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The Dark Knight

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les avis de Cinemasie

9 critiques: 3.67/5

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20 critiques: 3.95/5



Arno Ching-wan 4 Quand aider le chevalier blanc rend Bat-citizen
Aurélien 3.25 Un second opus inspiré et presque convaincant
Elise 3.5 Relève le niveau après un Begins un peu poussif
François 4.25 Une relecture cohérente et sans aucune facilité
Ghost Dog 2.5 Joker !
MLF 3
Ordell Robbie 3.75 Beau second souffle pour la série mais score raté et facilités d'écriture.
Xavier Chanoine 4 Vraie réappropriation de la licence : un retour marquant
Yann K 4.75 Essai complexe sur le chaos, film d'auteur total et blockbuster ultra intellige...
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Quand aider le chevalier blanc rend Bat-citizen

James Newton Howard (King Kong de P. Jackson) apporte quelques nuances sur la composition musicale, trop souvent balayées par le rouleau compresseur de Hans Zimmer, une zic qui, en plus d’être abrutissante, n’est pas toujours intégrée correctement aux bons passages. A sa décharge, l'abondance de plans cut n'a pas dû aider à l'instauration de longues plages thématiques, ils sont trop nombreux sur un métrage de 2h30 ayant tant et tant de rebondissements qu'on croit parfois assister aux 4 derniers épisodes d'une série Batman saison 2 version 2008. Ca fuse et ça use. Dans le dernier Mad Movies en date, on peut lire dans la bonne preview de Stéphane Moïssakis que Christopher Nolan partait sur un film de près de 3h. La production n'a pas du l'entendre de cette oreille en nous balançant seulement nos "petites" 2h30. Il faut dire que si elle entend de l’oreille qui écoute du Zimmer, on comprend mieux qu’elle veuille faire court la prod. Paf : du coup on s’est mangé les 2h30, donc nous manquent 30 bonnes minutes de narration plus que nécessaires. Avec un Edison Chen humilié en tant qu'étrange figurant d'à peine 5 secondes, on est autorisé à penser qu'il a peut-être sauté au montage. Avec une soirée mondaine à l'issue incertaine, on est autorisé à penser qu'il manque un truc. Avec, avec, avec... Peut-être. Le scénario est franchement bon, la tirade finale rien de moins que son aboutissement et l’ensemble monstrueusement puissant. Mais ces 30 minutes fantasmées fluidifieraient sans nul doute le tout, car sans être un grand génie de la mise en scène Christopher Nolan a pour lui de savoir très bien raconter une histoire et comme là il réussit qui plus est - enfin - à filmer plus que correctement ses scènes d’action, on peut penser qu’une Director's cut plus longue ferait beaucoup de bien à tout le monde. Comme celle d’un 13ième guerrier ou autre Seven Swords tiens, au hasard.


DARK KNIGHT BATMAN  DARK KNIGHT JOKER


Le joker ? Il est bluffant mais n’est pas totalement fou, il vante les joies du hasard (re) tout en nous sortant des plans machiavéliques étudiés au poil près. On a affaire à une formidable raclure de bidet, qui nous sort sa folie comme un joueur de poker le ferait pour brouiller les... cartes. On peut voir dans ce Batman une excellente réflexion sur le bien et le mal, qui arrive à être pertinente en mélangeant un concept polar / film de super héros pouvant s’avérer facilement casse-gueule pour le sieur déguisé. Le bonhomme peut très vite sombrer dans le ridicule dès lors qu’on lui remet un tant soit peu les pieds sur terre, sans gros spot flashy ou autre contre-plongée valorisante. Gros tour de force en l'occurrence : ça passe.

Rarement on aura autant senti une ville exister, respirer, vivre. On voit bien qu'ici il s'agit de montrer qu'il est difficile de dissocier le bien du mal dans un endroit restreint, plein de cachettes et de secrets, un dédale dans lequel autant d'êtres humains tentent tant bien que mal de coexister. On pense aux quelques autres qui ont réussi cette description : Mickael Mann, l'inspiration avouée de Nolan, et John Sayles avec son formidable City of Hope, par exemple. Et cet enchaînement rapide des évènements, parfois à la limite de la crédibilité, rend bien compte de la difficulté qu’on aurait de faire le bon choix si l’on se retrouvait soudain au milieu de ce bordel avec un détonateur dans les mains et le droit de vie ou de mort sur X personnes. Comme ça. D’un coup d’un seul. Hop. Z'avez 10 secondes. Que feriez vous à leur place, abrutis que vous êtes par une abondance de Zimmer, de plans trop cut et de redondissements à n'en plus finir ? Que pourriez-vous donc bien faire ? Fait amusant, si l’on peut dire, car ces tares ne font que schématiser votre travail acharné sans vacances, la télé qui vous zigouille les neurones quand vous rentrez chez vous, vos jeux vidéos HD qui vous grillent la cervelle… Avec tout ce speed abêtissant, la télécommande d’une bombe n'en devient ni plus ni moins que votre vote dans l’isoloir. Paf.

