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Les 8 diagrammes de Wu-Lang

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les avis de Cinemasie

7 critiques: 4/5

vos avis

37 critiques: 3.93/5



Anel 4
drélium 4.5 La fureur à l'état brut !
François 4.5 La Rage
Ghost Dog 3.75 Kung fu sombre
jeffy 3.5 Beaux combats lance et bâton
Ordell Robbie 4 Perle Noire
Xavier Chanoine 3.75 Un classique de la maison Shaw
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La fureur à l'état brut !

Enfin ! Enfin un Liu Chia Liang qui défouraille vraiment avec un Gordon Liu qui souffre, un sombre désir de vengeance brute et des combats phénoménaux.

Ouverture du film qui promet déjà un Liu Chia Liang unique, Les 7 frères Yang et leur patriarche, tous issus d'une puissante et honorable famille martiale, sont pris en embuscade par les manchous dans un décor en studio surnaturel sur fond de ciel noir qui sent déjà fort la mort, la rudesse et l'aridité. Seul rescapé avec son 6ème frère traumatisé par l'hécatombe, Gordon Liu, ivre de colère, réussit à s'échapper et part bientôt pour le temple shaolin, bien décidé à se retirer du monde en embrassant le bouddhisme et ce par tous les moyens. Le sixième frère Fu Sheng devenu fou s'efface au profit de Gordon pour des raisons tout aussi macabres que cette ouverture.

Gordon Liu, Alexander Fu Sheng, Kara Hui, à vrai dire tout le monde même Liu Chia Liang, sont en rage. Une rage qui transperce littéralement la pellicule. Une énergie dévastatrice encense "8 diagram pole fighter" de bout en bout ce qui en fait un pur chef d'oeuvre crépusculaire du kung-fu old school. On savait Gordon Liu charismatique dans Master killer, ce n'est rien comparé à la fureur de eight diagram. On connaissait l'énergie d'Alexander Fu Sheng qui la souvent placé en successeur favori de Bruce Lee dans le coeur du public local, il montre une nouvelle fois une énergie et surtout une rage incroyable (ou à claquer selon) dans "eight diagram" même si on ne le voit que trop peu malheureusement. Sa mort accidentelle pendant le tournage a fortement perturbé les esprits, l'architecture même du film, et n'est certainement pas étrangère à l'intensité qu'offrent Gordon (devenu personnage principal par la force des choses) et Kara Hui lors de la scène finale.

A la différence de la 36ème chambre de shaolin aka "master killer", un peu trop porté au culte à mon avis, "8 diagram..." offre non seulement une ambiance shaolin comme seul Liu Chia Liang sait le faire mais aussi, et surtout, des combats de bo (bâton shaolin) nombreux et violents d'une maîtrise extrême qui resteront à jamais dans les sommets du kung fu pian "old school".

Le long combat final est un incontournable à lui tout seul. Peut-être même le combat old school qui enterre tous les autres. ==>

Eight diagram est souvent montré du doigt comme le Liu Chia Liang qui a définitivement fait couler la Shaw. Liu Chia Liang était à cette époque le dernier grand réalisateur du studio au bord de la fermeture et ce type de récit sanglant est bien loin de ses autres films emprunts de respect, de non violence et d'humour. Échec commercial retentissant, le film est très proche des Chang Cheh de cette époque, enragé, sanglant, tragique et violent. Le public bouda naturellement cette rage délivrée en plein milieu d'un engouement général pour les kung-fus comédies à la Jackie Chan.

Évidemment, niveau cohérence, on est très loin du respect boudhique et de l'ambiance plutôt tranquille et, sur ce point, plus réaliste du temple shaolin de Master killer (titre américain pour le moins inadapté). Mais au diable ce détail de fond, Gordon débarque au temple, non pas exténué comme dans "Master killer", mais au contraire, ivre de vengeance sanguinaire. Il aura toutes les peines du monde à ne pas tout casser tant il est toujours à la limite d'exploser. Les maîtres shaolin sauront canaliser cette énergie mais le vengeur ne se génera pas pour laisser exploser une ultime fois sa colère lors du combat final afin de mettre un terme aux démons qui le hantent. Et on ne lui en voudra pas, bien au contraire tout comme aux moines qui se sentent soudain investis d'une mission purificatrice pour la moins dévastatrice.

