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Fire of Conscience

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 2.69/5

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13 critiques: 2.67/5



Anel 2.5
Arno Ching-wan 3 L'enfer de Dante
Aurélien 2.75
Xavier Chanoine 2.5 Un polar stylisé à la signature anonyme de plus
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


L'enfer de Dante

La bande-annonce avait beau avoir de la gueule, on y voyait en tête d’affiche l’éternel miscast Leon (qui sent) Lai avec face à lui le toujours trop léger Ritchie Ren (des pommes), clone à peine amélioré de la statue de cire sur pattes Ekin Cheng (of fools). Partant de là, pour la profondeur du face à face explosif à la De Niro / Pacino de Heat, largement cité sur la fin, on repassera. On est tout aussi loin de la puissance du conflit Lau Chin Wan / Francis Ng de Full Alert, déjà une variante de Heat qui en passant ne rendait pas à César ce qui était à César avec une filiation erronée du OCTB de Kirk Wong (1994) puisque le brouillon TV LA Takedown datait déjà de 1989. Bref. Toujours concernant cette BA de « Fire… », rappelons-nous la mise en bouche magnifique qu’était celle du G4 Option Zéro de ce même Dante Lam, à l’arrivée une catastrophe intégrale une fois environ 1h25 rajoutées autour. Alors re belotte ? Gros nanar qu’est ce « Fire of Conscience » ? 

 

Une pouliche morte aussi expressive que les actrices vivantes ; et le premier rôle : un flingue, qui porte plutôt bien le Leon Lai.

Moitié-moitié, comme à l’époque du grand n’importe quoi HK. Les mélos sont très mauvais avec des personnages féminins qui sont encore plus méprisés que chez Johnnie To puisque tout bonnement inexistants. Les premiers rôles masculins sont peu crédibles dans leurs jeux, n’ont pas de charisme - on sauvera parmi d’autres bons seconds rôles encore et toujours Liu Kai-Chi, l’équivalent chez Lam du récurrent faire-valoir Lam Suet chez To –, la mise en scène lorgne parfois un peu trop du côté des ricains et la photo accentue ce choix flagrant lorsque l’on voit celle du Brooklyn’s Finest de Fuqua : même actu, même image. Pour le reste c’est du tout bon : le canevas classique du western urbain est étayé avec de bons rebondissements, le scénar recèle de chouettes trouvailles et surtout les scènes d’action sont formidables : le gunfight dans le resto fout grave la banane et l’évasion de Bob le pêcheur, qui ne s’appelle pas Bob et n'est pas à proprement parler pêcheur mais porte un bob de pêcheur, donc CQFD, est magnifiquement filmée. Elle évoque, sans rire, la clareté en lieu clos du gunfight dans l'ascenceur de Die Hard 3 ou encore celui du frenchy Un prophète. La tension est optimale et la lisibilité parfaite. En parlant de gunfight dans un resto et d’un Bob le pêcheur, je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir un clin d’œil au final du coréen A Bitersweet Life, film dans lequel on peut aussi voir devinez quoi. 

 

Très belle photo sur le final, avec un superbe mélange de rouges et de noirs (fête extérieure ci-dessus, ci-dessous dans le temple).



Comme d’habitude chez Lam on alterne scènes superbes – hors gunfights, l’intro et la chute sont très belles - et soaps affligeants. Concernant ces derniers, gageons que la Chine lui a encore (cf. Beaststalker) imposé un quota de nunucheries mainland. Le continent n'aide pas mais n'excuse pas tous les ratés pour autant, n'usons pas à l'excès de ce facile vilain jaune. Badibadoum. Encore une fois, Lam se perd avec quelques scènes « je kiffe grave la police » un peu trop gratuites : youpi le panneau « Hong Kong Police » en gros plan tous les quarts d’heure, bravo les scènes de tortures au commissariat. D’interrogatoires, veux-je dire. C’est culturel là-bas, et du reste OCTB en comportait déjà de belles.

C’est en partie ce qui fait le charme de ce ciné là, mais c’est également sa limite. Tant pis, je me garde quand même mon verre à moitié plein : ça dépote comme il faut et la zic est sympa, mais ça reste un argument léger et purement hormonal. Et il suffit d'imaginer le même film avec des acteurs du niveau de Lau Chin Wan ou d’Antony Wong pour ressentir comme une légère frustration. (Wong jouait dans G4 mais chut...).



Fire of his gun witout a conscience ; Gisant en chair et en os et en chemise dans un temple.

