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Baby Cart II: L'enfant Massacre

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.83/5

vos avis

40 critiques: 4.25/5



drélium 4 L’art de trancher sec sans scénar
Ghost Dog 3.5 Ellipses, fulgurances et contemplation. Splendide bien qu'un poil répétitif.
Marc G. 4 Frénétique et opulent
MLF 3.5
Ordell Robbie 4 Donner le ton...
Xavier Chanoine 4 Boucherie et traditions.
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L’art de trancher sec sans scénar

Même ambiance nihiliste que dans le premier opus, mais cette fois, il n’y a plus d’histoire ou à peine. On fait dans l’excès à outrance. C’est vraiment l’enchaînement non stop de défis qui n’ont qu’une issue : la mort de ceux qui les lancent. Bien jouissif dans l’ensemble et bourré d’idées de morts anticonformistes et ultra violentes. On a droit à une galerie gratinée de méchants charismatiques qui pavoisent et impressionnent avant de goûter à la lame et au landau multifonction du loup solitaire. Jouissif pour les combats et la galerie de combattants mais sans intrigue et ultra répétitif dans le déroulement : je pousse mon landau, un ou des tueurs me défie(nt), je le ou les tranche(nt) en deux (secondes) avec une technique différente à chaque fois histoire de régaler le public. Et puis voilà. Les combats sont très nombreux mais toujours aussi suggestifs et rapides ce qui n’est pas pour m’enchanter outre mesure même si ils sont remarquables d’intensité et d’inventivité.

05 janvier 2004
par drélium




Donner le ton...

Considéré par pas mal de monde (en vrac le spécial VHS des Cahiers, Frank Miller, Quentin Tarantino) comme le meilleur épisode de la série et gros succès en Asie en son temps, ce second volet de la saga est à la hauteur de sa réputation. La force de cette suite, c'est de passer après le premier volet: le personnage d'Ogami Itto ayant été bien établi, place désormais à l'action et au plaisir jouissif de la montée d'un cran de la dimension gore par rapport à l'épisode précédent. Et le spectateur s'en trouve très vite informé avec une scène d'ouverture où un adversaire d'Ogami Itto se laisse pénétrer la tete par sa lame afin de servir d'appui à un autre combattant pour son assaut. Le menu est placardé de façon bien visible: saignant et visuellement inventif.

D'un point de vue armes comme idées narratives pimentant les combats le film n'a rien à envier à l'audace bricolée du meilleur cinéma hongkongais: lance en kit, roues du landau laissant échapper des lames tranche-pieds, filets, griffes à la Serval, shurikens en forme de gros chapeaux, combattants défiant la gravité par leurs sauts, combattants planqués sous le sable. Et puis un second volet se lachant bien niveau amputations et geysers de sang, un gamin à la fois complice de son père et interloqué par ses actes, un ton noir d'ensemble, de grands moments de cinéma (l'ouverture, les scènes sur le bateau, celles dans le désert), Wakayama Tomisaburo toujours grand, un bel usage du zoom et du style caméra à l'épaule pour marquer la lassitude et la perte de repères d'Ogami Itto lors d'un assaut ou en chemin, des plans superposés ainsi que des moments moins bavards et plus épurés niveau mise en scène comme dans le premier volet.

Un film vite fait bien fait (avant la fin de l'exploitation du premier volet), un modèle de bon usage du format série B (ou comment plier l'affaire sans bavures en une heure dix sept minutes chrono), un concentré explosif de divertissement et d'émotions fortes. Du grand cinéma populaire.



09 décembre 2003
par Ordell Robbie




Boucherie et traditions.

Il y a dans ce Baby Cart, un hommage appuyé à tout un pan de cinéma asiatique qu'il soit nippon ou Chinois, revisitant à sa manière les grands classiques des maîtres de la Shaw Brothers comme King Hu ou Chang Cheh. Il est pertinent de noter cette remarque dans le coin de la page puisque véridique. En effet dans cet opus, les femmes sont particulièrement dangereuses et roublardes à l'image de l'Hirondelle d'or de King Hu, et le métrage fait preuve par moment d'une telle violence que le gore qui l'accompagne renvoie immédiatement à Chang Cheh pour sa couleur rouge fluo digne des futurs gialli italiens réalisés par Dario Argento ou encore Mario Bava. La comparaison s'arrête là puisque cet Enfant massacre s'avère à des années lumières d'un Shaw ou d'un polar transalpin, pour s'axer d'avantage sur une ambiance dramatique et particulièrement sombre.

Le film n'a d'ailleurs pas beaucoup d'intérêt dans le fond, puisque l'on assiste à un enchaînement de duels et de défis sans queue ni tête histoire d'impressioner le spectateur en recherche de barbaque à passer à la purée. Tout le monde y passe, dans un festival goresque digne des seventies : les femmes ninja se font découper à la pelle, comme ces miliciens vêtus de grands chapeaux (pour impressionner les adversaires). Pas de pitié pour les salopards pour reprendre un titre de western italien, Ogami Itto n'épargne personne se mettant en travers de son chemin. Ceci dit, en dehors de son approche divinement barbare du chambara traditionnel (on repense tout de même à la séquence finale de Sanjuro de Kurosawa Akira), L'enfant massacre est un brillant film sur les valeurs et traditions des shoguns. Les "clients" exposent leurs problèmes à Itto, le suppliant de les sauver pour 500 malheureuses pièces d'or afin que leur clan perdure. Itto n'est finalement qu'un pantin, plus vulgairement une "prostituée" puisque l'on le sollicite uniquement pour assouvir ses plaisirs personnels. Personne n'est intéressé par le fond de sa personne, seule sa lame compte au détriment de tout le reste. Bien qu'ultra violent d'un point de vue formel, ce second opus réserve son lot de séquences mémorables comme le massacre intégral d'un ninja par une bande de femmes armées de couteau le tout dans un silence de cathédrale. On trouve encore de sublimes moments sur le bateau en flammes ou dans le désert blanc emprunt d'une aura quasi mortuaire. A ce propos, j'ai sûrement entendu l'un des plus beaux monologues du cinéma de Misumi voir même du cinéma nippon tout court et je terminerai avec :

Après s'être fait égorger, un combattant dit d'une voix faible:

Mon cou...mon cou...on dirait qu'il chante, mon cou. J'avais déjà entendu parler de cette technique qui fait chanter le cou de l'adversaire comme le vent d'hiver dans les herbes et les bambous. Depuis toujours, je voulais essayer cette technique. Je voulais entendre cette musique sortir du cou de mon adversaire. Mais c'est de mon cou qu'elle sort. Je suis ridicule"

Esthétique : 4/5 - Le film se déroule en grande partie dans la nuit. L'occasion d'apprécier les formidables éclairages. Musique : 3.5/5 - Absente sur la longueur, elle n'intervient que durant le prologue et l'épilogue. Etrange et effrayante. Interprétation 3.5/5 : Wakayama est comme d'habitude, formidable de nonchalance. Des personnages mystérieux. Scénario : 2.5/5 - Il n'y en a pas, mais qu'est-ce qu'on s'en fiche?



26 novembre 2006
par Xavier Chanoine


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