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Le Dernier Empereur

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.46/5

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32 critiques: 3.73/5



==^..^== 3 Grandeur et décadence du dernier des empereurs chinois…
drélium 4 Beau, épique et intimiste à la fois, tout en nuances et un réalisme historique ...
Ghost Dog 4.25 Ouvrez la porte !
MLF 3
Ordell Robbie 3 Le sens visuel de BERTOLUCCI tombe en partie dans le monumentalisme.
Xavier Chanoine 3.5 Remplit parfaitement son contrat de film à Oscar
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Grandeur et décadence du dernier des empereurs chinois…

Un film hommage au dernier empereur chinois. Il faut avouer que la production a dû y mettre les moyens surtout dans les premières scènes plutôt grandioses. En revanche par la suite, le film, en même temps que l'empereur, perd petit à petit de sa grandeur. L'effet est très certainement voulu, mais cela fait perdre un peu de charme au film, qui tourne vite dans le mélodrame.

Et puis, est-ce que cette interprétation est vraiment proche de la réalité ? Je me le demande. L'empereur n'était peut être pas trop perspicace, puisqu'il a toujours été enfermé dans une prison dorée Mais quand même, qu'il ne soit au courant de strictement rien. Cela me parait presque aussi gros que son palais et puis la propagande anti-communiste à la fin n'est malheureusement plus vraiment d'actualité.



04 janvier 2003
par ==^..^==




Ouvrez la porte !

Le Dernier Empereur, c’est l’histoire tragique d’un pantin comme il en existe peu. Il s’agit de Pu Yi, le dernier Empereur de Chine, qui dès sa naissance avait déjà des prédispositions à la malchance. Né en Mandchourie au début du XXème siècle, il fut enlevé à sa mère à l’âge de 3 ans puis proclamé Empereur de Chine. Les 18 années qui suivirent furent purement et simplement des années de détention au sein de la Cité Interdite: élevé par des eunuques sur lesquels il avait un contrôle total, l’enfant-roi ne sut jamais ni comment pisser correctement, ni même comment lacer ses chaussures… A l’âge de 8 ans, il vit cependant son pouvoir réduit quasiment à néant puisque la République Populaire de Chine fut entérinée, le réduisant à jouer le rôle d’icône vivante au sein d’un palais gigantesque qu’il avait ordre de ne pas quitter.

Et une fois encore, le destin de cet homme s’abat sur lui d’une manière inattendue. Lui qui, de sa vie, n’a jamais quitté sa Cité-prison, se voit irrémédiablement chassé par les Japonais à l’âge de 21 ans. Il ne pourra y revenir qu’à la toute fin de sa vie, alors que la Cité Interdite est devenue un musée ! Entre temps, il joua encore et toujours le rôle d’un pion, cette fois-ci au service des Japonais qui rêvaient de s’emparer de la Mandchourie. Proclamé Empereur de cette province main dans la main avec les insulaires, il se fait vite évincer de son fauteuil. Comble de malheur, sa première femme s’adonne à l’opium et se donne au chauffeur, liaison de laquelle naîtra un enfant mort-né, et sa seconde femme se tire sans plus d’explications. Et pour finir, il se voit accuser d’être un contre-révolutionnaire en 1949 quand Mao accède au pouvoir et passe plusieurs années en prison avant d’être libéré et de retourner à la rue sans rien, comme un vulgaire chien. Quand la fatalité s’en mêle…

Evidemment, avec une histoire pareille, pas la peine de s’étonner que les 2H30 de ce film passent à toute allure ! La reconstitution de l’époque est grandiose, et le cadre jamais foulé par une caméra de la Cité Interdite est forcément très impressionnant. Au-delà de la très intéressante page d’Histoire, Bertolucci décline par la même occasion quelques uns des thèmes qui lui sont chers (fatalité, reconnaissance…) tout en orchestrant un parallèle entre la vie en prison de Pu Yi et l’époque où il était encore auréolé d’un titre d’Empereur. Il s’est par ailleurs entouré d’un panel de très bons acteurs, à commencer par John Lone, inoubliable Pu Yi, mais également de Joan Chen, épouse opiomane et Ryuichi Sakamoto (son œil mauvais dans l’ombre de la réussite de l’Empereur n’est pas près d’être oublié). C’est enfin ce même Sakamoto qui signe une bande originale splendide et archi-connue.

