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La Nouvelle Femme Scorpion: Prisonnière N°701

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 1.88/5

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5 critiques: 2.25/5



Ordell Robbie 2 Manque de charisme de TAKIGAWA et filmage en forme de ITO Shunya du pauvre.
Xavier Chanoine 1.75 Nouvelle prisonnière poussive
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Nouvelle prisonnière poussive

La reprise du flambeau est difficile de la part de Kohira Yutaka pour ce cinquième opus de la saga culte Sasori. Changement d'équipe, changement d'actrice principale, libertés dans la composition de la "nouvelle" prisonnière, il y a de quoi se louper aussi bien sur le plan artistique que narratif, car ce fameux New Female Prisoner ne manque pas d'approximations et d'erreurs que l'on aurait aimé voir disparaître au fil du temps. Comme souvent le film baigne dans une atmosphère poisseuse jusqu'à son climax barbare essuyant les morts par paquet, le spectateur devra cette fois-ci faire preuve d'une grande patience pour trouver un semblant de plaisir dans cette énième bobine exploitation seventies qui n'a d'intérêt que pour un ou deux rares fulgurances parsemant le film dans son entier. Le film démarre d'ailleurs très mal et l'on retrouve une Nami méconnaissable (pour sûr, Kaji Meiko n'est plus de la partie, préférant quitter l'entreprise avant sa destruction artistique et laisser la place à la belle Takigawa Yumi), tirée à quatre épingles, pouponnée et fleure bleue. La honte. Où est donc passé le charme mystérieux et ténébreux sorti des enfers de la véritable Scorpion, celle qu'on a suivi dans son périple le temps de quatre films de qualité inégale certes, mais toujours regorgeant d'idées de mise en scène pop? L'esprit de la saga n'y est plus et le cinéaste semble même être en sévère manque d'inspiration puisque l'on retrouve le schéma classique de la série, c'est à dire la mise en cage de la belle, les maltraitances de ses co-détenues lesbiennes, la grande fuite et le climax sanguinolent en guise de bouquet final un peu daté. En toute logique l'amateur de Sasori connaît la marchandise avant de s'y essayer pour la énième fois, il sait à quoi s'attendre, mais jouer du copycat parce que le script est aussi léger qu'une fiche Bristol relève plus de l'incompétence royale que du passage de témoin au sens noble du terme (où un Hasebe Yasuharu arrivait à sauver La Mélodie de la Rancune du naufrage en apportant quelques touches qui faisaient la différence) et logiquement New Female Prisoner en pâtit très souvent : absence de direction d'acteurs plus que visible, réalisation d'une mollesse sans équivoque depuis le début de la saga, score affreux et enjeux scénaristiques décrédibilisant Nami de toute part : on reste encore bouche bée en fin de métrage lorsqu'elle tue de sang froid et sans grande raison apparente la prisonnière balafrée arrivée en cours de route. Méchant virage opéré sur le personnage de Sasori, inutile et qui plus est n'apportant rien de plus au scénario si ce n'est qu'un meurtre bien rouge de plus. Mais si ce n'était que ça, le film se noie dans une intrigue sous-jacente sous fond de politique (objet de la mise en taule de notre scorpion) qui est évidemment bâclée parce qu'il n'y a pas de scénaristes talentueux à l'horizon. Un mal pour un bien me direz-vous?

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Manque de bol, les rares éléments inhérents au cinéma d'exploitation nippon transparaissent qu'à de très rares moments, en général mal foutus : le bol de riz souillé, l'humiliation par les ordures, le viol collectif et la corruption d'un des gardes produisent l'effet escompté chez le spectateur en manque de sensations sadiques, mais leur effet est dérisoire comparé aux opus précédents, pas non plus aidés par des idées de mise en scène absentes, là où Ito et Hasebe réussissaient leur pari de rendre la moindre séquence outrageuse intéressante sur le plan formel. C'est donc naturellement que l'on ne note aucune prise de risque formelle (aux oubliettes les grands angles, téléobjectifs et renversements de caméra que l'on trouve aussi chez Fukasaku Kinji ou Suzuki Norifumi), aucun jeu de couleur digne de ce nom (sauf ce plan DePalmien en fin de métrage dans l'appartement de l'ex petit ami de Nami), c'est à peine si le jeu d'ombre en fin de métrage sent le réchauffé à plein nez. Bigre qu'il est difficile de trouver un semblant d'intérêt à ce métrage, pas déplaisant dans le fond comme tout bon film d'exploitation surfant sur une franchise à succès, mais tellement feignasse sur les bords qu'il n'est pas tolérable de l'encourager au vu des classiques qui l'ont précédé. Certes la beauté de l'actrice qui succède à Kaji Meiko est notable, mais jamais elle n'atteint la superbe fureur intérieure de son aînée. De même que la galerie des nouvelles détenues, vieilles peaux sadiques pas aussi méchantes que les fameux directeurs de prison une nouvelle fois pointés du doigt sans grande dimension sociale. En définitive, New Female Prisoner est bien trop timide et mou de la gâchette pour tenter la comparaison avec les premiers opus. On s'en doutait.



22 mai 2008
par Xavier Chanoine


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