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Champion

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3.15/5

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23 critiques: 3.59/5



Alain 3 Kwak Kyung-Taek confirme
Elise 3.75
François 3.25 D'une grande honnêteté à défaut d'être aussi touchant qu'espéré
Ghost Dog 3 Plaisant mais sans grande dimension
Ordell Robbie 2.75 Second round correct mais décevant
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Kwak Kyung-Taek confirme

Après le succès historique de Friend, Kwak Kyung-Taek était attendu au tournant: futur grand cinéaste ou simple faiseur doué? Champion vient de sortir en dvd et répond à cette question...

Le choix de Kwak Kyung-Taek de retracer la vie du boxeur Kim Deuk-Goo est assez audacieux vu qu'à l'instar d'un Titanic, le déroulement du film est connu à l'avance par la population coréenne. D'ailleurs, par un malheureux hasard du calendrier, la semi-victoire de l'équipe coréenne de foot à la world cup 2002 est sûrement pour quelque chose dans les résultats modestes du film au box-office local, les gens n'ayant sûrement pas à coeur de se voir rappeler une tragédie qui a marqué les esprits alors que le sentiment national était à son pic. Mais ce semi-échec commercial est tout relatif car il confirme la volonté de Kwak Kyung-Taek de n'avoir pas justement "héroïsé" son film et c'est là la qualité numéro de ce métrage, à savoir raconter une histoire le plus simplement du monde et en toute modestie. Ca paraît évident d'un premier abord mais aujourd'hui, il n'y a presque plus de cinéastes qui savent s'effacer devant leur script et leurs personnages pour laisser leur talent se diffuser insidieusement à l'écran en dehors du cercle des cinéastes-auteurs (dont Kwak Kyung-Taek ne fait pas partie). Et cette prise de position s'accorde bien au personnage de Kim Deuk-Goo qui évolue en toute simplicité au cours du film. Dans cette optique et contre toutes attentes, le film ne s'attarde jamais sur les combats qui d'un point de vue objectif ne représente qu'une faible partie de la vie d'un boxeur et ça Kwak Kyung-Taek le montre bien en s'attardant sur le club de boxe, les amis et la fiancée de Kim Deuk-Goo. En celà, Champion se rapproche avec bonheur de la démarche de Stallone lorsqu'il écrivit le premier Rocky en évitant de calquer sur ses suites indigestes.

La bonne idée esthétique du film est de baigner l'ensemble dans une photographie très jaune ocre, justement proche des photos jaunies pour renforcer l'impression de passé et ceux que la volonté parfois spectaculaire de Friend rebutait apprécieront l'économie de moyens adoptée par Kwak Kyung-Taek: hormis une courte scène un peu trop emphatique et déplacé lors d'un bagarre dans une boîte de nuit, la réalisation fait preuve d'ingéniosité pour contourner les sommets dramatiques du scénario (la façon dont il aborde la mort de Kim Deuk-Goo est exemplaire). Mais évidemment, ça ne saurait être un bon film sans acteur capable de porter tout ça sur ses épaules et Yoo Oh-Sung était l'acteur parfait pour incarner ce rôle(mettez Jung Woo-Sung à la place et le film aurait été totalement différent): pas vraiment beau mais détenant un fort charisme, renforcé d'un côté par son côté maladroit et direct, de l'autre par la force à l'écran que cet acteur peut dégager(cf. Friend, Beat). Mais aussi, la bonne surprise c'est de voir Jeong Du-Hong obtenir un vrai rôle à part entière où il s'en sort avec honneur et prouve qu'il peut devenir un acteur-clé des futures productions coréennes à venir en dehors de ses capacités déjà existantes de chorégraphe/directeur d'action. Avec Champion, Kwak Kyung-Taek entre définitivement dans la cour des cinéastes-phares coréens, déjà composés de personnalités aussi diverses que Park Chan-Wook, Kim Ki-Duk et Lee Chang-Dong. Mon seul bémol serait les conditions visionnages désatreuses dues à la qualité médiocre des sous-titres et qui plombent accidentellement la force émotionelle du film mais que celà ne vous empêche pas de passer à côté, vous rateriez une belle tranche de cinéma.



23 novembre 2002
par Alain




D'une grande honnêteté à défaut d'être aussi touchant qu'espéré

De même que Friend, Champion bénéficie d'une qualité finalement assez rare dans le cinéma moderne: une honnêteté cinématographique de tous les instants. Jamais le film ne donne l'impression de jouer la carte du compromis commercial, de la scène calibrée, du personnage secondaire stéréotypé, du produit de grande consommation. Avec son image un peu vieillote, sa bande son pas vraiment tonitruante, le film n'a pas les apparats du blockbuster moyen. Et le film ne confirme tout du long, avec des personnages paradoxalement un peu trop réalistes, des situations manquant de spectaculaire. Le réalisme du film est à la fois sa plus grande qualité et quelque part son seul défaut. Champion ne s'envole jamais, ne prend jamais le spectateur au corps alors que l'histoire en théorie s'y prettait un peu. Il n'y a pas à proprement parler de faute de goût, l'interprétation de Yu Oh-sung est excellente, la mise en scène est soignée, la musique et la photo sont dans le ton. Champion est tout simplement un très bon film auquel il manque un peu de passion pour en exacerber la conclusion au potentiel dramatique ici sous exploité. Champion confirme donc l'honnêteté et le sérieux de Kwak Kyung-taek, réalisateur auquel il ne manque plus grand chose pour devenir un incontournable en Corée. A une époque où le formatage des blockbusters sévit partout sur la planète, Champion, s'il n'est pas un grand film de boxe comme Scorcese ou Mann ont pu nous en offrir, est un vrai bon film de cinéma qui peut se regarder à nouveau avec le même plaisir de voir du travail bien fait.