Eight diagram est une oeuvre vraiment à part dans la filmo de Liu Chia Liang, une sorte de testament macabre où il renoue avec les différences qui l'avait éloigné de Chang Cheh, le kung-fu, médium violent et peu respectueux exacerbant la vengeance brute. Cette rage typique de Chang Cheh alliée au savoir faire inégalable de Liu Chia Liang en matière de chorégraphie en fait pour ma part le meilleur kung fu old school de tous les temps !

Les premières scènes comme toujours assez caricaturales peuvent prêter à sourire pour le découvreur de ce genre de film mais gageons qu'au fil du métrage, du sérieux de l'ensemble, et de l'arrivée d'un enchaînement de combats finaux époustouflants, il saura apprécier le spectacle à sa juste valeur. Car des chorégraphies comme celle-ci sont vraiment de pures perles rares.

Une dernière pensée pleine de respect pour Alexander Fu Sheng, acteur énergique par excellence, qui fait ici sa dernière apparition, victime d'un accident de voiture qui lui coûtera la vie en plein milieu du tournage et à seulement 29 ans. Accident qui fit beaucoup parler notamment parce que Fu Sheng habitait à ce moment dans la même maison que Bruce Lee (paraît-il), lui aussi victime d'une mort précoce et brutale... glp.

05 mai 2003
par drélium




La Rage

Liu Chia-Liang a toujours suivi la même règle tout au long de sa carrière, càd promouvoir le kung-fu, mais parfois au dépend du reste du film. Bref, un bon Liu Chia-Liang, ça dépote au niveau technique, mais c'est souvent filmé de manière trop technique, et avec une dramatisation quasi-inexistante, au contraire d'un Chang Cheh qui faisait l'exacte inverse. Sauf que ces grands noms du cinéma de Hong-Kong ont su combler leurs lacunes le temps de quelques films, dont fait parti cet "Eight Diagram Pole Fighter".

Le début laisse pourtant présager un Liu Chia-Liang bien typique: old school, avec ses décors en studio, ses acteurs déguisés en vieillard (Lily Li avec ses cheveux blancs...), sa théâtralité parfois difficile à accepter (voir le début où le père se fracasse littéralement le crâne pour mourir les bras en croix), ses combats certes techniquement irréprochables, mais encore un peu trop maniérés et "chorégraphiés" dans le mauvais sens du terme. Bref, on part pour un bon Shaw Brothers, mais avec ses défauts que l'âge nous fait accepter. Sauf que cette fois, Liu Chia-Liang ajoute une vraie dramatisation à son film, et l'emplie d'une rage très palpable qui fait voler en éclat les figures héroïques du cinéma chinois classique. Le début laisse déjà présager une violence de tous les instants, la suite le confirme. Rarement un film aura montré des acteurs autant en tension tout le long du film, du défunt Fu Sheng à l'incroyable Gordon Liu.

Le film monte donc en puissance, et améliore ses scènes de combat au fur et à mesure, pour déboucher sur des affrontements tout simplement démentiels. On commence par des "Ok, déjà vu, on connaît", on poursuit par des "Pas mal", on continue avec des "Ah oui quand même" pour finir sur des "mais ça déchire tout!". On a beau dire que c'est répétitif (tous les combats se sont au bâton ou presque), plus le film avance plus les combats deviennent inventifs et rapides. Le final avec les cercueils empilés préfigure les "Il était une fois en Chine", avec des chorégraphies beaucoup plus aériennes par moment que ce à quoi Liu Chia-Liang nous avait habitués. Ces qualités techniques et visuelles sont complétées par cette rage omniprésente qui fait du final une explosion de violence. A cela vient se rajouter une réalisation plus soignée que d'habitude pour Liu Chia-Liang, qui parvient à délivrer des plans de grande qualité en dehors des combats, et surtout des scènes poignantes comme celle où Gordon Liu se rase lui-même le crâne pour pouvoir devenir moine. Le tout beignant dans une atmosphère macabre de mort et de vengeance, probablement influencée par le décès prématuré de Fu Sheng, et qui transforme les "héros" en figures finalement peu appréciables.