Au final et via cette fameuse ultime tirade qui en aura fait ricaner plus d’un avec son p'tit côté David Hasselhoff is back en chevalier des temps modernes (K2000) là où d'autres préfèreront la rapprocher de celle, superbe, de Mad Max 2, Batman transcende son statut de "simple" super héros pour devenir un être moral magnifique, un citoyen modèle à part entière glorifié ici par le choix qu'a – spoilers à la pelle en vue - la femme convoitée de vivre avec le chevalier blanc plutôt que le vengeur noir, anonyme. Au bout du compte, l’homme chauve-souris réussira à devenir grand, malgré tout. Il deviendra le DARK KNIGHT ! Le vrai ! Il sera Dieu parce qu'il ne sera plus juste lui avec ses p'tits intérêts persos minables, il pourra désormais mourir dignement et tout et tout. Il ne se cachera plus, seul, égoiste, derrière un masque et emportera avec lui les noirceurs de la ville, certains secrets qui, s'ils sont révélés, empêcheront l'espoir de refaire surface. Il incarne le chevalier noir en cela que son armure renferme des horreurs, la part sombre d'une ville, des paradoxes gênants, au nom d'une seule chose : un avenir meilleur, a better tomorrow même, histoire de coller un peu plus au site. Encore que les quelques plans de Hong Kong qui nous sont offerts là sont à ce point superbes qu'ils justifient à eux seuls la fichounette chez nous. Hong Kong... Une scène fut interrompue là-bas en raison d'un raz de marée d'une foule qui cherchait à voir Batman d'un peu plus près. Plus de 100 policiers furent alors été dépêchés sur place en urgence, ce qui eut pour effet de provoquer la colère de Johnnie To qui accusa le gouvernement de HK d'aider davantage les productions étrangères que les locales. HK et ses flingues, HK et sa pollution... Combattre la pollution ? Pas encore, mais ça viendra pour notre Batman qui n'a toujours pas adhéré au projet de développement durable de Gotham City. Chaque chose en son temps. D'abord les ninjas, ensuite le joker et après seulement la pollution. Plus sérieusement, là c'est un sacrifice qu'il fait, une lourde responsabilité qu'il endosse, un poids qui n'a plus rien à voir avec l'égocentrisme de beaucoup de nos super-héros tant aimés. Batman devient l'un des plus justifiés, par-delà l'assimilation du concept à un simple fantasme d'adolescent. Il n'y a plus de gloire, il n'y a plus de ces applaudissements de la foule qui érige usuellement tous nos super héros américains, de Spiderman à Hancock en passant par SOS Fantômes et consorts. Qui voudrait devenir Batman après ça ? Qui ? Il ne se paye pas la meuf qu'il aime, il n'est pas adulé... Ok, ok, y'a la batmobile, y'a la moto, trop d'la balle sans déc'.

Bref. Pour résumer plus légèrement : si Hans ‘y meurt, c’est pô bien grave. Jeu de mot douteux s'il en est. Et il en est puisque, je l'avoue, je l'adore cette B.O.

22 août 2008
par Arno Ching-wan




Un second opus inspiré et presque convaincant

S’il souffre de raccourcis scénaristiques aberrants et d’une mise en scène encore bien trop inégale pour convaincre pleinement, ce Dark Knight n’est pas pour autant dénué de qualités et brille notamment par quelques passages d’une sensibilité singulière, donnant à certains personnages une profondeur dépassant les espérences.

20 août 2008
par Aurélien




Relève le niveau après un Begins un peu poussif

Ce nouvel opus de la saga n'est pas exempt de tout défaut, mais on peut dire qu'après tout ce qu'on a vu avant l'intervention de Nolan en matière de chevalier noir, c'est la meilleure adaptation depuis des lustres. Et même bien meilleur que Batman Begins qui donnait un avant goût de quelque chose de neuf tout en étant un peu nul. Le point fort du Chevalier Noir, c'est d'avoir su combiner un scénario très poussé (pas exempt d'anomalies) à une ambiance vraiment noire. Ensuite, le réalisateur n'en a pas que pour Batman, ni que pour le Joker. Les personnages secondaires sont aussi très bien écrits et très profonds, et joués par des acteurs charismatiques. tels Gary Oldman, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Michael Caine. Du lourd. Évidemment, la palme est à décerner à Heath Ledger qui, comme on s'y attendait finalement, est monumental. Il joue son personnage à la perfection, dans la voix, les grimaces, et bien sûr, le rire ; au point où on se surprend à attendre qu'il réapparaisse à chaque fois qu'on ne le voit pas à l'écran.