05 mars 2006
par François




Plaisant mais sans grande dimension

Un film relatant la vie d’un champion de boxe ? Pourquoi pas, mais vu que Raging Bull et Ali sont déjà passés par là, il faut voir… D’ailleurs, même si les 3 premiers quarts de Champion sont assez plaisants, on se demande bien ce qui a pu pousser Kwak à se pencher sur le destin de ce sportif certes champion d’Asie-Pacifique de boxe catégorie poids légers, si ce n’est ressusciter une vieille gloire coréenne pour flatter son ego patriotique : pas vraiment charismatique, un parcours plutôt classique de gosse pauvre des campagnes qui n’avait « que les poings pour s’en sortir » comme tant d’autres, Kim Deuk a gravi un à un les échelons grâce à son entêtement malgré son arrivée à la boxe sur le tard. Kwak choisit de s’intéresser principalement à l’homme, en laissant un peu de côté le boxeur, son entraînement et ses combats. Mais l’homme Kim Deuk n’est pas franchement passionnant. Heureusement, le dernier quart du film se fait plus grave et justifie enfin l’existence de ce dernier en tant qu’hommage à un sportif courageux qui est allé au bout de lui-même sans penser aux conséquences ; il était temps...

Fugace instant magique
Un bus gravit une côte. A l’intérieur, une jolie jeune fille qui ne sait pas que son destin va être bouleversé à ce moment précis. En effet, sur le trottoir, un jeune homme en survêtement poursuit le bus en faisant des grands signes et en montrant une inscription sur son dos : « Kim Deuk ! C’est moi, Kim Deuk, le champion de boxe ! Tu te souviens de moi ? »

12 août 2005
par Ghost Dog




Second round correct mais décevant

Petite mise au point. Champion confirme le talent de cinéaste classique de Kwak Kyung Taek entrevu dans Friend. Malgré tout, il représente une certaine déception.

Champion contient encore quelques idées narratives et de mise en scène intéréssantes. Après un combat de Las Vegas filmé de façon clippeuse, l’exposition post-générique de Champion est une réussite. Plan large de la mer qui prendra toute son importance au cours de la seconde partie du film. Et ensuite on voit un jeune enfant quitter une cabane d’apparence pauvre puis demander avec succès à une conductrice de bus de monter sans payer puis de façon très cocasse le même dans la même situation une décennie plus tard et cette fois-çi refusé. L’attachement aux parties pauvres de la cote maritime coréenne comme le désir de quitter malgré tout ces lieux et ce qu’ils représentent sont immédiatement posés. C’est le fait de se concentrer sur cet itinéraire plutôt que sur les scènes de combat qui fait l’originalité du dispositif narratif du film. Les scènes de combat du film sont d’ailleurs très brèves car elles ont un enjeu dans l’ascension sportive de Kim Duk-koo mais pas d’enjeu psychologique. Le seul combat un peu étiré sera le combat final à Las Vegas car le boxeur y affronte Ray Boom Boom Mancini, un boxeur à la stature physique identique, dans un combat en forme d’aboutissement de l’idée de lutte contre soi-même qui sous-tend le film. Une belle digression a également lieu lors du discours public de Kim Duk-koo où il évoque son attachement à ses origines populaires et à sa cote maritime native qui débouche sur un flash-back où on le retrouve jeune et risée de ses camarades. Cet aspect se retrouve dans un combat final qui digresse de façon superbe avec son long travelling survolant le ciel de Las Vegas pour se poser sur la cote coréenne et se terminer sur un plan du boxeur enfant. Parmi les scènes fortes, on a également la ballade sur la plage dont le score et l’ampleur sont un modèle de classicisme ainsi que les scènes d’entraînement filmées avec d’amples travellings se frayant un passage à travers la salle. Quant à la photo légèrement orangée du film, elle semble faire écho au sable et à l’ensoleillement intense de la région native du héros.

Parmi les défauts du film , on a le filmage clippeux de la scène de dérive nocturne, l’utilisation confuse de la caméra portée lors des extraits de combats là où un Scorcese et un Mann savaient styliser sans nuire à la visibilité des combats, une utilisation parfois lourde du son pour appuyer certains moments du combat, l’ouverture clippeuse déjà mentionnée. Et enfin une musique plombant certains moments de la première partie du film : le score de sous-Joe Jackson des premiers pas urbains du héros, le générique très dessin animé de super héros qui sabote le potentiel lyrique de la scène où le boxeur court après le bus de celle qu’il aime, une scène d’entrainement du boxeur seul qui sent le Scorcese mal digéré. Mais ce ne sont pas ces défauts-là qui empêchent le film d’égaler le touchant Friend. Le précédent Kwak Kyung Taek tirait en effet sa force de la longue période historique sur laquelle s’étendait l’amitié décrite. Dès lors, le découpage en périodes bien distinctes donnait à un récit ordinaire l’ampleur d’une saga mafieuse avec les fortes évolutions des personnages que cela implique. Ici, la carrière sportive trop courte du personnage ne permet pas ce type de changement, ce qui a pour défaut d’amoindrir fortement l’impact du choix narratif pourtant original de se concentrer sur la vie intime du boxeur. La fidélité littérale aux évènements qui était déjà une limite de son opus précédent gâche encore plus ici le potentiel du sujet traité.

Le talent de Kwak Kyung Taek ne s’est pas éteint. Il s’est simplement dilué dans un sujet amplifiant les limites déjà entrevues dans Friend. Depuis, Kwak Kyung Taek a continué à décevoir avec un Mutt Boy juste moyen.



15 décembre 2002
par Ordell Robbie


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