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A Woman, a Gun and a Noodle Shop

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Xavier Chanoine 2.5 Zhang Yimou is back...in black !
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Zhang Yimou is back...in black !

Depuis la fin des années 80, Zhang Yimou est passé par différents stades. Chef de file avec Chen Kaige d’une nouvelle génération de cinéastes chinois concernés par les mutations du pays, il devint rapidement l’auteur de films à succès bien plus commerciaux, moins courageux sans doute, qui renvoient l’image d’une industrie cinématographique apte à rivaliser avec Hollywood en termes de moyens et d’ambitions artistiques. Pas sûr que ce nouveau visage fasse le bonheur de la planète cinéphile rapidement écœurée par le pompiérisme des plus grands succès du cinéaste que sont Hero, Le Secret des poignards volants et La Cité interdite. Plus de trois ans après le succès à l’époque du film le plus cher de l’Histoire du cinéma chinois, voilà que Zhang Yimou s’attaque à la relecture époque féodale du premier film des frères Cohen, Blood Simple.

En transposant l’univers du film dans une Chine ocre et poussiéreuse, rappelant par certains motifs visuels une étrange synergie entre le western et le wu xia hongkongais, A Woman, a Gun and a Noodle Shope s’apparente au premier vrai film ovni du cinéaste. D’abord parce qu’il ne ressemble à rien de bien connu chez Zhang Yimou, en dépit de ses couleurs extrêmement saturées, et parce qu’il semble trouver son originalité, son côté délicieusement décalé dans ses nombreuses cassures de tons. Le film débute sur fond de comédie musicale vaguement aguicheuse, où un bandit perse propose au patron d’un restaurant de nouilles son attirail explosif comme un paon tenterait de séduire son audience en déployant ses plumes majestueuses, avant de lorgner du côté de Dragon Inn de Raymond Lee & Tsui Hark avec l’arrivée de l’officier Zhang, et du Festin chinois de Tsui Hark encore, où une préparation de nouilles se transforme en ahurissant numéro d’équilibriste. Une fois les bases posées (personnages, salle du trésor, extérieurs de la province du Gansu), le film peut véritablement démarrer et afficher son caractère singulier –tout du moins pour une production chinoise. Intelligent jeu de pistes et de coups bas où un officier est chargé par Wang, le patron d’un restaurant de nouilles, d’éliminer sa femme tout juste divorcée et son nouveau futur époux, le plus intéressant dans ce Zhang Yimou là n’est pas sa propension à esthétiser –assez superbement il faut bien le dire – le moindre plan, à leur donner cette inquiétante pénombre non, mais plutôt de jouer autour du suspense qui émane de la traque pour finalement aboutir à une cassure sonore sidérante.

Globalement et ce malgré son dernier tiers quasi muet, le film bascule vers un autre genre mais garde une rythmique pourtant identique. La traque au couple se convertit en une véritable chasse au trésor, à savoir celle du coffre du patron du restaurant. Les employés connaissent le code, l’officier Zhang aimerait bien pouvoir ouvrir la porte. Le film passe alors en revue ses plus beaux contrastes (l’impressionnant panorama extérieur contre une autre pièce essentielle du film, à savoir la salle du coffre), quitte à dégager l’étrange sensation d’être à la fois très ouvert mais replié sur lui-même. En effet, passé sa première moitié assez exubérante, le film prend une tournure plutôt répétitive, la chasse au trésor virant au procédé du traqueur traqué sans grande folie. Un pari risqué de la part du cinéaste qui joue ici la carte de l’antithèse de son cinéma (une intrigue dans un univers plongé dans la nuit et le silence) mais qui n’arrive pas à retenir l’attention suffisamment. Passé la claque esthétique (dont les contrastes appuyés ne plairont pas à tous), le film patauge dans une eau un peu tiède qui s’axe principalement sur le personnage de l’officier avant tout, délaissant l’identité –assez colorée- des personnages du début du film, potentiellement apte à offrir quelques scènes jouissives. Cette audace rend le film non plus explicatif (les bases ayant été posées avec efficacité) mais illustratif, on suit effectivement les manigances de chacun comme une suite de tableaux léchés mais un peu poussifs. Dommage que Zhang Yimou n’ait pas eu plus de poids dans cette adaptation, sa conclusion paraissant même bien fade. Moins baroque, le cinéaste reviendra l’année suivante avec une production bien plus classique, centrée autour de deux jeunes amoureux pendant la révolution culturelle. Retour aux sources ?



10 février 2011
par Xavier Chanoine


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