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Locataires

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 4.28/5

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60 critiques: 4.12/5



Aurélien 4 Un cinéaste qui arrive à maturité, un film merveilleux
Elise 5 Le perso principal est invisible, mais le talent de Kim Ki-Duk est bien la
François 4.5 ...
Ghost Dog 4.25 En apesanteur
jeffy 4 Un grand Kim Ki Duk
Ordell Robbie 3.5 Un Kim Ki Duk réussi malgré des lourdeurs et une certaine pose auteurisante
Tenebres83 5
Xavier Chanoine 4 Une jeune femme et un jeune homme dans une oeuvre métaphysique.
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Un cinéaste qui arrive à maturité, un film merveilleux

Locataires est un film né de manière bien étrange. Alors qu’il rentrait chez lui, Kim Ki-Duk trouve sur sa porte une publicité collée avec un morceau de scotch. Le réalisateur réalise aussitôt que coller une publicité devant la serrure de la porte d’entrée d’une maison est un moyen discret et efficace pour savoir si les propriétaires sont là ou s’ils se sont absentés. C’est de là que lui est venue l’idée de raconter l’histoire d’un jeune-homme qui va de maison en maison et y vit quelques jours sans jamais voler quoi que ce soit mais en réparant au contraire les objets défectueux et en y faisant certaines tâches ménagères telles que la lessive. A cette idée de base vient s’ajouter la rencontre avec une femme battue par son mari. Cette dernière s’enfuit avec notre personnage principal et tous deux vont se promener de demeure en demeure.

Ce qui frappe dans Locataires, c’est la douceur qui s’en dégage. Loin d’être impulsif, le film de Kim Ki-Duk nous porte pendant deux heures

Le style est particulièrement épuré. Les plans sont simples, sans fioritures. Et les dialogues sont réduits au minimum. Au sens propre. Ainsi, l’acteur principal ne dira pas un seul mot de tout le film tandis que celle qui deviendra son amante ne prononce en tout et pour tout que deux phrases. Cela ne nuit en rien au film et ne le rend en aucun cas ennuyeux. Au contraire, les émotions passent ici à merveille et force est de constater que l’usage de la parole s’avère ici en effet totalement facultatif.

Contrairement à ce que l’on peut imaginer en voyant la magnifique affiche du film, Locataires n’est pas qu’une histoire d’amour. Le film ne manque pas de rebondissements et les sentiments des personnages ne sauraient en aucun cas résumer à eux seuls le propos du film.

Locataires est avant tout une invitation à se promener. On se promène à moto et surtout de maison en maison. On suit d’abord le quotidien d’un jeune-homme, puis on découvre celui de personnes inconnues, on imagine leur vie à travers les photos, on découvre leur quotidien à travers les objets. C’est enfin le quotidien d’une femme qui souffre que l’on découvre. Et le quotidien qu’elle vivra avec l’homme qui a su lui redonner le sourire.

Au final, Locataires est certainement l’un des meilleurs films de 2005. Notons que Kim Ki-Duk est arrivé à une certaine maturité. Il compte maintenant parmi les grands réalisateurs, c’est ce qu’a confirmé le prix décerné à ce film à Venise.



11 février 2006
par Aurélien




Le perso principal est invisible, mais le talent de Kim Ki-Duk est bien la

Un délice. Un calme absolu pendant tout le film malgré la quantité d'événements qui se déroule. Toute la mise en scène est fluide pour décrire une histoire d'amour plutôt inhabituelle entre une femme battue par son mari et un "cambrioleur" invisible. Kim Ki-Duk dirige sa caméra merveilleusement et ses acteurs de la même façon, n'étant ni trop brusque ni trop lent, gardant sans cesse son rythme de croisière qui nous berce totalement sans ennui et avec une grande attention du début à la fin. Rien à jeter dans chaque scène, tout est impeccablement à sa place.


