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Les Frères et soeurs Toda

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 3/5

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2 critiques: 3.25/5



Xavier Chanoine 3 Portrait de famille intéressant.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Portrait de famille intéressant.

Quatrième film parlant de Ozu Yasujiro, Les frères et soeurs Toda est un métrage clé dans la première lignée des "nouveaux" films du cinéaste, au style plus affirmé et moins maniéré d'un point de vue des influences occidentales, américaines notamment. Un style qui annonce déjà les futurs chefs d'oeuvre comme Voyage à Tokyo ou Dernier Caprice tout simplement parce que le parallèle entre ces oeuvres est notable. Ce ne sont pas des remakes, ni même des films qui s'inspirent clairement des Frères et soeurs Toda, mais leur fil conducteur et leur fond amènent à la conclusion suivante : sans le métrage chroniqué ici même, ces deux classiques d'Ozu n'auraient peut-être pas vu le jour.

Il y a d'abord cette mort soudaine de l'époux en début de métrage, une mort qui intervient de façon quasi inattendue surtout quand le défunt, tout sourire, se gausse des joies de l'alcool et du bonheur dans l'état dans lequel il se trouve une fois bien imbibé au saké. Puis soudainement, comme une grande claque dans la tronche, on apprend son décès, la famille est en deuil, et les quelques bons moments passés à table ou en famille vont laisser place à une tristesse mélancolique, frein aux ambitions de ces derniers et frein à la vie tout court. Ozu démontre alors qu'il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin même si un être que l'on aime tant n'est plus de ce monde. Parabole intéressante sur la nostalgie et l'action, où la réfection et le fait de ne pas dire ce qu'on a sur le coeur à ses proches peut être dangereux, ou peut amener à de la rancoeur, à un véritable mal-être. Bien sûr, Les frères et soeurs Toda possède cette approche qu'aura aussi Voyage à Tokyo, sur toute la longueur, alors qu'ici elle s'avère traitée qu'en début de métrage, avec quelques bribes qui surviendront à un moment ou un autre. Tout comme Dernier Caprice avec une famille presque décomposée des suites du décès du grand père, installant un deuil quasi religieux au sein de la famille. Ici, la fille et la mère perdent le goût à la vie, doutent et créent un froid permanent chez leurs hébergeurs.

Le plus intéressant c'est cette composition de famille -recomposée- traitée de manière élégante par Ozu, tantôt chronique douce-amère, tantôt comédie hilarante avec ses situations pittoresques (Saburi Shin en fin de métrage, et sa timidité extrême) et ses personnages précieux, colorés et définitivement humains (avec leur force et faiblesse). Pas un rire pendant une bonne heure, on avait pas vu pareil Ozu sérieux depuis Histoires d’herbes flottantes. Sans pour autant être un monument du mélodrame, cette réussite d'Ozu est à mettre à l'actif d'une identité forte, jouant sans cesse sur ses propres influences (chronique en costume, modernité des personnages associée aux costumes traditionnels) usant même de plans déjà tout faits comme celui sur une bouteille d'alcool rappelant Jours de jeunesse et son zoom sur du whisky, ou alors ce dézoom progressif en fin de métrage, rappelant aussi celui de Femme d'une nuit, déjà impressionnant pour un Ozu car tellement rare. Pas définitif et entaché par deux trois longueurs, Les frères et soeurs Toda demeure un film pourtant important de la filmographie d'Ozu, annonçant ses futures chroniques que ce soit dans sa dernière période noir et blanc et dans ses six films en couleur. Les thèmes récurrents, à savoir le mariage, la famille et le décès y seront traités en long, en large et en travers.



10 mars 2007
par Xavier Chanoine


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