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Friend

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.46/5

vos avis

53 critiques: 3.87/5



Alain 3.25 Bon film même si ça aurait pu être perfectible.
Elise 4.5
François 4.25 Un drame autobiographique très attachant
Ghost Dog 3.25 Destins de requins
MLF 2
Ordell Robbie 3.5 un Drame/Gangster touchant sur le thème de l'amitié
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Bon film même si ça aurait pu être perfectible.

Et bien oui, il fallait bien se décider à finalement voir un jour ce que valait ce film "phénomène"(plus grand succès au box-office coréen devant Shiri et JSA) et je dois dire qu'après une première vision, mon impression est assez mitigée. Pour faire une comparaison à cinq centimes, Friend est une version réaliste de Une Balle Dans la Tête, la trame du récit racontant l'histoire vraie du réalisateur(celui qui dans le film partira étudier à l'étranger) et de ses trois amis et comment leur amitié évolue. Le problème avec cette auto-biographie est qu'on sent que le réalisateur veut coller au plus près de son histoire, en étant le plus fidèle possible à tout ce qui s'est passé durant toutes ces années(le film démarre dans les 70's pour se terminer au débuts des 90's) en respect envers lui et ses amis, ce qui est fortement compréhensible. Le hic, c'est que certaines scènes ne participent pas grandement à l'évolution narrative du film et on se dit qu'e vingt minutes en moins n'auraient pas été de trop. Le deuxième problème est que le réalisateur n'a pas pu forcément être présent tout le temps avec ses amis et donc, du fait de ce point de vue subjectif, toute la partie du film se concentrant sur la rivalité entre Yoo Oh-Sung et Jang Dong-Kun comporte quelques zones d'ombres qui nuise quelque peu à la finition psychologique des personnages et aux causes de leur actes.

Par contre, si il y'a bien une qualité indéniable au film, c'est sa réalisation qui monte littéralment en crescendo tout le long du film et délivre vers la fin de grand moments de cinéma: le plan de la cigarette est absolument impressionnant et la scène de meurtre qui s'ensuit est quasiment du niveau de celle au début de Sur la trace du serpent(d'ailleurs, de même que les Bee Gees avait fait forte impression dans cette scène, Friend arrive ici à transcender la musique de Luc Baiwir, ce qui est vraiment un exploit). Evidemment, comme tout bon film coréen qui se respecte, la photographie est à tomber par terre, de quoi définitivement être dégoûtés des films HK... Mais ce qui m'ennuie, c'est que la fin est très forte et que j'avoue avoir été ému: serait-ce à cause d'une certaine maîtrise de ses effets de la part du réalisateur ou bien est-ce que durant ces deux heures, on s'est vraiment attachés aux personnages sans s'en rendre compte? Seule une deuxième vision permettrait de répondre à la question mais en attendant, je conseillerais quand même Friend car il est une parfaite illustration du savoir-faire coréen.



22 avril 2002
par Alain




Un drame autobiographique très attachant

Le voici donc, le champion toute catégorie du box-office coréen, le film qui a battu les Shiri et autres JSA. Avec son sujet nettement plus intimiste, Friend est d'autant plus attachant, et qui plus est très bien mis en scène et interprété. Le sujet ne peut évidemment pas plaire à tout le monde, mais ce portrait de 4 jeunes coréens sent bon le réalisme nostalgique.

Au chapitre des défauts, on peut parler du rythme évidemment loin d'être trépidant. Mais contrairement à plusieurs productions coréennes récentes, on ne sent pas 20 minutes de trop dans le film. Les personnages sont étoffés, le film s'étalle sur près de 20 ans, et il y a de la matière pour tenir les 113 minutes du film. Simplement le film s'essoufle un peu passé l'époque du lycée, où évidemment nos quatre lascars étaient plus remuants. Autre point discutable, les quatre amis ne sont pas mis sur un pied d'égalité. Le comique de service se voit donner le plus petit rôle, qui plus est assez ingrat au début. Ce sont évidemment les deux amis partis dans les gangs qui ont le beau rôle, ce qui semble assez normal, leur histoire étant la plus poignante.

Au chapitre des qualités du film, il y a l'excellente direction d'acteurs couplée à une écriture extrêment précise qui fait que le film respire le réalisme à plein nez. Il est donc très facile de s'impliquer dans l'histoire et de comprendre les sentiments des personnages. Les quatres jeunes acteurs font tous un excellent travail, malgré la difficulté lié à l'évolution de leurs personnages. Il faut aussi souligner la qualité de la mise en scène, utilisant efficacement les quelques effets qu'elle s'est autorisée (arrêts sur image principalement). La photographie mérite aussi toute notre attention, avec des chromas très travaillés donnant au film une allure un peu vieillote. La réalisation n'en est pas pour autant simpliste, en témoignent les cadrages variés.