En effet, cette fois ci, Kim Ki-Duk laisse tomber le cinéma dénonciateur qui l'a fait connaître (Bad Guy, Samaria) pour l'esthètique (que certains appellent vulgairement "esbrouffe") et le poétique, comme il avait déjà donné l'année dernière dans son très beau Printemps, été,... . Aussi habile dans les deux genre, il épate encore une fois pour notre plus grand plaisir. La musique accompagne également très bien le film ; bien choisie, elle apporte une seconde couche de douceur au récit.


Les interprètent ne sont pas à jeter non plus ; le contraste est imposant entre le couple principal qui reste tout le long dans son mutisme et les autres qui sont tout le temps en train de s'énerver. Kim Ki-Duk applique encore sa grande maîtrise artistique et démontre une fois de plus qu'il ne sais pas faire que du cinéma accusateur.



21 janvier 2005
par Elise




...

Un scénario très touchant, riche en moments forts malgré un silence de tous les instants. Moi qui suis un grand admirateur des films peu bavards, j'ai évidemment trouvé là mon maître. La musique est qui plus est très rare, ce qui lui donne d'autant plus de force lorsqu'elle est utilisée. ... chuuuut ....Quant à l'interprétation, elle est également de qualité, notamment de la part de LEE Hyeon-Gyun qui livre une performance hypnotisante. Reste quelques longueurs hélas, avec un petit passage à vide au milieu du film, où le concept du couple silencieux atteint un peu ses limites. Mais au final Locataires évite les écueils du "film concept" pour raconter une belle histoire, silencieusement.

24 juin 2005
par François




En apesanteur

« Personne n’a jamais su si la vie était rêve ou réalité », résume à peu près en ces termes la phrase épilogue de Locataires (Squatteurs aurait été un titre plus adapté...). Si l’on est sensible à cette maxime, alors il y a tout lieu d’éprouver beaucoup de plaisir devant cette histoire d’amour toute simple entre 2 jeunes gens qui se mettent volontairement en marge de la société (l’homme a fait des études supérieures mais son désir de liberté ne coïncide pas avec ce qu’on attend de lui) pour pouvoir vivre leur passion en s’affranchissant de certaines contraintes (travail, logement,…) tout en s’accommodant avec d’autres obstacles (notamment un mari violent et possessif avec l'apprentissage d'une maîtrise toute bouddhiste de l’espace). Cette passion amoureuse joue la carte de la pureté et de la simplicité : pas besoin d’échanger la moindre parole car tous les sentiments passent dans les regards, les postures, les situations ; elle est d’ailleurs symbolisée par ce plan magnifique où le poids du couple affiche zéro sur le pèse-personne.

Avec ce film, Kim Ki-Duk retrouve la sérénité et la beauté de Printemps, Eté… et s’affirme une nouvelle fois comme l’un des cinéastes les plus intéressants du moment. Vivement le prochain !



23 avril 2005
par Ghost Dog




Un grand Kim Ki Duk

La magie du film se fait rapidement sentir à travers le traitement que Kim Ki-Duk fait de son personnage principal. La double distanciation entre les personnages eux-mêmes et à travers le regard quasi palpable de la caméra porte pleinement ses fruits. La plus grande réussite du film est la mise en rapport de différentes dimensions au sein du même plan. Si l'histoire d'amour des deux héros tient une place à part, c'est parce que Kim ki-Duk l'inscrit dans un espace tridimentionnel tandis que le reste personnages évolue dans un monde à deux dimensions. Pour rendre celà, Kim Ki-Duk peut compter son sens de l'espace, jouant parfaitement des profondeurs de plans, des reflets, des photographies. L'allégorie de la dimension de l'amour n'est pourtant pas pesante grace aussi en partie au jeu des deux acteurs.

Le film passé, le charme s'estompe pourtant assez rapidement au profit d'un questionnement: que veut Kim Ki-Duk? Sans aller jusqu'à parler de gratuité, il y a au moins une résignation qui émane de ce film, une mise à distance de la réalité qui fait de la fluidité une propriété située hors de la vie. Au final Locataires est peut-être un film beaucoup plus noir et pessimiste qu'il ne le laisse voir. Quoiqu'il en soit ce n'est pas une raison suffisante pour manquer ce que Kim Ki-Duk a peut-être fait de mieux jusqu'ici.



