici Itto représente plus l'âme d'un type meurtri et poussé au vice par des clans adverses, on le verra donc méditer plus d'une fois malgré un contexte souvent venimeux (femme de mauvaise vie, brigands, assassins en tout genre). Qu'importe, le shogun maîtrise le katana mieux que personne et pourfend tout ce qui bouge (dans les positions les plus incongrues) avec classe et rapidité. A défaut de ses confrères, Misumi n'hésite pas à rendre les personnages de son Baby Cart vulgaires et pervers (certains dialogues plutôt explicites), sans oublier d'omettre des séquences érotiques élégantes lorsque son Itto rentre en scène.

Pur produit d'exploitation surfant sur les succès d'un genre d'époque, Le sabre de la vengeance est un des plus grands chambara jamais faits, réalisé avec soin tout en proposant un bien joli spectacle, amortit par des séquences de discussions théâtrales riches en valeur et en honneur. Filmé au scope, Misumi réussit à capter chaque émotion et combat avec précision, les rendant toujours franchement plaisants à suivre. Pas du grand cinéma c'est sûr, mais un produit qui ne se fout pas de son spectateur. C'est bien l'essentiel.

Esthétique : 4.25/5 - Superbes décors et mise en scène de bonne facture. Musique : 3/5 - Etrange thème à la guitare, ambiance sonore minimaliste. Interprétation : 4/5 - Personnages principaux ou non, tous font preuve de générosité. Scénario : 3.25/5 - Pas très original, mais trame bien construite.



20 août 2006
par Xavier Chanoine


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