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The Boxer

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.62/5

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3 critiques: 3.17/5



Ordell Robbie 3.75 Film de boxe drôle, poétique et touchant porté par un Sugawara Bunta impérial
Xavier Chanoine 3.5 Une commande qui en envoie
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Une commande qui en envoie

Bande annonce

The Boxer
est une commande de Terayama Shuji pour la Toei, démontrant s’il était encore nécessaire la capacité du cinéaste à s’adapter au cahier des charges d’un grand studio. Auteur d’œuvres emblématiques comme Jetons les livres et sortons dans la rue (1971) ou Cache-cache pastoral (1974), qui ont secouées le Japon de part leur absence de conformisme et leurs propos ne cachant pas une certaine révolte, Terayama Shuji tourne sensiblement à la même époque que The Boxer une série de courts-métrages expérimentaux témoignant d’un univers et d’un imaginaire particulièrement poussés, presque ésotériques, inaccessibles. Ce film est l’occasion d’y voir les liens possibles entre l’œuvre expérimentale du cinéaste et celle plus sage, confrontée aux contraintes des studios. Une première, très peu inquiétante au final.

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Si le film est une belle réussite, on la doit aussi bien à la peinture des personnages contraires (un jeune montant souffrant d’un pied et un ancien boxeur sur la pente savonneuse), drôle et parfois touchante, qu’à la mise en scène du cinéaste s’autorisant quelques envolées indéfinissables, pas tout à fait situables dans le temps et l’espace, mais déployant une énergie frôlant parfois l’hystérie pure qui rappelle le Terayama Shuji homme de théâtre du milieu des années 60. Des solutions contrastant avec le personnage d’ancien boxeur de Sugawara Bunta, errant dans une société qui le laisse de côté, lui, sa picole et son doberman. Des envolées quasi oniriques dont les touches de couleur divinement surréalistes rappellent un monde un peu rêveur et sans contrainte, loin de la noirceur de l’immédiat. Hayabusa goûtera à ce monde en début de métrage, le temps de se réveiller et de quitter le cadre, littéralement, pour retrouver la saleté du dehors.

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En dehors de l’énergie déployée par Hayabusa et son jeune boxeur (redevenu apprenti pour le coup) pour exister et surtout, survivre, The Boxer est une belle fable sur l’abnégation comme seule échappatoire au ralenti et au danger de l’inactivité, sans pour autant orienter son discours sur les valeurs purement sportives, pas du gambatte ne en boite de conserve. Et de par la sobriété incroyable de son dispositif (combats filmés sans artifices, cadrage précieux servant bien la narration), on arrive très facilement à comprendre les rouages du film, à s’approprier le message et à s’attacher aux personnages qui utilisent l’héritage sportif à des fins de survie, d'existence. Le plan final du film, en image arrêtée, est la démonstration de cette issue bien qu’incertaine au vu du peu d’attachement des personnages aux éléments du présent : Tenma, le jeune boxeur, n’a personne dans son entourage, Hayabusa n’en a que faire de sa petite amie, on arriverait presque à penser que son chien est son seul véritable compagnon. Un beau film à l'ambiance unique, sur le Japon d’époque et les ratés d’un temps, si discriminés, portant par à-coups la marque d'un cinéaste important.



02 février 2010
par Xavier Chanoine


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