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Cure

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les avis de Cinemasie

9 critiques: 3.81/5

vos avis

51 critiques: 3.83/5



Alain 3.25
drélium 3 Pas mauvais mais beaucoup de flan encore une fois
François 4 Un thriller très intriguant et complexe
Ghost Dog 4 Excellent thriller psychologique digne des meilleurs polars US
Junta 4 Excellent film à l'ambiance oppressante et mystérieuse.
Marc G. 4 Un polar suffocant
Ordell Robbie 3.5 Réussite mineure
Sonatine 4.5 Un cauchemar sans remède ...
Xavier Chanoine 4 Un thriller terrifiant et hypnotique
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Un thriller très intriguant et complexe

A tous les déçus des Seven-like, Cure pourrait être un remède efficace. Alors qu'il est de plus en plus difficile de réussir à innover sur ce sujet, les japonais réussissent à étonner, un peu comme ils ont pu le faire pour les films de fantômes. Cure n'est pas parfait, mais il se démarque suffisamment de ses "collègues" pour mériter la ou les visions.

Son intérêt principal vient évidemment de son scénario, très énigmatique et qui se montre très peu explicatif. Le film en devient parfois frustrant, tellement on se demande s'il y a vraiment une explication construite derrière tous ces mystères, ou si le scénario ne brasserait pas que du vent. La limite entre ces deux choix doit être assez souvent franchie à mon avis, spécialement par ceux qui préfèrent les explications à la réflexion. Pourtant il est évident qu'il y a un vrai travail sur ce tueur très mystérieux, un homme qui répond par des questions, et résume à lui seul le film : Cure ne répondra pas à vos questions, mais vous en retournera de nouvelles. Et tout comme l'inspecteur, le spectateur pourrait commencer à s'énerver. Au moins on ne peut retirer au film son pouvoir d'implication.

Chacun pourra donc disserter sur le pourquoi de ce pouvoir mystérieux du tueur, sur ce qu'il réveille dans chacune de ses victimes, sur ce qu'il dévoile de l'âme humaine. En cela le film se démarque déjà beaucoup, il amène à réfléchir sur les motivations du tueur, même s'il est peut-être difficile de conclure. L'autre point fort de Cure est que cette histoire intéressante est bien servie par une réalisation et une interprétation de bon niveau.

Il faut déjà souligner la qualité de la narration mise en place par Kurosawa Kiyoshi, puisqu'il choisit de dévoiler les meurtres et le meurtrier progressivement, en partant de la fin de chaque histoire. Pratiquement, on ne voit de la première "victime" que son traitement en clinique bien après les évènements tragiques, on voit le deuxième meurtre et l'enquête qui suit, on assiste à la préparation du troisième meurtre, etc... A chaque fois on en apprend un peu plus, ce qui permet de maintenir un intérêt croissant pour cette énigme. Idée simple, mais idée efficace.

Continuons avec le traitement de la lumière et du son, également intéressant. Il y a beaucoup de jeux de lumière, avec évidemment beaucoup d'obscurité, et quelques passages assez oppressants. Kiyoshi livre une réalisation très classique mais efficace, son scénario et les quelques jeux de lumière et son suffisant à construire l'ambiance. La musique reste étonnament absente, laissant la place à des bruitages très communs mais très stressants dans les situations de tension du film. Le plus souvent ce sont des bruitages répétitifs (comme un ventilateur), qui agacent au plus haut point. Résultat garanti ici aussi. Rarement la musique ne cherche à pousser le volume et les effets gratuits pour provoquer le spectateur. Tout est amené en finesse.

Enfin, on peut aussi souligner la bonne tenue des acteurs, notamment des deux rôles principaux, l'inspecteur et le suspect. Les deux héritent de rôles difficiles, le premier devant intégrer ses problèmes conjuguaux, alors que le second doit inquiéter en posant toujours les mêmes questions et en ayant l'air totalement perdu. Le résultat est probant, et les seconds rôles sont tous sobres et efficaces.

