ma note
-/5

Le Démon de l'étang

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0

les avis de Cinemasie

1 critiques: 2.75/5

vos avis

0 critiques: -



Xavier Chanoine 2.75 Vengeance!
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Vengeance!

Basée sur les légendes folkloriques populaires du Japon, « les treize nuits de l’horreur » est une série d’épouvante tournée au début des années 70 revisitant ces mythes et récits populaires dans un Japon médiéval particulièrement inquiétant. Aux manettes de ce premier opus sobrement intitulé Le Démon de l’étang, Nakagawa Nobuo, spécialiste du cinéma d’épouvante qui signe ici l’une de ses dernières réalisations et non des moindres. Cette courte œuvre est adaptée d’une pièce de Sanyutei Encho, popularisée au cinéma en 1926 par Mizoguchi Kenji avant de connaître toute une série d’adaptations au cinéma. Malgré le format court, l’œuvre arrive à développer ce que le Kaidan de Nakata Hideo n’arrivait à faire que par fragments : utiliser la sobriété d’une mise en scène pour décupler le pouvoir horrifique des apparitions spectrales. C’est tout le travail autour de la lenteur du dispositif qui rend l’atmosphère si unique : le visage pestiféré de la professeur de shamisen qui se découvre peu à peu, dévoilant alors l’atrocité de la séquence dans son ensemble. Il est en effet question de spectre vengeur, celui d’un masseur aveugle injustement assassiné par un samouraï endetté, dont le corps sera jeté dans l’étang du village. Revenu d’entre les morts, le masseur poussera le samouraï à l’accident : il tuera sa femme avant de se suicider. Une dizaine d'années plus tard, le fantôme du masseur semble de nouveau errer dans le village, surtout lorsque sa propre fille se voit trahie et empoisonnée par le fils de son bourreau douze ans plus tôt.

Très classique dans son déroulement, malgré une belle introduction filmée au ralenti pour accentuer la lourdeur des coups portés, Le Démon de l’étang bénéficie d’une photographie de bonne facture avec des intérieurs filmés avec soin, tout en cherchant les nuances d’angoisse par son sens du montage et le déplacement de l’objectif. Un simple court travelling latéral suffit à dévoiler le spectre caché dans un recoin, observant ses bourreaux avant de mieux les piéger. Le sort réservé à la professeur de musique empoisonnée est une des belles idées de « lente décomposition », très graphique, appuyée par le jeu tout en révulsion de cette dernière, tout comme le combat final entre les deux frères, bien accompagné par la terrifiante partition musicale ici drôlement inspirée. Ainsi, certaines séquences ne seraient rien sans les envolées musicales terrifiantes, notamment lorsque Shinkichi se ballade sous la pluie avec son amie pestiférée avant qu’elle ne disparaisse, ou lorsqu’il découvre qu’elle n’est pas assise dans le palanquin. Cette dernière séquence avait d’ailleurs été également bien négociée dans l’œuvre de Nakata Hideo. Le Démon de l’étang est au final une petite surprise bénéficiant des avantages d’un format de série télé : malgré une mise en place manquant parfois de rythme, son climax final de 20mn emporte largement le morceau, sorte de montée de peur panique aboutissant à un remarquable carnage. Si Nakagawa Nobuo ne révolutionne pas le film de fantôme, il apporte sa patte de spécialiste du genre avec efficacité, sans trop se mouiller, Le Démon de l’étang étant le remake raccourcis de son propre Fantôme de Kasane, réalisé quinze ans plus tôt.



23 janvier 2010
par Xavier Chanoine


info
actions
plus
  • liens
  • série/remake
  • box office
  • récompenses
  • répliques
  • photos
  • bande annonce
  • extrait audio