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Black Tight Killers

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1 critiques: 3.5/5

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Ordell Robbie 3.5 Bons Baisers Pop du Japon
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Bons Baisers Pop du Japon

Hasebe Yasuharu n'est pas le plus grand artisan du cinéma japonais des années dorées 60/70. Très influencé par son mentor Suzuki, il ne fait ici que capter l'air du temps insouciant du Japon pop là où son maître le transcendait à coup de narration surréaliste, de commentaire social explosif et d'un sens très original et décalé du montage.

Pourtant, c'est ce point devant en théorie rendre daté un film comme Black Tight Killers qui finit par lui donner sa saveur et son pouvoir euphorisant. Le pitch de Black Tight Killers, c'est du Bond parachuté au Japon (la Nikkatsu cherchait alors à donner sa réponse au succès mondial des Bond), chose que le film est dans ses moments les moins intéréssants. Mais peu importe après tout, le film d'Hasebe est le pur produit des périodes qu'on appelle âges d'or et rétrospectivement on peut considérer que la décennie durant laquelle il fut produit en fut un pour le cinéma de genre nippon. Et un peu comme lorsqu'à HK entre 1985 et 1995 un scénario tenant sur un ticket de métro et quelques idées délirantes d'un point de vue visuel ou narratif suffisaient à réussir un film, ce pitch pas du tout original combiné aux idées visuelles d'Hasebe et à quelques trouvailles des scénaristes suffit ici pour produire un divertissement pas parfait mais contenant assez de moments mémorables pour remplir haut la main son contrat de breuvage pop électrisant. Et le film annonce très vite la couleur de ce point de vue: après une intro posant le travail officiel de notre Bond nippon en le parachutant comme reporter en plein milieu d'un champ de bataille avec son quota d'explosions spectaculaires, vient le générique, premier moment jouissif du film: des danseuses, du coloriage pop criard dans la photographie et les fringues de Mesdames et surtout un twist entêtant qui donne envie de taxer fissa Mia Wallace à son Parrain de mari pour aller faire la bringue jusqu'au bout de la nuit au Jack Rabbit Slim le plus proche. Lors du premier rendez-vous galant entre Kondo et Yoriko (précédé d'une scène de rencontre banale mais bien filmée par l'artisan Hasebe), le film offre une scène chantée en plein milieu d'une pièce mise en valeur par une photographie aux couleurs vives très suzukiennes avant qu'apparaissent pour la première fois les tueuses du titre. Bien sûr, elles sont loin de se battre comme de vraies artistes martiales mais leur look et leurs attitudes sont aussi ridicules que cool.

En plus de quelques belles idées de mise en scène et de montage (la caméra bougeant au rythme des danseuses ou les champs/contrechamps accélérés pour marquer la surprise du héros), le gros point fort du film est qu'Hasebe sait très bien utiliser les grands angles et les gros coups de zooms pour scander son film sans faire de la surenchère stylistique au détriment du scénario, qu'il sait plonger le film dans un coloriage pop criard pour le rendre irréel et qu'à défaut d'être vraiment renversant d'originalité le montage d'un film court comme une bonne série B a le mérite de l'efficacité. Quant au scénario, s'il comporte quelques petites longueurs, il a le mérite de bien doser les bonnes idées du film au point qu'elles arrivent suffisamment tôt pour qu'on ait pas le temps de commencer à regarder sa montre: SPOILERS le rêve surréaliste de Kobayashi en forme de reliquat d'influence suzukienne, le gadget bondien de la poudre qui fait rire tout en rendant la pièce jaune -qu'est-ce qu'il ne faut pas trouver pour donner au film son quota de coloriage pop...-, la scène du face à face Kobayashi/tueuses sur le toit d'un immeuble avec cordes permettant l'évasion, les quelques bad guys ridicules et/ou grotesques appartenant à la légende bondienne, les disques utilisés comme shurikens, les chewing gums utilisés comme armes de combat, les danseurs au corps peint en or. FIN SPOILERS

Tout concourt donc à faire du film un divertissement auquel on pardonnera ses défauts pour la jubilation qu'il offre généreusement, une oeuvre se réappropriant une formule (celle des Bond) ayant fait ses preuves au Box Office en lui rajoutant un bon parfum de Japon des années pop.



21 juillet 2004
par Ordell Robbie


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