Ce Lam, qui cette fois a bénéficié d'un bon budget contrairement à Beaststalker, est certes raté sur bien des aspects mais n'en est pas moins ambitieux sur la forme mais aussi le fond, qu'il ne touche certainement pas. Le réal de Beast Cops traite du feu de la conscience (donc), de nos démons intérieurs à tous, et de la violence au quotidien qui, partout, en découle. L'intro montre cela, une violence en cours un peu partout et au même moment, un déchainement de haine presque montré comme naturel, profondemment humain, avec comme observateur un Leon Lai dépité. Donc pas si out of casting que ça finalement...

Belle idée dans le film : la scène du bus, dans laquelle son personnage se plante de suspect au terme d'une filature typique. On croit dans un premier temps qu'il se gourre bêtement, mais non, pas vraiment, et bien plus tard un flash back nous en donnera une toute autre raison. D'habitude, ces derniers sont insérés avant, les mettre après est une sacrée gageure et illustre autre chose encore : l'erreur de jugement de tout un chacun quant aux actes des autres, spectateur inclus pour la démonstration. Mine de rien, le film prônerait-il la communication ?

A revoir, et, peut-être, à réévaluer, car il y a une âme derrière ce film, I can feel it (mmmmmh...)
, ce qui place cette péloche un cran au-dessus d'un simple (bon) B de Benny Chan, par exemple.

27 mai 2010
par Arno Ching-wan




Un polar stylisé à la signature anonyme de plus

Bande annonce

Le problème du polar stylisé made in HK de la fin des années 2000 est qu’il doit réécrire ses pages, se réinventer année après année pour faire oublier ses illustres aînés dont l’influence risque de se faire ressentir dans un profile de personnage, dans une séquence d’action bien troussée ou dans une trame qui saura allier l’art de la surprise et du spectacle avec un discours plus ou moins épicé sur le Hong Kong d’aujourd’hui. Histoire de démontrer que les faiseurs de divertissements spectaculaires ont encore quelque chose à dire, en tout cas bien plus qu’une simple démonstration de savoir-faire acquis avec l’expérience ou le souvenir cinéphile. Et d’avoir des éléments solides sur toute la ligne, la simple séquence chiadée pour le chiadé n’ayant d’intérêt que pour une poignée de coriaces amateurs hardcore du cinéma d’Hongkong. Malheureusement, Fire of Conscience ne fait pas partie de cette génération de films très récents qui auront réussi à catapulter le Hongkong d’aujourd’hui au rang de terrain propice au spectaculaire et à l’intelligence d’écriture, bien que l’Accident de Soi Cheang, lui, s’en est tiré avec les honneurs, tout comme le rafraichissant mais un peu décevant Split Second Murders d’Herman Yau. Au rang des réelles déceptions, on trouve néanmoins Overheard du duo Alan Mak&Felix Chong et Laughing Gor - Turning Point d’Herman Yau de nouveau, l’homme qui tourne plus vite que son ombre, qui, partant sur des pitchs de départ intéressants sont tous tombés dans la facilité.

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Fire of Conscience pourrait se situer à ce niveau-là, c'est-à-dire de belles ambitions sur le papier, un casting relativement solide aussi bien devant que derrière la caméra et un terrain de jeu idéal pour un déferlement d’effets pyrotechniques en tout genre. Et sur ce point, le bébé de Dante Lam, cinéaste capable du médiocre comme du pire depuis les années 2000, ne fait pas mentir ses ambitions affichées dès ses premiers teasers : l’heure est à la démonstration. Courses-poursuites, flingages, tabassages en règle, tout est là, tout en découpage violent et en mouvements de caméra qui soulignent le chaos. Mais cette démonstration ne sert pas une intrigue inégale, capable d’offrir de sacrés moments de tension, comme la scène du restaurant à la demi-heure et sa mise en place royale, comme des lieux bien trop convenus autour du personnage de Manfred (Leon Lai) et celui de Kee (Richie Ren) qui empiètent sur une trame qui peine à trouver une réelle dynamique. D’où un certain ennui, celui qui pénalisait déjà Overheard malgré les jolis talents. L’écriture des seconds rôles manque aussi de souffle, ne parlons pas de la compagne de Kee, Vivian Hsu, qui aurait mérité plein de bisous pour calmer le gros chagrin qu’elle porte en elle à chacune de ses scènes. Affolant. L’heure est donc à l’excès, jusque dans l’image très souvent retravaillée, affublée de filtres et de contrastes poussés et le tout desservi par des effets spéciaux inutiles. A vouloir trop en faire, à vouloir surligner la moindre intensité palpable dans les moments les plus virevoltants, ces petits climax à eux-seuls, Dante Lam se vautre gentiment et devient même banal. Preuve en est cette conclusion incroyablement convenue. Mais à n’en pas douter, il trouvera son public encore une fois.

 


02 juin 2010
par Xavier Chanoine


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