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Une Femme de Tokyo

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Ordell Robbie 3 Frère et soeur
Xavier Chanoine 3.25 Douloureuses nouvelles...
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Frère et soeur

La même année que son Femmes et Voyous pas encore affranchi de l'influence hollywoodienne, Ozu livre ce très étrange et très court Une Femme de Tokyo. Soit un mélodrame commençant plutôt avec lenteur et retenue autant sous influence (l'usage très film noir hollywoodien du clair obscur, les scènes d'extérieur) que tentant de les dépasser par moments (les plans étirés à hauteur de tatami, quelques ellipses). Et puis ces gros plans difficilement explicables comme si Ozu se cherchait alors. Ou cette insertion d'extraits de If a had a million de Lubtisch en plein milieu du film lors de la séquence du cinéma en forme d'hommage admiratif mais aussi d'écho au récit où les difficultés financières d'une femme vont jouer un rôle capital. Le tout est souvent monté de façon assez bancale, certaines séquences s'étirant trop. Le scénario aurait sans doute mérité un peu plus de développement et le film ne se trouve vraiment que sur la fin. Cette fin qui annonce le versant le plus noir d'Ozu, celui de L'Amour d'une mère, d'Une Poule dans le vent et de Crépuscule à Tokyo. Dommage que cela s'arrête trop tôt...



05 décembre 2005
par Ordell Robbie




Douloureuses nouvelles...

Avec sa thématique abordée plutôt grave, Une femme de Tokyo narre le parcours chaotique mais humain d'une jeune dactylo, Chikako (interprétée par la magnifique Okada Yoshiko) qui se prostitue le soir pour payer les études de son frère Riyoichi. Elle le cache, jusqu'à ce que la rumeur se fasse persistante. Le problème est que Riyoichi ne va pas accepter longtemps cette forme de revenus et provoquera un véritable séisme au sein du foyer. Oeuvre noire par excellence, Une femme de Tokyo est l'un des films les plus pessimistes de son auteur en comparaison avec ses différentes réalisations la même année. Si l'on fait l'impasse sur le pompage pur et simple de deux séquences de If I had a million, son oeuvre demeure personnelle, aux influences occidentales bien moins prononcées que dans Femme d'une nuit réalisé trois ans plus tôt. Le style de filmage au ras du sol d'Ozu commence à voir le jour, tout comme l'abandon régulier des nombreux travellings quasi fétichistes (notamment sur les bouteilles d'alcool de Va d'un pas léger (1930), briquets, chapeaux, linge) qu'on ne voit pas tant que ça ici. Ils sont remplacés par l'usage régulier de plans vides, où Ozu s'amuse à filmer une pièce, un décor, dans un simple soucis d'évacuation de toute la pression ressentie au vu du contexte difficile du film. Mais ces plans n'apportent absolument rien au récit ni à la dynamique d'ensemble, sans signification quelconque. C'est pourquoi on pourra trouver Une femme de Tokyo parfois un peu lent et vain (pourtant le film ne dépasse pas 50 minutes) malgré toute la bonne volonté des interprètes, en l'occurrence les deux frères et soeurs Chikako et Riyoichi, tous deux extraordinaires. La séquence où ce dernier distribue une paire de baffe à sa soeur s'avère être réellement poignante, les deux protagonistes étant en larme, tous deux bien conscients de la gravité des évènements (la prostitution de Chikako) alors que paradoxalement Chikako ne veut que son bonheur. Le climax de fin demeure aussi particulièrement réussi et troublant. Un moyen-métrage à voir pour quiconque trouve le style d'Ozu période muet, trop burlesque ou trop romantique.

18 février 2007
par Xavier Chanoine


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