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Betina

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Bastian Meiresonne 3


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Champis, shampooing

Lola Amaria est certainement l'une des actrices issues de la Nouvelle Vague Indonésienne du début des années 2000 parmi les plus intéressantes. Libérée, cosmopolite et engagée, elle n'a qu'à faire de son image et se donne généralement à fond dans ses rôles de composition, au contraire de la plupart des actuelles actrices starlettes très soucieuses de leur "bonne image" dans la société musulmane. Pas étonnant donc, que cette ancienne mannequin joue toujours de son image de la danseuses érotique / strip-teaseuse, qui l'a relevée au grand public dans le soap de Nan Achans de 1998 "Penari" ("Dancers"); du coup, elle avait rapidement enchaîné avec des comédies et mélodrames romantiques, où elle n'hésitait pas à donner "de son corps" comme dans la peau de 'lune des nombreuses femmes violées en 1998 dans "Tabir" ("Curtain") en 2000, infirmière amoureuse d'un général japonais dans "Dokuritsu" ou dans la peau de la maîtresse du personnage principal dans "Courtesan" de Nia Di Nata en 2002. Des rôles exigeants, qui faisaient appel à sa "nudité" (les scènes de nus restent très chastes dans le pays musulman de l'Indonésie) par nécessité et avec intelligence, à la différence des starlettes des bluettes érotiques des années 1990's. C'est donc tout naturellement, que l'on retrouve cette même approche dans "Betina", son premier long en tant que réalisatrice. "Betina", du nom de son héroïne, mais que l'on pourrait également traduire comme "femelle" ou "salope" dans un langage plus courant. Une jeune femme fortement désirable, mais totalement givrée depuis un choc émotionnel suite à l'enlèvement de son père contestataire sous le régime de Suharto. Depuis, Betina ne parle quasiment plus, se promène en légère tenue et bottes de caoutchouc et passe son temps à traire et câliner une vache en lui chantant des douces chansons. Sa mère, elle, vit au jour le jour en attendant l'hypothétique retour de son mari disparu à jamais, en valant inlassablement et repassant ses chemises, lui préparant des bons petits repas, etc. Un film d'Art et Essai, donc, genre extrêmement rare en Indonésie, que Lola Amarita a financé en partie avec son propre argent et qui n'a jamais eu droit à une diffusion cinématographique en raison de ses scènes explicites et manque total d'intérêt des deux seules diffuseurs de cinéma indonésiens. Un film difficilement trouvable en VCD ou DVD. Le film vaut le coup pour les amoureux des films d'Art et Essai et tous ceux, qui s'intéressent au cinéma indonésien. Véritable curiosité, à la limite d'un cinéma expérimental, ce premier long n'est tout de même pas exempt de défauts avec pas mal de facilités pour choquer, des métaphores un brin naïves et des invraisemblances; en même temps, Lola Amaria fait preuve d'énormément de culot à produire et réaliser un tel film, de courage à aborder bon nombre de sujets tabous (sexualité, féminité, la mort, les travers du régime Suharto, l'extrémisme religieux, les drogues…). Un petit film fragile, que l'on a envie de prendre sous son aile protectrice. Depuis Lola Amaria n'a malheureusement pas confirmé avec son second, "Sunday morning in Victoria Park", pétri de bonnes intentions, mais trop mélodramatique dans son exécution.

11 octobre 2011
par Bastian Meiresonne


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