Évidemment, il n'est pas sans reproche. Les scènes se succèdent trop rapidement. Comme dit sur le forum (par mlf), cela crée des basculement étranges entre le jour et la nuit, occultant de nombreux événements, mais comme le montage est ultra-rapide, le spectateur n'a pas le temps de se faire à l'idée qu'on l'a un peu arnaqué sur certains détails. Autrement, la musique de Hans Zimmer s'accroche toujours à de gros morceaux pompeux, qui vont malheureusement crescendo jusqu'à la tirade finale d'un ridicule qui devrait tuer. Mais autrement, le résultat est vraiment très bon et il est regrettable que le joker ne revienne pas la prochaine fois sous les même traits.

(Et pour info, Edison Chen apparaît en effet 3 secondes, dont 2 de dos.)


SPOILER (ou pas, ça dépend)
Sinon, petit détail, mais je ne comprend pas pourquoi tout le monde dit avant le film que Aaron Eckhart est double face. J'y suis allé sans le savoir, et j'ai pu apprécier la métamorphose sans m'en douter un instant ni me demander "mais à quel moment il va devenir double face". Par contre je lis partout sur la toile maintenant que "Aaron Eckhart est super en double face", et comme les gens le disent sans penser le moins du monde que c'est du spoiler, c'est que je devais être le seul à ne pas le savoir. Étrange.

15 août 2008
par Elise




Une relecture cohérente et sans aucune facilité

Il est toujours plaisant de voir que le terme "blockbuster" n'est pas forcément à associer à "gros film commercial convenu". Lorsque Nolan a repris la franchise Batman mise à mal par Schumacher et ses deux opus plus proches de la comédie (plus ou moins involontaire qu'autre chose), il l'a évidemment remis sur des rails plus sombres. Et plutôt que de continuer sur les acquis des quatre films précédents, il décide de reprendre du début, comme Burton l'avait fait avec son premier film. Batman Begins narrait donc la génèse du personnage, et The Dark Knight est finalement le juste pendant de Batman Returns, un film plus complexe, plus riche, avec plus de personnages, un "blockbuster d'auteur", à la Burton ou Michael Mann, un film qui ne cède finalement pas aux schémas classiques et aux compromis des machines de guerre US.

Car si cela pourrait paraître évident à dire, Dark Knight est un film qui tourne tout entier autour de son scénario. Combien de blockbusters suivent un simple fil conducteur et des schémas éculés pour se concentrer sur ce qui réjouit le spectateur moyen de blockbusters, à savoir la surenchère de scènes d'action et d'effets spéciaux. Dark Knight est finalement assez avare en grosses scènes d'action. Ok, on fait péter un bâtiment, mais sorti de là, les scènes d'action ne jouent jamais la surenchère pyrotechnique. Le film s'intéresse tout simplement plus à ses personnages qu'à épater la galerie. Et après un premier film qui suivait presque exclusivement Batman/Bruce Wayne, Nolan passe en mode multi-personnage et équilibre remarquablement son film autour d'un trio. Plutôt que de simplement reproduire le schéma "nouveau méchant menace le monde - gentil pète la gueule au méchant", Nolan utilise le Joker comme catalyseur de l'évolution de deux personnages complémentaires, Batman/Bruce Wayne et Harvey Dent/Double Face. 2h40 est assurément long pour un film de ce genre, mais à y regarder de près, impossible de couper ce récit. On pourrait imaginer en faire deux films, mais donner un film à chaque personnage casserait l'interaction entre les trois et surtout la symétrie parfaite Batman|Joker|DoubleFace. Couper le film au milieu en gardant cette interaction aurait fait perdre la montée progressive en tension du plan du Joker et donné naissance à deux films trop similaires. Nolan choisit au contraire d'aller au bout de son idée, de rebuter sûrement le fan d'action et de surenchère pour rester honnête et intègre face au fond de l'histoire.