20 mars 2006
par jeffy




Un Kim Ki Duk réussi malgré des lourdeurs et une certaine pose auteurisante

Avec Bin Jib, Kim Ki Duk signe son meilleur film depuis longtemps. Mais des lourdeurs l'empêchent d'être totalement convaincant. Tandis que sur la fin le film a tendance à mettre de l’eau dans le moulin des arguments des détracteurs du cinéaste.

En regardant Bin Jib d'un oeil distrait, on pourrait avoir l'impression d'un Kim Ki Duk confirmant la mauvaise impression laissée par Printemps, été, automne, hiver et printemps…. Avec son style contemplatif et sa tendance au beau plan pour le beau plan, ce dernier film montrait des risques de dilution du talent du cinéaste dans un certain formatage festivalier. En interview, ce cinéaste autodidacte prend le risque de prêter le flanc à ce reproche. Kim Ki Duk ne cache pas en effet qu’au vu de ses scores modestes dans l’ensemble au Box Office en Corée du Sud il a fortement besoin des festivals pour exister en tant que cinéaste. Sa présence régulière dans des grands festivals n’est d’ailleurs pas étrangère à sa facilité à obtenir des financements à l’étranger. De même qu’il n’a jamais caché que s’il faisait des films peu bavards c’était pour parler plus facilement à un public international. Tourné en un été et prêt à temps pour Venise, Bin Jib a tout du film candidat idéal pour l’applaudimètre festivalier. Son caractère peu bavard pourrait facilement faire crier au «film formidable de suggestion et de non dit si asiatique». Avec ses croisements d’êtres solitaires et peu bavards dans un appartement vide, le dispositif de sa première partie évoque celui du Lion d’or Vive l’amour. L'emploi en fin de film d’une citation bouddhiste dont le film réduit la portée à de la philosophie de comptoir évoque quant lui la pose auteurisante d'un Gaspard Noé, cinéaste fétiche de Kim Ki Duk.

Malgré cela, Bin Jib ne saurait être réductible au qualificatif de "film de festival". Si le dispositif de la première partie évoque Tsai, ses situations, ses thèmes sont en revanche du pur Kim Ki Duk. Le cinéaste renoue ici avec la dimension "métaphorique" présente dans l'Ile et continue à traiter la question des rapports de force sociaux et de couple. Au risque de l'expression à la main lourde de sa thématique habituelle... L’usage de la canne de golf symbole de la domination sociale retournée contre elle-même offre ainsi une métaphore lourdement signifiante des rapports dominants/dominés. Tandis que son emploi répété vire au procédé. La question des rapports de force sociaux comme de couple n’est d’ailleurs pas toujours traitée avec finesse au vu du caractère caricatural du personnage du mari violent. S'il souffre de ces défauts-là, le scénario ne souffre en revanche pas de certaines scories de ceux de ses précédents films. Lorsqu’il mélange les genres dans sa seconde moitié, le film ne donne pas l’impression de partir dans tous les sens contrairement à un Samaria. Enfin, l’intrusion d’une dimension fantastique en fin de film fonctionne mieux que la seconde moitié «conte de fée» d’un Bad Guy parce que la mise en scène l’a préparée par petites touches le long du film. Qui plus est, les motivations psychologiques des personnages ne semblent ici jamais opaques. SPOILERS Avec une conclusion incroyablement pessimiste. La jeune femme reste en couple avec son mari macho et s’évade par le rêve. Rêve qui est loin d’être libérateur parce que porteur de statu quo. FIN SPOILERS.