Au chapitre des défauts, mis à part le problème du scénario aussi frustrant qu'intéressant, il y a l'intégration des problèmes conjuguaux de l'inspecteur, qui laissent un petit goût d'inachevé. Leur développement sonne un peu trop léger ou un peu trop important, avec le risque de voir ça comme un récit annexe au début du film, avant qu'il ne s'intégre dans le propos par la suite. Peut-être qu'un peu plus de temps passé avec le couple aurait permis au spectateur de plus s'impliquer. Mais comme le film bénéficie d'un rythme très lent, on risquait alors la lassitude. L'absence de musique et l'espèce de léthargie qui habite les personnages impliquent une bonne attention pour ne pas décrocher.

Cure n'est donc pas le thriller psychologique du siècle, mais son originalité est évidente, au milieu des dizaines de films du même genres sortis depuis quelques années. Il est également d'un accès plus difficile, et justifie pleinement le terme "psychologique". Si vous vous êtes lassés des histoires de tueur où tout vous est expliqué trois fois, essayez ce traitement qui vous laissera avec plus de questions que de réponses.



05 septembre 2002
par François




Excellent thriller psychologique digne des meilleurs polars US

3 films de Kiyoshi Kurosawa (rien à voir avec Akira) sortent en France en l'espace de 2 mois, et Cure est le premier d'entre eux. Il oeuvre plus dans la série B que les suivants, mais les lois de ce genre sous-évalué sont habilement détournés au point que le film a été parfois comparé à Seven et Le silence des Agneaux, rien que ça!

Et c'est vrai que c'est une réussite, un film d'atmosphère, ici plutôt clinique et inquiétante, à la grande joie du spectateur. Il est inspiré, comme Jin-Roh, d'un conte pour enfants qui sous-tend et gouverne l'histoire: Barbe Rousse. Et qui plus est, il est tout à fait abordable pour n'importe quel spectateur, car le rythme est soutenu, à la différence de Kitano qui a imposé son style par des temps morts.

Venons en au serial killer - car oui c'est une histoire de serial killer. C'est un personnage fascinant: il est amnésique. Ca signifie qu'il vit complètement dans le présent, c'est-à-dire que ce qu'on lui dit s'efface automatiquement de son esprit, ce qui a le don d'énerver les inspecteurs de police. Seul Takabe s'accroche jusqu'à laisser entrer ce personnage en lui lorsque ce dernier mourra (c'est du moins ce que laisse envisager une fin ambigue à souhait).

Bref, un très bon moment de cinéma. N'hésitez pas et jetez-vous dessus.



22 octobre 2000
par Ghost Dog




Réussite mineure

Pour qui veut découvrir l'univers de Kurosawa Kiyoshi, les qualités cinématographiques qui ont fait sa gloire critique en France mais aussi les défauts au moins aussi importants qui conduisent à la relativiser, Cure peut faire office de bonne introduction. En l'état, le film n'est pas inintéréssant mais quand même loin du chef d'oeuvre claironné ici et là ou du grand thriller dont parlent beaucoup d'amateurs de cinéma asiatique.

Parmi les qualités du film, on a quelques belles observations sur le Japon contemporain -la place des femmes dans un univers de travail machiste, la haine rentrée vis à vis des collègues dans le monde du travail, quelques symboliques un peu moins univoques que les autres concernant ce qui joue le role de déclencheur du retour du refoulé (la flamme, la flaque d'eau)-. Et bien sûr le fameux travail sur le son qui a fait la réputation du cinéaste, travail fait de bruits lourds, en sourdine, de battements de coeur jamais insistants, le tout contribuant à l'ambiance très particulière du film. Question mise en scène, on peut noter un vrai sens du cadre, quelques beaux mouvements de caméra serpentant à travers le décor et un travail très particulier sur le montage dilatant certains plans pour créer une durée non pas étirée jusqu'à plus soif comme chez les Taïwanais mais tentant de se rapprocher de l'état comateux ou somnambule. A la vision alglo-saxonne du thriller comme force narrative pure, Kurosawa Kiyoshi substitue celle du thriller comme expérience sensorielle permanente qui nous fait pénétrer dans le cerveau de ses personnages. Le problème, c'est que le film atteint parfois un peu trop bien son objectif, comme contaminé par l'hypnose de son sujet, et réussit à susciter des baillements voire par moments l'endormissement.

