ma note
-/5

moyenne
3.70/5

Fleur d'Equinoxe

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 1nombre de notes: 8nombre de notes: 6nombre de notes: 5

les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.25/5

vos avis

19 critiques: 3.92/5



Xavier Chanoine 4 Entre refus, hésitations et acceptation.
Ordell Robbie 4.5 Tout ce que le Ciel Permet
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Entre refus, hésitations et acceptation.

C'est un Ozu de l'ultime période à qui nous avons affaire. Une belle fin de carrière puisque après avoir tourné Crépuscule à Tokyo, ce dernier se lance dans le film en couleur avec Fleurs d'Equinoxe tourné en 1958 et produit par la Shochiku, chronique intéressante sur l'importance des parents au sein d'un foyer mais aussi sur les problèmes récurrents que tout cela engendre, comme ici le désaccord du mariage de la jeune et ravissante Setsuko (Arima Ineko) à un fonctionnaire issu d'une famille modeste. Quand les inégalités sociales bousculent la chronique...

L'usage de la couleur chez Ozu prendra définitivement forme avec sa prochaine réalisation, le génial Bonjour, qui à défaut de rendre son cadre pictural au possible (ce qu'avait fait Kurosawa Akira avec un usage quasi artistique et expérimental de la couleur avec Dodeskaden), réussira à créer cet espèce d'univers enchanteur et enfantin avec des toits de bicoques aux couleurs vraiment saturées, ces teintes chaudes omniprésentes et ces linges colorés qui dorent au soleil. La couleur dans Fleurs d'Equinoxes souligne uniquement quelques détails aussi minutieux soient-ils, comme cette théière rouge que l'on aperçoit de temps à autres ou certains vêtements ostentatoires. La mise en scène fait preuve d'une grande retenue, comme à l'accoutumer, tout en étant drôlement parfaite : enchaînement de plans régulier entre chaque dialogue des protagonistes, laissant peu de place aux personnages pour discuter dans un seul et même cadre. Cette impression se ressent fortement aussi au niveau des gros plans, Ozu donnant ce sentiment que les membres de la famille Hirayama s'adressent à nous quand ils parlent.

Fleurs d'Equinoxe est donc un très joli film, fait d'un quotidien qui pourrait arriver à tout le monde, à nous, à nos frères et soeurs, à nos parents, à nos voisins. La vraie force du film réside dans cette puissance naturelle où chaque protagoniste, humain dans le fond, dévoile sa plus grande faiblesse/force : la sincérité.



12 décembre 2006
par Xavier Chanoine




Tout ce que le Ciel Permet

Fleurs d'Equinoxe, c'est rien de moins que du Sirk intériorisé, du mélodrame fifties passé à la moulinette du Ozu dernière période en pleine ascension vers le sommet de son art. Ce Ozu mélodramatique-là n'est évidemment pas le moins subtil mais plus viscéral Ozu mélodramatique de la période muette ou de Crépuscule à Tokyo. Mais on y retrouve un élément caractéristique du genre à cette époque, la place importante occupée par un personnage féminin qui veut absolument aimer par delà les conventions sociales en dépit du refus familial. Ironiquement, Ozu ouvre son film par un discours prononcé lors d'un mariage exprimant la satisfaction d'assister à un mariage d'amour contrairement à ce qu'a pu vivre personnellement l'auteur du discours alors que la suite du film est le récit de la lente acceptation par un père du mariage d'amour de sa fille, posant la tradition comme perdue et décrivant ensuite la tradition en train de se perdre, non par le clash direct mais progressivement.

Le ton du film est d'ailleurs assez léger et c'est ce contraste entre la légèreté du ton et le coté mélodramatique des situations qui fait tout son charme. Pour le reste, on retrouve les ingrédients habituels du cinéma d'Ozu: la Ozu's touch, la difficulté à communiquer entre générations, la description du monde des salarymen nippons... Et le film offre quelques très grands moments de cinéma: les chants incarnant une époque révolue -celle du sacrifice guerrier- lors de la réunion arrosée des personnages masculins, l'acceptation finale entre autres. Pour le reste, Ozu maitrisait bien plus ici son style que dans ses films du début des fifties, le film est agréable à suivre parce qu'une bonne partie des plans et des cadrages ont cette précision millimétrée qui s'apmlifiera par la suite et qui permet d'etre totalement attentif à un regard, à un détail du cadre, de ressentir un rythme qui est celui de la vie, de l'écoulement naturel des saisons. Néanmoins, quelques cadrages légèrement moins précis, quelques plans un peu trop longs font parfois courir le risque de l'endormissement -meme si en quantité moindre que quand un Ozu atteint les deux heures- qui gache un petit peu un film qui aurait pu passer de grand à merveilleux, bref avoir ce trois fois rien qui fait les chefs d'oeuvre.



14 mai 2004
par Ordell Robbie


achat
info
actions
plus