Et s'il est toujours mieux de rester mesuré sur la dernière performance d'un acteur tragiquement disparu avant la sortie du film, difficile ici de ne pas comprendre les premiers echos sur la performance d'Heath Ledger. On le savait capable de vrais rôles de composition, il récidive ici en se réappropriant le personnage du Joker de manière bien moins "Cirque Barnum" que Jack Nicholson en 1989. Non pas que Nicholson ait été moins bon, il était simplement plus dans le ton "monstre de foire" de Burton. Disparaissant ici derrière un maquillage beaucoup plus sale, travaillant une nouvelle fois de manière remarquable sa voix, Ledger vole littéralement le show sans en faire non plus des tonnes. Pourtant le rôle était casse gueule, car véritable pivot du film. Mais il réussit ici à se le réapproprier de manière tout à fait cohérente avec le ton du film. Chapeau bas.

On passera sur l'apparition anecdotique d'Edison Chen pour s'amuser un peu plus du court passage à Hong Kong où la nouvelle vedette est assurément la tour IFC qui après Tomb Raider 2 se retrouve à nouveau comme décor principal le temps d'une scène. Reste quelques défauts qu'on pardonnera facilement, comme certaines facilités du scénario (le plan du Joker est beaucoup trop "facile" pour être crédible), un Christian Bale héritant d'un rôle finalement bien moins intéressant que lors du premier film, une interprète principale relativement fade face au casting qui l'entoure, et la musique du duo Zimmer/Newton Howard est clairement en deçà des attentes.

24 août 2008
par François




Vraie réappropriation de la licence : un retour marquant

Après un premier opus qui ne se distinguait pas de la masse des blockbusters estivaux, Christopher Nolan poursuit sa réappropriation de la mythologie du Dark Knight avec une suite qui restera clairement dans les anales. Formellement maîtrisé, le film vaut surtout pour son suspense haletant et son effet compte à rebours, un climat d'alerte imposé par un des terroristes les plus dingues du cinéma : Heath Lodger campe le rôle du Joker avec une énergie et une volonté admirables, l'acteur est habité par un personnage qui impose son rythme et ses codes à une ville en pleine insécurité. Si Nolan a su tirer parti de la profondeur des personnages de DC avec une roublardise évidente (magnifique composition et préparation du personnage de Double Face), on ne peut pas en dire autant de la ville de Gotham City, ici presque désuète, n'atteignant que très rarement l'aspect surréaliste et extrêmement noire des épisodes précédents, même les plus mauvais. Pourtant, félicitons Nolan d'avoir osé incorporer à tous les ingrédients qui font que The Dark Knight est un gros blockbuster, une psychologie travaillée, remettant en cause même les ambitions du justicier : doute, réflexion mais finalement action. Et là où Batman Begins remodelait la mythologie du justicier avec trop de superflus (interminable partie entre la Chine et le Tibet), The Dark Knight brasse les thématiques avec un vrai souffle et une vraie rigueur : terrorisme, corruption, sort scellé sur un pile ou face, et lorsqu'il ne castagne pas, il enchaîne les fausses pistes grâce à un montage très efficace (le court épisode tragique de Gordon). Et parce que la mise en scène de Nolan sait s'adapter aux situations, comme ce rapide mouvement à 360° autour de Rachel et du Joker pour imager la folie de ce dernier, elle fait preuve d'une belle densité, privilégiant aussi les émotions au détriment d'une surenchère, celle perceptible dans Batman Begins, le rendant ainsi impersonnel. En revanche, certaines facilités dans la narration ou les apparitions de Batman qui arrivent comme un cheveux dans la soupe auront plus de mal à passer chez certains.

Quelques scènes resteront dans les mémoires (toutes celles du Joker, comme ça c'est fait), en particulier celle où le joker s'amuse à distance à jouer avec les choix des passagers de deux ferry où chacun peut faire exploser l'autre simplement par "choix". Le dernier quart d'heure mêle d'ailleurs habillement ingrédients du blockbuster moderne presque calqué sur le jeu vidéo (Batman devant sauver les faux terroristes et accéder au dernier étage où l'attend le Joker et ses trois rottweilers) et tension créée par une prise d'otage. L'empathie est d'ailleurs possible quand on sait pourquoi Harvey Dent est devenu Double Face. Au final, The Dark Knight est une grande réussite du divertissement, largement au-dessus du lot de tout ce que l'on a vu cette année : du gros calibre bien fait et bien mis en musique par la composition éreintante de Hans Zimmer (malgré l'absence du thème principal qui passerait presque ici inaperçu) et le travail d'interprétation extraordinaire de Heath Ledger faisant du Joker l'un des vilains les plus passionnants du cinéma (et joli compromis avec celui de Burton, plus classe et perfide). Pas un film pour gosses. Et pour info, Edison Chen apparaît trois secondes chrono montre en main.

 


15 août 2008
par Xavier Chanoine


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