C'est probablement l'affection portée à cette histoire, cette époque et ces personnages qui fait la plus grand force du film et lui confère un coeur absent de bien des films. On sent toute l'application portée à tous les niveaux (réalisation, interprétation, écriture), chaque cadrage, ligne de dialogue, regard a sa signification. Le cinéma c'est raconter une histoire avant tout, et c'est en aimant cette histoire qu'on fait les meilleurs films. Friend en est une belle démonstration. De plus il évite l'écueil du film à message, exercice souvent périlleux. Ici aucun jugement n'est porté sur ces personnages, leur histoire parle d'elle-même.



02 septembre 2002
par François




Destins de requins

Autobiographie séduisante avec ses personnages attachants, ses couleurs rétro, sa nostalgie omniprésente, Friend déçoit pourtant par sa relative mollesse qui lui fait manquer de rythme (un défaut qu’on retrouvera l’année suivante dans Champion du même KWAK Kyung-taek) et par des liens d’amitié pas tous à fait tissés entre les 4 jeunes hommes, empêchant de s’emballer pour le récit : Joon-ho, le fou-fou à qui il manque une case, est gentiment mis de côté, et on ne ressent jamais une relation indéfectible entre les 3 autres qui se perdent de vue très régulièrement.

On retiendra cependant une volonté esthétique marquée, comme cette scène d’éxécution à l’arme blanche de Dong-soo… sous la pluie bien sûr, et un final assez poignant, tout en non dit.



14 avril 2007
par Ghost Dog




un Drame/Gangster touchant sur le thème de l'amitié

Ce qui fait la force de Friend, c'est la sincérité absolue des intentions de Kwak Kyung Taek dans un film qui ne cherche à raconter rien d'autre qu'une amitié se maintenant à travers les décennies et s'achevant de manière tragique.

Il serait un Une Balle dans la Tête plus classique, plus retenu, plus réaliste, plus maîtrisé mais bien moins poignant et marquant à l'image d'un cinéma commercial coréen actuel au niveau technique très supérieur au cinéma populaire hongkongais de l'âge d'or mais bien moins novateur et (pour le moment) sans grands auteurs/rois du Box Office du calibre de John Woo ou Tsui Hark. Mais malgré tout convaincant rayon traitement classique du thème de l'amitié (qui donne au film de Kwak Kyung Taek son identité asiatique dans ses thèmes). On sait que le cinéma populaire coréen actuel est sous influence, sous influence de ses voisins -Hong Kong, Japon- et surtout du cinéma hollywoodien dont il est trop souvent un ersatz. Mais si le film de Kwak Kyung Taek évoque Hollywood, c'est dans le bon sens du terme avec son score dans l'esprit du cinéma hollywoodien classique et une réalisation préférant le plus souvent un classicisme soigneux à l'épate. Par son sens du cadre exprimant son regard affectueux sur ses personnages et son usage discret de la focale lors des scènes intimistes, Kwak Kyung Taek parvient à émouvoir sans emphase.

L'autre point fort du film, c'est son scénario écrit qui traite une histoire d'amitié simple avec l'ampleur d'une saga mafieuse tout en offrant quelques petites allusions à l'histoire récente de la Corée -l'intrusion de la télévision dans les foyers dans les seventies, la répression gouvernementale du crime organisé dans les années 90- et ses beaux moments de cinéma -le moment où un des "amis" joue de la guitare avec timidité pour celle qu'il désire, la course éperdue pour ne pas rater une séance de ciné, la scène du karaoké, le meurtre final, le final qui à la manière de l'épopée vietnamienne de Woo revient au départ pour conclure sur une amitié à jamais détruite-.

Le cinéaste use également avec talent de la musique pour "dater" son film -l'usage de Call Me de Blondie et de Bad Case of Loving You pour donner à l'adolescence des amis un parfum eighties- ou pour soutenir la dramatisation -la tristesse de My Way chanté de façon émouvante au karaoké et qui joue un rôle identique aux chansons des Hero Movies, la musique du meurtre final- tandis que Yoo Oh Sung et Jang Dong Kun offrent une interprétation mémorable alternant tristesse retenue et jeu dramatique plus extériorisé. Au rayon des limites du film, on a quelques longueurs scénaristiques pas négligeables diminuant son impact dramatique, le surjeu de Jeong Wuk Taek (au personnage pas assez développé par rapports aux autres "amis" en plus) qui aurait fonctionné dans un cinéma jouant la carte de la surenchère comme celui de Woo mais ne fonctionne pas avec l'approche plus retenue de Kwak Kyung Taek et le fait que la mise en scène de Kwak Kyung Taek soit bien moins convaincante lorsqu'elle se fait plus stylisée -l'usage de caméras à l'épaule Dogmatiques lors des scènes de combat entre autres-.

Au final, Friend n'est pas parfait, il n'est pas la révélation d'un cinéaste coréen à la personnalité terrassante du calibre d'un Im Kwon Taek, Lee Chang Dong ou Hong Sang Soo mais il est la preuve qu'on peut truster les sommets du Box Office avec une oeuvre sincère dans ses intentions, ne cherchant ni à en mettre plein la vue ni à faire ses effets de manche de petit malin. De l'artisanat consciencieux plus touchant que les poses auteurisantes. Et rien que pour ça il fait partie avec JSA des réussites de l'histoire récente du cinéma populaire coréen.



09 octobre 2002
par Ordell Robbie


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