ma note
-/5

moyenne
3.82/5

Le Visage d'un Autre

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 4nombre de notes: 8nombre de notes: 5

les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.88/5

vos avis

13 critiques: 4.31/5

visiteurnote
k-chan 5
Miyuki 4.75
Samehada 4.75
Izzy 4.5
A-b-a 4.25
Hojo 4.25
Simon VD 4.25
Titeuf@ 4.25
Kokoro 4.25
Pikul 4
hkyume 4
Mounir 4
Bastian Meiresonne 3.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Face Off

Voilà un film basé uniquement sur ses dialogues entre protagonistes échangeant plus ou moins directement à propos d'identité et de solitude. Teshigahara joint plus d'une fois ses réflexions à sa mise en scène parfois baroque. Le film, me semble-t-il, frôle le thriller psychologique intimiste, notamment via la relation entre Okuyama (Tatsuya Nakadai) et son psychiatre, fasciné par l'expérience.

08 avril 2021
par A-b-a


Confession d’un masque

Nouvelle collaboration entre Hiroshi TESHIGAHARA, l’écrivain Kobô ABE et le musicien Toru TAKEMITSU après le chef-d’œuvre LA FEMME DES SABLES, ce VISAGE D’UN AUTRE est dans la droite ligne artistique de son prédécesseur. L’univers obsessionnel de ce grand romancier fait appel régulièrement au fantastique, à l’absurde, pour mieux mettre en lumière les failles et les doutes de notre condition humaine. LA FACE D’UN AUTRE, titre du roman, poursuit le raisonnement en présentant ce personnage qui perd petit à petit son identité suite à la perte accidentelle de son visage. Très fidèle au livre adapté par ABE lui-même, le long –métrage de TESHIGAHARA est le cheminement étrange de cet anti-héros sur la voie de la découverte d’un autre soi, détaché des contraintes sociétales et des repères traditionnels qui forgent habituellement notre personne. Très cérébral, voilà une œuvre certainement pas destinée à un très large public, éloignée du divertissement pur pour accéder au conte philosophique impitoyable comme ABE en avait le secret. Mais tout le talent du cinéaste est de rendre lisible un propos si intelligent et profond, et il y parvient. Son adaptation est somptueuse, baignant dans un climat de bizarrerie permanente, sorte de rêve éveillé (…proche du cauchemar), ou les dialogues participent à ce décalage d’avec le réel. Le noir et blanc magnifie des décors extérieurs impersonnels qui accentuent l’impression de solitude du héros, tranchant avec l’intérieur très étrange de la clinique, univers clos d’où part l’histoire. L’approche unique du score musical de TAKEMITSU est encore une fois à l’œuvre, mélange de bruits évocateurs dissonants au lyrisme et à l’élégance du thème principal tout en cordes. Tatsuya NAKADAI joue ce personnage au masque inquiétant de banalité, il est prodigieux. On retrouvera aussi l’interprète de la FEMME DES SABLES dans le rôle de l’assistante et amante du psychiatre, Kyoko KISHIDA, à la sensualité toujours aussi torride, sanglée dans cet uniforme strict d’infirmière parfaitement dans le ton glacial de l’ensemble. La jeune fille à la marque sur la joue, démarcation réelle ou fantasmée du handicap de l’homme, apporte une note d’humanité dans cette vision clinique de notre société, mais aussi une mélancolie sourde et sans beaucoup d’espoir au bout…Autant de scènes magnifiques, tout comme ces retrouvailles du couple principal, entre pathétique et émotion. Le final superbe est comme un point de non-retour : le héros gagne une liberté puisque son identité n’a désormais pas plus de vérité que son visage, maintenant libéré des limites et des lois régissant la société, dans la perspective d’un monde privé de toute identification et donc de toute transgression. Mais aussi un ultime plongeon qui dans le suicide : la fille à la marque, qui dans la folie : notre homme sans visage. Un raisonnement brillant pour un film fascinant.

19 août 2005
par Kokoro


Dieu est mort

Mon thème de prédilection personnel – en plus de celui du brouillement entre fiction et réalité – est celui du trouble de l'identité personnel; et l'un de mes écrits personnels parmi mes préférés est sans aucun doute celui écrit il y a un peu plus d'une dizaine d'années et publié dans une revue littéraire allemande d'un jeune homme, qui décide un beau matin de sortir sans mettre son "masque" obligatoire et qui se fait arrêter pour "trouble de la voie publique".
Inutile de dire, que j'en attendais beaucoup de cette nouvelle collaboration entre Kobo Abe et Teshigahara.
Le film ne m'a pas déçu – bien que j'attende avec impatience de lire l'ouvrage de l'écrivain sans aucun doute meilleur encore que son adaptation, car la réflexion d'Abe semble bien trop riche, pour que le cinéaste ait pu la retranscrire dans sa totalité à l'écran.
Au-delà du simple trouble de l'identité personnelle (vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis des autres), l'histoire est également celle des apparences trompeuses en général. L'enivrement est donc également une sorte de masque pour se donner un autre visage (se donner du courage, libérer la parole et la pensée, ne plus être responsable de ses actes,…); mais le "visage" peut également être celui d'un paysage urbain (magnifique plan sur un énorme chantier en construction) ou celui d'une nation dans son ensemble. Parallèlement à l'histoire de M. Okuyama, Teshigahara raconte donc également l'Histoire du Japon lui-même par le personnage de la mystérieuse jeune femme au visage défiguré. Rien que sa blessure semble signifier celle du Japon défigurée à tout jamais par la seconde Guerre Mondiale. Elle est agressée par un "fou" avec – en fond sonore – des extraits des discours de Hitler. Elle couche avec un homme, qu'elle appelle "grand frère"; comme la légende de la création du Japon en lui-même. Elle décide finalement de se noyer, tandis que son frère est "irradié" par une forte lumière, semblable à celle de la bombe atomique.
L'histoire du Japon transformé se retrouve également dans l'histoire principale: M. Okuyama fréquente un bar allemand, servant de la bière dans des chopes arborant (l'ancien) aigle allemand et écoutant des chansons allemandes (avec une chanteuse filmée en plan rapproché, qui finit par "Pays, où es-tu").
L'identité d'une personne passe en grande partie par son identité nationale – or, le Japon n'en a plus dans la période de l'après-guerre, déchiré entre les traditions abandonnées, la déception du fort discours manipulateur nationaliste, les diverses influences occidentales et – surtout – celle de l'occupant américain.
Une belle leçon de morale également: seuls les soi-disant "fous" et l'Amour peut voir au-delà des apparences pour voir le fond de la vérité.
La fin est tout simplement terrifiant dans un total renoncement de soi et son affirmation comme quoi Dieu serait mort: création d'une force supérieure, l'homme est pourtant capable de décider de sa propre identité, jusqu'à décider de al rejeter toute netière.
Sans atteindre la perfection de son précédent "Femme des sables", Teshigahara réalise quand même une œuvre passionnante, expression ultime en travaillant avec pleins de collaborateurs artistiques divers, dont un architecte pour les décors, un graphiste pour son générique si particulier, le fidèle Takemitsu Toru à la musique et l'écrivain et poète Abe Kobo au scénario (et qui apparaît fait un rapide caméo dans le café allemand).
Une œuvre majeure du mouvement de la Nouvelle Vague Japonaise.


14 janvier 2008
par Bastian Meiresonne


info
actions
plus
  • liens
  • série/remake
  • box office
  • récompenses
  • répliques
  • photos
  • bande annonce
  • extrait audio