Une fois ceci dit, le cinéaste ne déçoit pas concernant ses deux points forts : la mise en scène et la direction d’acteurs. On mentionnera l’art du cinéaste pour créer une durée jamais pesante, la reprise réussie de certains effets de signature (le travail sur les reflets de Bad Guy), un usage judicieux du grand angle et un usage pas neuf mais fonctionnant bien de la caméra subjective pour suggérer une présence fantastique. Et l’impression d’ensemble de tristesse jamais pesante dégagée par la mise en scène. Quant au duo d’acteurs «muets», il porte sur ses épaules le film par son travail sur les regards même si sa partie masculine impressionne moins souvent que l’actrice qui est au centre du film. Pour finir, un petit mot sur le score. Kim Ki Duk a parfois choisi de façon exécrable ses scores de film. Ici, le thème musical est réussi mais employé trop fréquemment.

Au final, Bin Jib aura confirmé le talent du cinéaste comme ses limites. Et ce Kim Ki Duk cuvée 2004 s’impose comme un des meilleurs films de son auteur.



21 janvier 2005
par Ordell Robbie




Une jeune femme et un jeune homme dans une oeuvre métaphysique.

Si le film de Kim Ki-Duk peut étonner de prime abord, il en va tout autrement ensuite, grâce à sa construction allant souvent crescendo dans les surprises et les subtilités. On commence doucement, on pose les bases d'une oeuvre qui s'annonce particulière, qui cache bien son jeu. On se demande même où veut en venir KKD dans cette histoire de querelles de couple et d'un type qui aime se prendre en photo, nettoyer ses plantes et repasser ses bouquins d'art. On est presque amené à se dire que le film se dit "tendance" sous prétexte qu'il filme le quotidien de deux "muets" et que c'est Coréen (donc, re-tendance). Heureusement ce n'est pas le cas, et Kim Ki-Duk, par une mise en scène habile, réussit à nous étonner là où l'on ne l'attendait pas franchement.

Si Locataires débute lentement, c'est pour ensuite rebondir avec force. Ainsi le film prend des allures d'oeuvre métaphysique, presque surréaliste et fantastique, à des années lumières de la simple oeuvre intello sentimentale pour cinéphiles bateaux. Les deux "amoureux" vont d'appartements en appartements pour s'y réfugier et tenter d'avoir une vie comme Monsieur tout le monde. Alors que le jeune homme (formidable Lee Hyeon-Gyun) traîne sa solitude depuis des lustres, la jeune femme (la touchante Lee Seung-Yeon) se fait tabasser par son mari bien tapé du ciboulot. Pour échapper à ce train-train quotidien, les deux personnes s'en vont à la quête de leur propre identité, véritable recherche de l'apaisement même si les pratiques s'avèrent en réalité bien douteuses. Leur entreprise sera bien entendu amenée à échouer, comme dans la vraie vie.

L'oeuvre reste parsemé de séquences de haute volée, comme l'enterrement de ce grand-père malade, trouvé mort dans un appartement convoité par nos deux héros. S'en suit alors, des séquences bien répétitives de passage à tabac (heureusement non préjudiciables quant à la poursuite du récit), contrées in extremis par des scénettes amusantes et récurrentes (une bonne raison de se mettre au golf, tiens), pleines de sens et de messages. Kim Ki-Duk s'approprie alors tous les délires possibles lorsque le jeune homme apprend à devenir l'ombre de lui-même et ainsi pouvoir être tous les jours aux côtés de sa bien aimée, tyrannisée par son mari. Locataires devient alors poème, muant de simple film typé zonard glandouille à oeuvre d'une richesse fabuleuse où l'ultime phrase de fin "il est impossible de savoir si le monde dans lequel nous vivons est rêve ou réalité" pend ici tout son sens. A découvrir.

Esthétique : 3.75/5 - Sobriété des cadres, mise en scène finalement très subtile. Musique : 3/5 - Ambiance sonore assez légère. Interprétation : 4.25/5 - Grosse composition de nos deux héros, muets presque du début à la fin. Scénario : 4/5 - Un coquillage qui cache une perle inattendue. Une bonne surprise.



22 août 2006
par Xavier Chanoine


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