Au final, il est évident que le film reste avant tout conseillé aux fans d'arts martiaux, puisque la majeur partie de l'histoire consiste en de nombreux combats au bâton et à la lance. Mais pour une fois avec Liu Chia-Liang, le film dépasse le cadre de la simple démonstration technique (de qualité) pour devenir un vrai film dramatique rempli de rage et de fureur. Même vingt ans après, cet "Eight Diagram Pole Fighter" reste aujourd'hui parmi les plus grands films d'arts martiaux jamais réalisés, d'autant plus lorsqu'on le resitue dans son contexte, à savoir une ambiance aussi dramatique que celle du film, entre la mort accidentelle de Fu Sheng, la mort commerciale de la Shaw Brothers alors au crépuscule de son histoire, et la mort artistique d'un Liu Chia-Liang, qui ne retrouvera jamais vraiment son meilleur niveau. Grand film malade, Eight Diagram Pole Fighters se résume en deux mots présents tout au long du film: "A mort!".



31 mars 2004
par François




Kung fu sombre

Digne d’une tragédie grecque – la première scène hors du temps peut d’ailleurs faire penser à un théâtre -, Eight Diagram Pole Fighter narre le destin héroïque de 2 frères, seuls rescapés d’une famille nombreuse décimée dans un traquenard, l’un devenant fou et l’autre devenant moine. Malgré les énormités du scénario (le 5ème Yang balaye ses promesses de coupure du monde bouddhique dès que sa sœur est en danger et tout le temple vole à son aide, le destin du 6ème Yang est complètement escamoté), on ne s’ennuie pas, et ce malgré le peu de combats parsemant la grosse heure entre la première et la dernière scène purement dédiée à l’action. Ca hurle beaucoup (il faut aimer…), c’est parfois bien lourd (l’épisode à répétition des dents, annonçant peut-être la vague des CAT III made in HK), mais ça reste parfaitement chorégraphié et cadré lors des affrontements au bâton (de beaux plans larges aux angles de vues juxtaposés intelligemment). Je m’attendais cependant à mieux connaissant la réputation de ce film…



04 janvier 2005
par Ghost Dog




Beaux combats lance et bâton

Je dois d'abord avouer que j'ai un peu de mal avec les SB martiaux (sacrilège). Difficile d'accrocher trop au scénario, l'intro est un peu longue, mais c'est surtout la psychologie du héros qui pêche, le coté partagé entre renoncement et vengeance n'étant pas assez développé, on a l'impression qu'il passe de l'un à l'autre sans que cela lui pose problème. Coté martial, j'ai plutôt apprécié, d'abord parce que les combats à la lance et au bâton sont techniquement interessants et que le partie pris de ne pas diversifier les combats confère une homogénéité de style. Sur le coté supposé violent du film, ca ne m'a pas franchement marqué, ca reste nettement en dessous de the sword par exemple avant tout par ce que les rôles des méchants sont inconsistants. Au final un film conforme a mes attentes mais qui ne reverrai pas de sitôt.