Peu de cinéastes se sont intéressés à l’Orient, et encore moins ont réalisé un tel classique qui, avouons-le, n’aurait jamais pu être conçu dans les studios de Hong-Kong ou de Tokyo. Raison de plus pour ne pas rater cette magistrale tragédie humaine.



23 juillet 2001
par Ghost Dog




Remplit parfaitement son contrat de film à Oscar

Qu’il semble déjà loin le Bertolucci provocateur mais désespérément humain du Dernier Tango à Paris, merveille d’errance amoureuse virant à la tragédie. En quelque sorte le film de la rupture de son cinéma au plus près des hommes et du peuple, Le Dernier empereur n’a de Bertolucci que quelques bribes d’un cinéma qui tend à perdre de sa véracité au profit d’une majestueuse reconstitution Historique d’un dernier Empereur plus naïf que révolutionnaire. La révolution, on la trouvait dans le sublime Novecento, fresque de cinq heures à assommer un cheval de par sa superbe reconstitution de l’Italie d’époque et son authentique alchimie de merde et de fleurs au sein d’un même film. Ce qu’il a perdu en opacité et en contestation, le cinéaste gagne ici en académisme propre, quasi parfait même : comme pour Novecento, le changement de teintes évoque le passage des années (ici l’on passe d’un jaune flamboyant à un verdâtre repoussant), les mouvements de caméra sont à l’image de la Cité Interdite, renversants et d’une ampleur qui forcent le respect. Académique donc, aussi bien dans sa mise en scène que dans sa narration évoquant le destin tout sauf impérial d’un petit bout de chou qui se demande ce qui lui arrive et qui se retrouvera seul face aux bouleversements de tout un pays, le dernier empereur ne l’aura été que dans sa cité barricadée de toute part. Bertolucci raconte donc d’années en années le destin de Pu Yi avec un sens de la narration toujours aussi parfait quand il s’agit de fresque pour le grand écran, le seul problème est que cette application quasi maladive n’a plus l’impact qu’elle avait à l’époque.

Ce cinéma aujourd’hui n’a plus besoin de décors ahurissants, d’acteurs au jeu millimétré, de peinture sociale évoquant la modernisation d’un pays sur une tranche de plus de cinquante ans pour épater, ou alors il réussit le pari de respecter ce contrat en ajoutant une donnée pas négligeable quant à la bonne digestion de tout ceci : la grâce. Malgré des séquences superbes (Pu Yi jouant aves les ombres et les mains de ses amis à travers un drap, sa séparation avec sa mère, ses premiers ébats amoureux avec sa première et seconde épouse, les dix dernières minutes), le film n’a pas la saveur particulière de certaines fresques davantage personnelles, du chef d’œuvre Il Était une fois en Amérique de Leone à Novecento (tous deux mis en musique par Morricone, tiens tiens…), sans doute est-ce là le surplus ostentatoire qui alourdit le film plutôt que de l’illuminer. Pourtant il y a de vraies traces d’un auteur de talent ici : un filmage et découpage formidables, une quête d’éternelle grandeur, une application quant à la véracité des propos. Mais si chez Bertolucci on danse, on hurle et on se révolte dans l’amour, la haine et la crasse, Le Dernier empereur contient pratiquement tout ceci dans un dernier quart d’heure marquant où l’on agite les drapeaux rouges comme les paysans de Novecento pour célébrer la victoire. Quant aux précédentes 2h15, c’est de l’Oscar gagné d’avance au même titre qu’un Gandhi ou Titanic. D’immenses qualités, mais en le revoyant aujourd’hui, on est à peu près sûr que ce cinéma là n’a plus tout à fait le même impact.



16 mai 2009
par Xavier Chanoine


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