Une autre très grosse faiblesse qui empeche le film de réussir à convaincre, c'est son extreme prétention philosophique en particulier dans l'exploitation de l'idée du personnage amnésique, donnant des dialogues au double sens tellement évident dignes d'un étudiant qui viendrait pour le première fois de plonger en diagonale dans un livre scolaire de philosophie et en profiterait pour étaler avec une frime vaine sa nouvelle "science": le "Je ne sais pas qui je suis.", le tueur qui demande plusieurs fois aux policiers qui l'interrogent "qui êtes vous?", un "C'est un crime de divertissement" en forme de Pascal version méthode Assimil et un "cela doit venir du démon" incarnant avec la légèreté d'un tank la perte de repères religieux dans un Japon moderne amnésique, un "je suis plein de vide" renvoyant à l'idée du personnage se vidant de lui-même pour jouer les révélateurs des autres mais aussi au "vide de la société moderne". Sans compter la symbolique lourde de l'acharnement de l'inspecteur sur un morceau de viande symbole de sa détestation de l'humanité, le flash back "éclair" explicatif sur le singe alors que la pose simiesque d'un personnage au début et les plans insistants sur les singes en cage suffisaient à comprendre la réaction de l'inspecteur ou encore la croix symbole d'une "autre" religion. En répétant certains symboles ou objets, Kurosawa contribue à figer leur sens là où un Cronenberg en ne montrant qu'une fois des objets chargés de nombreux sens symboliques ouvre la voie à une multiplicité d'interprétations parce qu'il n'y a pas de sens premier qui s'impose vraiment.

Cet aspect révèle en outre un cinéaste raisonnant en termes de concepts philosophiques plutôt qu'en termes de personnages en chair et en os, bref qui tombe dans les travers qu'évite un Kubrick n'oubliant pas de construire des êtres en chair et en os et pas des illustrations de concepts. SPOILER Exemple: la femme médecin renverse un verre d'eau, le patient la force à se concentrer sur les formes dessinées par le liquide sur le sol, lui fait parler de son passé d'étudiante en médecine dans un monde machiste... Dans une pissotière, elle lacère ensuite un homme. Ce type de mécanique se reproduit à l'identique tout le long du film, les remèdes au retour du refoulé sont le meurtre ou le suicide. Kurosawa n'imagine pas une seconde que le retour du refoulé et la prise de conscience d'un passé pesant puissent faire à eux seuls avancer l'individu dans la vie sans passer par la réalisation de l'instinct de destruction. Cela met en outre en évidence que le film cumule deux visions de l'inconscient qui se parasitent: celle du mesmérisme (cf commentaire) et celle de l'inconscient freudien. Pourquoi? Tout simplement parce que Freud a formalisé certaines découvertes de Mesmer et que du coup les scènes du film censées concerner le mesmérisme pourraient aussi bien s'expliquer de façon freudienne sans passer spécifiquement par Mesmer.FIN DU SPOILER

Pour résumer, là où mes confrères sont fascinés par les opacités du film, je le trouve plutot trop explicite et démonstratif le plus souvent. Quant à dire que c'est un film au découpage le rendant plus accessible que ceux de Kitano, là encore je ne suis pas totalement d'accord. Au niveau rythme, on est quand meme plus proche d'un certain cinéma japonais contemplatif que d'un Usual Suspects. Qui plus est, là où la plupart des films de Kitano sont lents mais au montage épousant bien la durée émotionnelle des scènes, ce film au nom d'un grand groupe de la New Wawe eighties n'est pas toujours bien réglé rythmiquement: Kurosawa n'a jamais fait mystère de son amour de le série B américaine et son film aurait gagné à mes yeux à ne pas dépasser l'heure trente réglementaire de ces films-là. Et là où par contre je partage tout à fait l'avis de François c'est sur le côté mal développé de la relation de couple dans le film. On me dira qu'il s'agit d'un thriller sensoriel et pas narratif. Mais sensoriel ne veut pas dire sans humanité. Or un développement plus important de l'idée que le traitement (un des remèdes du titre, l'autre remède possible au passé emprisonnant l'individu étant le meurtre) subi par la femme de l'inspecteur est inefficace aurait pu apporter de l'humain -les quelques scènes de couple en apportent mais sont trop peu nombreuses pour que cet apport soit décisif- et aidé à donner l'impression d'etre en face de personnages et non de concepts.

