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L' Epée de vérité

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.88/5

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1 critiques: 3.75/5



Arno Ching-wan 3.75 Bourrasque aussi rapide que sanglante
Ordell Robbie 4 Trancher dans le vif.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Bourrasque aussi rapide que sanglante

Du ronin imperturbable, de la princesse en détresse, du vent dans les saules, des lucioles un soir de calme repos, une tempête de shurikens, des silhouettes derrière un paravent, du tatouage tentaculaire sur le dos sensuel d’une femme mystérieuse, des têtes tranchées par milliers et, enfin, des feuilles blanches tâchées de rouge, les éphémérides d’un ride éphémère bien remplies s’envolant au loin après avoir nettoyé une épée souillée du sang d'impurs ninjas. Crue mémorable d'hémoglobine dans les sillons des campagnes japonaises...

Pour ce sabre, la vérité n’est que mort éthérée, passagère et oubliée. Aurait dû s'ensuivre un second épisode, qu’on s’en souvienne et, surtout, qu’on sache ce qu’il advint après. Mais l’opus ne vient toujours pas, perturbé à l’idée de surenchérir dans un domaine surchargé d’icônes en seulement 1/24ième d’une journée qu’il va bien falloir terminer. Dans le calme. S’il vous plaît. L’orgie chambaresque de morts s’enchaîne sans temps mort. Lui seul s’en sortira d’ailleurs, sûrement, mais pour que l’histoire boucle sa boucle, un autre segment aurait du se greffer à cette barbarie Dezakienne. Défouloir sans queue ni tête: la première est hors champs tandis que la seconde y retombe après décapitation violente. La boucle n’est pas bouclée, la ceinture est ouverte et le sein dur est offert. Tant mieux, Osamu n’est (et ne naît) pas dans les choux, il le sait et la moisson y est abondante. Et la suite ? Inutile on vous dit, les personnages n’existent pas. L’exercice de style ne peut s’embarrasser d’une présentation dramatiquement cohérente, néfaste à une quantité instantanément exutoire, là pour défouler en un temps record un spectateur énervé qui se fout complètement de savoir que ces protagonistes vont vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants. Non. Qu’ils crèvent, il aura là quelques têtes supplémentaires à voir valdinguer dans le décors, des victimes qu'une imagination sadique se devra de représenter d'une façon différente des autres pour faire "rebondir" le spectacle convenablement.

L’OAV fait honneur à la deux dimensions, optimisée par une narration maîtrisée autant qu’un sabre par un samouraï Dezaki dont la prestation rapide est si parfaite que d’aucuns tendraient à n’y voir là qu’une norme cobraienne. Qui n’en était déjà pourtant pas une. En démontrent certaines créations, plus récentes, qui peinent à égaler une telle fluidité malgré des moyens actualisés visuellement plus fort. Parait-il. Osamu rejoint Yoshiaki dans l’art du découpage instantanément évocateur (1): un visage en gros plan, un arrière plan épuré – vide de tout, une seule couleur prédomine -, on enchaîne avec du noir, un éclair et un bruit - « splatch ! » - puis un dernier plan, bref, sur cette même tête volant dans des airs aussi étonnés qu'elle, peu habitués qu'ils sont à ce que pareille démesure ne vienne perturber leur quotidien tranquille, à peine agrémenté jusqu’alors de quelques lucioles muettes comme des tombes (2).

Avec Goyokin, Sword for truth préfigure clairement Ninja Scroll. Mais l'oeuvre rend aussi hommage aux excès violents des Baby Cart, chambaras cultes ici dynamités par une technicité propre à l’animation. L'anime Kamui de Rintaro, jusqu’alors référence "ninjesque", est également cité l’espace d’une scène disco pleine de ninjas bondissants. La rougeur menstruelle de leur costume nous donne d'ailleurs leur sexe... « L’épée de vérité » est un poème guerrier joyeusement abscons. Revigorant.

(1) Bien qu’en fait je trouve la narration de Dezaki un poil moins anguleuse que celle de Kawajiri. Donc plus organique, finalement. C’est sans doute cela qui le conduira vers Black jack et ses chirurgies dans le cœur du sujet ! Même si, paradoxalement, le travail de Dezaki sur BJ fut beaucoup plus tempéré que sur ce type d’explosion ultraviolente.

(2) Sauf quand deux gamins viennent les gonfler au fin fond de leur grotte. Auquel cas elles font "bzzz" les lucioles, faut quand même pas déconner!



09 avril 2007
par Arno Ching-wan


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