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The Rebel

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 2.75/5

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11 critiques: 2.84/5



Florine 2.5 Histoire coloniale à la sauce kung-fu
Arno Ching-wan 3 Coup de pied rotatif à la verticale de l’été
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Histoire coloniale à la sauce kung-fu

Ce drame historique agrémenté de scènes d'arts martiaux a fait un tabac au Viêtnam, et sort bientôt aux Etats-Unis.
Son réalisateur a grandi et étudié aux Etats-Unis mais il est d'origine viêtnamienne, le film est donc parfois présenté abusivement comme "viêtnamien", ce qui n'est pas vraiment exact - les locuteurs de viêtnamiens s'insurgent d'ailleurs de la prononciation des dialogues en viêtnamien par l'acteur Johnny Nguyen, et en tant que Français on sourit beaucoup quand ce sont les "Français" qui parlent.
Mis à part ces questions nationales (les problèmes de prononciation sont quand même un frein pour adhérer à l'histoire, mais passons), The Rebel est un agréable drame d'action, avec une intrigue limpide, inspirée de l'histoire du propre grand-père du réalisateur, et une mise en scène simple et efficace.
rebel8.jpg La "rébellion" a pour cause l'amour, la romance entre les deux héros individualise donc l'histoire collective de la résistance contre le gouvernement colonial. Le contexte historique est peint à grands traits, et le scénario souligne notamment l'importance de l'utilisation des Viêtnamiens par les Français  - les collaborateurs indigènes étant indispensables au maintien de l'oppression. Sur cet arrière-plan historique se greffe de manière plus ou moins fluide deux sortes de conventions, celles de la romance et celle du film d'arts martiaux, ingrédients indispensables à la réalisation d'un film à succès. La scène d'amour gagne en intensité grâce à l'urgence et le danger de la situation (les balafres et éraflures de la fille sont là aussi pour les rappeler). Pour les arts martiaux, pas de grands combats collectifs ni de mise en scène trépidante, mais quelques duels très réussis, avec des étranglements entre les deux jambes impressionnants - surtout quand on apprend que l'actrice n'a suivi qu'un entraînement d'arts martiaux de trois mois pour jouer le film. Mais cette simplicité de la mise en scène est revendiquée par le réalisateur, qui en fait une question de principe, déclarant que la caméra unique est en quelque sorte un gage de vérité du point de vue - s'opposant en cela au montage rapide des films hong-kongais, qui fabriquent en quelque sorte le combat dans le montage même (Nguyen se place ainsi implicitement du côté des cinéastes Américains, selon la dichotomie dégagée par Astec dans son article L'asiatisation du cinéma d'action occidental (fr) ). Reste que la scène finale de libération des prisonniers par eux-mêmes à coup de poings et de pieds est très réussie.
En ce qui concerne l'interprétation, outre le problème de prononciation du viêtnamien et du français, l'acteur chevelu qui joue l'agent pro-français est assez peu crédible, il surjoue tout et pourrait figurer dans n'importe quel film d'action sans que son jeu soit modifié d'un iota. Johnny Nguyen, membre de l'équipe américaine de kung-fu de son état, est un peu juste comme acteur mais quand il agit au lieu de parler, ça va (en plus il est très beau). L'actrice Thanh Van Ngo incarne par contre très bien l'héroïne fougueuse et sachant se battre.
Un film tout à fait regardable dans l'ensemble donc, mais pas le grand film historique dont le réalisateur rêvait - même s'il souligne qu'il s'est bien documenté ("j'ai lu sept livres pour écrire le scénario", précise-t-il un peu naïvement).

12 janvier 2008
par Florine




Coup de pied rotatif à la verticale de l’été

Pas de Lorenzo Lamas en guise de rebelle mais un Nguyen et ses grandes jambes qui lattent tout aussi bien. Sinon mieux. En gros, c’est le bon côté du film : ses coups de lattes et quelques prises rigolotes parce que pour le reste, pfiouuu… le Vietnam a du boulot pour copier la Corée en matière de nationalisme kaboum réunificateur. La formule est connue pourtant : faut d’la zicmu pompière, pas un truc lent monocorde soporifique tout du long. Et qu’est ce que c’est que cette idée de vouloir ménager tout le monde là-dedans ? !

Le « rebel » - ah que Johnny NGUYEN Tri ! - le devient pour les beaux yeux d’une activiste capturée. C’est ce qu’on nous dit en tout cas parce que le sieur Nguyen - que nous appellerons N1 pour plus de commodités - joue mieux des guiboles que du registre facial. En ce qui concerne le grand écart, facial également, il est à noter qu’il est absent du métrage et n’est évoqué ici que pour ce jeu de mot facile. N2, le Dustin Nguyen de 21 Jump Streets, est le traître de service, que l’on comprend parce qu’il a beaucoup souffert à cause d’une sombre histoire avec sa mère et… « I said jump ! C’est quoi ce foutoir ? » Un traître est un traître, ça n’est pas un gamin influençable de huit ans notre vilain. Et puis voici venir notre beau pays colonisateur, la France, vrai méchant de service (comme dans David Crockett !) qui, quand elle n’oublie pas de très mal parler la france ou fouette l’autochtone pour passer le temps, se voit valorisée par ses opposants. « La France a aussi apporté de bonnes choses au pays, faut r’connaître » nous sort de but en blanc la belle activiste jouée par NGÔ Thành Vân lors du passage mélo au clair de lune obligé de la chose. N3, NGUYEN Chánh Trực, le réalisateur, s’en sort très correctement, plus que ça même dans les bonnes scènes d’action du film, aidé d’ailleurs par une très chouette photo et des zolis décors, mais le tout manque d’engouement, manque paradoxalement de ce nationalisme primaire viscéral qui nous ferait devenir vietnamien pendant 1h40, de cet esprit militaire communicatif d’un 2009 Lost Memories aux nombreux points communs. La faute, un peu quand même aussi, à N1, bien joli mais qui n’a, malgré ses cheveux gominés et ses fringues blanches très « cool attitude », aucun charisme. Avec sa coupe de cheveux longs N2 évoque quant à lui plus les années 90 que 20 – « I said jump ! Un gros bond dans le temps là ! » -, ce qui nous donne ce « N1+N2+N3+Nn+XX »  franchement correct dans ses scènes bourrins mais tout aussi franchement naze le reste du temps. I said dommage, j’en attendais un petit peu plus qu’un bis tout juste sympatoche de celui-là. 

25 novembre 2008
par Arno Ching-wan


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