Kurosawa se ressaisit heureusement sur la fin, tant au niveau du rythme enfin hypnotique et soutenu d'un meme mouvement qu'en amenant une certaine ambiguité vu que SPOILER si l'échappatoire est toujours le meurtre, ses conséquences sont un apaisement par l'échange d'énergies ente flic et tueur. Kurosawa fait alors intervenir pleinement la théorie du mesmérisme. FIN DU SPOILER Cette fin permet d'achever le visionnage sur une note positive et de considérer avec le recul le film comme une oeuvre prometteuse quand même loin d'être une réussite majeure.



19 août 2003
par Ordell Robbie




Un cauchemar sans remède ...

Avec Cure, Kyoshi Kurosawa nous offre une œuvre d'une grande maturité qui restera longtemps dans les annales du cinéma moderne japonais.

Le film débute par une enquête policière des plus banal, l'inspecteur Takebe se retrouve confronter à une série de meurtres ou les victimes sont découvertes sauvagement mutilées. Parmis eux, un point commun, un large X gravé au niveau de la gorge et du torse. Mais le récit prend une nouvelle dimension lorsque Takebe (interprété ici par l'excellent YAKUSHO Koji) met la main sur un suspect frappé d'amnésie et qui s'avère de plus en plus étrange au fil des interrogatoires. Ce dernier doté d'un étrange pouvoir est la clef du récit, l'élément perturbateur qui entraîne le film vers une stupéfiante intensité dramatique.

Cure est l'occasion à son metteur en scène d'explorer les abysses de l'esprit humain et d'analyser la lente et progressive folie qui le gagne. Le personnage principal se retrouve dépassé par les évènements, son suspect répond par énigme ou répète qu'il ne se souvient de rien. A la fois intrigué et inquiété par cet homme, Takebe s'engage dans un long voyage qui l'entraînera dans le mystérieux monde de l'hypnose. Mêlant intrigue policière et drame psychologique, Cure présente tous les facteurs du genre fantastique qui confère au film une atmosphère unique. D'une part nous découvrons l'histoire sous un point de vue uniquement subjectif (Takebe en l'occurrence), le cadre est des plus normal même s'il présente des aspects du domaine de l'étrange (Tokyo sous des nuages persistants), enfin face aux évènements qu’il rencontre, Takebe persiste à chercher une explication scientifique (Ses demandes d'explication auprès d'un médecin psychiatre se multiplient au cours du récit).

Le film présente une gestuelle du corps spécifique à la souffrance (Physique et morale) qui se souligne par une palette très diverse de mouvement de corps. Dans "Cure" les acteurs(trices) portent leurs mains sur leurs front, se tordent de douleurs, s'agenouillent (Takebe lorsqu'il croit voir sa femme pendue) ou encore frappent les murs par désarrois. Outre la gestuelle, les dialogues quant à eux se limitent au minimum. Ils n'atteignent pas le frappant mutisme de l'œuvre d'un Takeshi Kitano, contrairement à son film License to Live ou tout dialogue était rare. Ici les personnages se contentent de présenter les faits, une manière épurée pour Kurosawa d'appréhender ses personnages. Pourtant tout comme les gestes, l'approche de la souffrance se fait aussi par les dialogues. Les personnages gémissent, crient, et pleurent. Une présentation qui s'avère dérangeante et « contagieuse » avec le spectateur.