24 avril 2004
par jeffy




Perle Noire

 

 Bien plus qu'un Human Lanterns inégal, on peut considérer ce Liu Chia Liang moins atypique qu'il en a l'air -Excecutioners from Shaolin portait après tout dans une moindre mesure l'influence Chang Cheh- comme un véritable dernier souffle de ce qui fit la grandeur du style Shaw Brothers dans les années 70, une réussite qui n'a rien à envier aux films plus connus et considérés comme majeurs du cinéaste, une véritable pierre tombale érigée à une certaine idée du cinéma: de par sa noirceur de ton, ses dechainements de rage, de combats furieux et ensanglantés, on a l'impression d'une oeuvre qui a la conscience d'etre la dernière en son genre, d'incarner une certaine fin d'époque. Et qui fut d'ailleurs le dernier film avant sa mort d'Alexander Fu Sheng, acteur pas toujours charismatique mais trouvant ici un grand role. Et hors les scènes d'entrainement dans le temple qui baissent un peu en intensité le film maintient jusqu'au bout son désespoir, sa noirceur au travers d'un scénario très bien construit contenant outre les thèmes de la trahison avec la sensation de disparition d'une certaine idée de l'honneur qui lui est liée donnant au film son cachet "fin d'époque", celui de la confrontation de manières différentes d'humilier l'adversaire, de la capacité à savoir canaliser sa rage et enfin la question déjà présente dans d'autres films du cinéaste de la façon de réutiliser un héritage martial. Le final n'est meme pas expédié, offrant une conclusion déchirante après un combat plein d'intensité, les acteurs sont excellents dans un registre mélodramatique exacerbé. 

Outre quelques baisses d'intensité dans le film, sa mise en scène n'est pas non plus sans reproches: si elle est impeccable au début -zooms exécutés proprement, caméras se rapprochant des personnages avec une vraie ampleur classique-, elle souffre par la suite de coups de zooms très brouillons qui gachent sa belle ampleur épique. Reste néanmoins un grand Liu Chia Liang aux combats inoubliables, à la tristesse palpable. Le style Shaw se meurt -le film se plantera d'ailleurs lamentablement au Box Office, il s'était trompé d'époque mais c'est ce qui fait son charme- mais meurt non sans avoir offert un beau feu d'artifice saignant, un de ces films qui doit sa puissance à ce qu'il contient encore des seventies, cette décennie où le cinéma populaire osait bien plus qu'aujourd'hui. 

La flamme changchehesque semblait ici mourir, elle sera rescucitée par la suite brièvement par Woo. Sans trouver d'héritiers sur la planète ciné ensuite. Le cinéma de Hong Kong allait renaitre deux ans plus tard de ses cendres pour connaitre son dernier age d'or à ce jour. RIP Fu Sheng. RIP une certaine idée du cinéma de Hong Kong (et du cinéma) bien plus fascinante que ce qu'il est devenu aujourd'hui.



31 mars 2004
par Ordell Robbie




Un classique de la maison Shaw

Liu Chia Lang expose les grandes valeurs et traditions chinoises avec une finesse ahurissante, il ne sera pas choquant de voir en plein combat, une présentation d'un des combatants, une prosternation, etc. Les valeurs chinoises sont fascinantes et leurs traditions me passionne, c'est pourquoi j'ai totalement adhéré à cette oeuvre impressionante : visuel extraordinnaire, combats absolument incroyables (une bonne quinzaine), sublimement photographiés avec des zoom, des dézooms, des travelings, du 360, Liu Chia Lang est un géni absolu de la mise en scène. L'interprétation est étonnante, on croirait être en face d'un véritable opéra chinois. Ca danse, ça se contemple, ça s'éclate quoi. De préférence, voyez le en Mandarin (ou en Cantonais) pour bénéficier d'une partie sonore beaucoup plus élaborée et réaliste. Un film souvent magnifique et définitivement bluffant. Un de mes Shaw préféré.

Esthétique : 4/5 - L'un des Shaw les plus spectaculaires dans ce domaine. Musique : 3/5 - Pas grand chose de bien mémorable. Interprétation : 3/5 - Un casting incroyable. Scénario : 4.25/5 - Lorsque les combats remplacent les mots...



13 février 2006
par Xavier Chanoine


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