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Les Chats de Mirikitani

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 3.75/5

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Xavier Chanoine 3.75 Superbe documentaire humaniste
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Superbe documentaire humaniste

Récemment auréolé du Prix du Public au dernier festival Paris-Cinema, Les chats de Mirikitani est avant tout un portrait généreux d'un petit bonhomme dur comme le rock, Jimmy Mirikitani, passionné de peinture, sans domicile dans les rues de Manhattan. Ancien détenu des camps d'internement américains durant la seconde guerre mondiale, il survit à présent grâce à la bonté de certains passants, et au travail qu'il effectue sur ses peintures, représentant formes et couleurs, paysages réalistes qui ont marqué sa jeunesse (les camps d'internement, entre autre) mais aussi de drôles de petits bonshommes et chats imaginaires. Linda Hattendorf, diplômée de littérature et d'Histoire de l'Art tombe un beau jour nez à nez avec Jimmy dans les rues de NY et décide de le suivre au cours de ses pérégrinations. Mais ce joli documentaire, portrait d'un homme costaud et débrouillard, évite de tomber dans le laconique et pousse le simple reportage en recueil humaniste, jouissant d'évènements aussi destructeurs qu'inhumains (les attentats du World Trade Center) qui vont totalement changer le cours de choses et la tournure d'un portrait d'homme des rues. Linda va donc prendre sous son aile le clochard "artiste" en attendant que le brouillard de la mort se dissipe, une forte amitié va ainsi se créer et au spectateur de tomber sous le charme d'un petit homme pas comme les autres.

Jimmy n'est pas un vieillard apathique, il n'a besoin d'aide de personne. Mais Linda ne représente en rien le système américain, et peut aider ce dernier à trouver un logement ou être recensé à la sécurité sociale en cas de pépin, en faisant la promotion de ses oeuvres. Jimmy n'a qu'un but, être reconnu à travers le monde grâce à ses peintures. Il le dit lui-même, c'est un "grand artiste" et ses oeuvres valent au moins "300 000 dollars". En déliant sa langue au fur et à mesure que la relation amicale qu'il entretient avec Linda s'intensifie, Jimmy fait resurgir son passé d'ancien interné de guerre. Toutes ces informations le rapprocheront de sa famille éparpillée aux quatre coins du monde. Le simple portrait d'un artiste SDF laisse place à la recherche, mais aussi à l'émerveillement de retrouver quelques vieux films nippons d'époque édités en VHS dans les vidéoclubs new-yorkais, car Jimmy veut du chambara et rien que ça. Au spectateur de rire devant cette séance ciné improvisée devant un des épisodes de Musashi Miyamoto avec Mifune Toshiro. L'air de rien, un fin connaisseur ce Jimmy, comme lorsqu'il montre un paysage en photo en indiquant que Kurosawa Akira venait souvent tourner ici. Véritablement humain, Jimmy ne peut attirer que la sympathie à son encontre et l'on salue l'initiative prise par Linda Hattendorf de reconstruire petit par petit le passé et les souvenirs d'un ancien détenu de guerre. Drôle, brillamment accompagné par la superbe musique de Joel Goodman et très souvent d'actualité (les attentats du 11 septembre survenant en plein tournage), Les chats de Mirikitani est un documentaire d'une grande richesse, et de savoir Jimmy en bonne santé, logé et au talent dorénavant reconnu ne peut que donner du baume au coeur à tout spectateur un tant soit peu humain dans l'âme. Il venait d'ailleurs de fêter ses 87 ans...



15 juillet 2007
par Xavier Chanoine


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