La contagion, autre thème du film, est aussi abordé dans Cure. Illustré par le suspect connu sous le nom de Imania. A la fois détenteur du mal contagieux, il est aussi celui qui le propage au moyen de l'hypnose pour des raisons peu à peu mis en évidence dans le récit. Ancien étudiant de médecine, il disparut durant de nombreux mois pour réapparaître sur une plage, comme s'il était né sur cet endroit, tel un envoyé divin (Note : une légende veut que le peuple japonais soit né de la mer) qui se doit d'accomplir une tache. Or c'est la question qui se pose dans le film, en quoi consiste t-elle ? Le réduire à un simple meurtrier serait une erreur quand on a affaire à un personnage beaucoup plus complexe. Lorsque Takebe questionne Imania, celui-ci répond par une question. Ce dernier le dit clairement, il veut savoir ce qui se cache à l'intérieur de ses victimes, une façon pour lui d'ouvrir les yeux de ces hommes aveuglés par une vie et des mœurs illusoires. Imania, est le personnage qui semble le moins cernable, d’ailleurs Takebe lui-même se révèle impuissant face à cet individu.

La relation qu'établit Takebe avec son suspect est fascinante. Kyoshi Kurosawa installe une barrière dés leurs première relation (un interrogatoire). Mais cette approche disparaît peu à peu pour laisser place à une étrange intimité entre les deux protagonistes. D'une part l'inspecteur Takebe garde ses distances (craignant déjà l'emprise de Imania). Mais la faiblesse de son enquête se reflète sur le personnage, victimes d'impressionnante hallucinations magnifiquement mis en scène, il perd progressivement la maîtrise de son enquête. Après avoir tissé le lien , dans la seconde partie, Kyoshi Kurosawa met en place une lente union des deux personnages. Comme si une fatalité avait fini par les rejoindre, cette fatalité représentée par cette simple flamme de briquet. Seul moyen pour Imania d'ouvrir la voie qui lui permettra de sonder l'âme de Takebe, telle une clef s'apprêtant à ouvrir cette étrange porte en forme de X.

Les derniers plan du film présente un inspecteur Takebe fumant paisiblement une cigarette dans un café, le cauchemar a fini par s'apaiser, mais maintenant il est définitivement ancré dans le personnage. Parce que finalement dans Cure il n'y a pas de remède possible.



20 février 2001
par Sonatine




Un thriller terrifiant et hypnotique

Avis express
La découverte de Kurosawa Kiyoshi en France avait une certaine gueule en cette fin d’année 1999. Cure, grand film du vide, annonce l’œuvre tranchante d’un cinéaste comme obsédé par l’extraordinaire d’une situation ordinaire. Comme s’il n’y avait, au final, rien de normal dans une société d’apparence claire, très définie. Le Japon dans Cure est quasi inexistant, vide, déjà chaotique. Les personnages sont comme coupés du reste du monde (superbes cadrages sur un Yakusho Koji impérial, bien seul chez lui), obnubilés dans leur enquête, piégés par un petit malin qui prend visiblement du plaisir à mettre ses cours en application. Et si Cure fonctionne parfaitement, si l’on accepte d’être pris par cette histoire à dormir debout, c’est parce que le croisement des genres atteint sa cible, entre une noirceur à couper au couteau et un fantastique halluciné, plongeant le spectateur dans un tourbillon de doutes permanent, le film enchaîne les séquences en suspension (l’effroyable hallucination de Takebe en rentrant chez lui, le délire de son collègue psychanalyste après le visionnage de la cassette) et les ellipses pour agripper le spectateur à la gorge sans créer l’effet explosif : les séquences de meurtres sont filmées sans artifice, avec une grande économie de moyens (distance, sècheresse) car là n’est pas l’intérêt. Cure c’est avant tout l’excellente montée en tension d’un flic épuisé, une traque sans issue, une malédiction sans fin, avec en guise de points de suspension un plan final saisissant.

18 février 2010
par Xavier Chanoine


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