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Full Metal Yakuza

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 2.19/5

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19 critiques: 2.96/5



drélium 2 Change rien Miike.
El Topo 2 Toujours rien de neuf...
Ordell Robbie 1.5 Mal joué, manquant de rythme et rempli d'audaces gadget.
Xavier Chanoine 3.25 Quand Miike défie Marie Shelley et Verhoeven.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Toujours rien de neuf...

Full Metal Yakuza pose un problème. Voilà quelques années que nous avons le loisir d'explorer la filmographie de Miike Takashi dans tous ses volumes et ses crevasses et force est de constater que si l'on est loin d'avoir tout vu de ce fatras hétéroclite on commence à connaître le bonhomme et son cinéma. Difficile en pareille position de ne pas constater que celle ci est constituée de « blocs qualitatifs » de taille variable avec les films tout juste regardables, ceux qui sont fun avant tout, ceux qu'on n'offrirait pas à son pire ennemi, ceux qu'on avoue aimer avec honte, ceux que trois idées plus ou moins neuves font tenir debout, ceux qui nous réconcilie avec le cinéma japonais contemporain, ceux sur lesquels on n'ose rien dire...etc. Cette indéniable hétérogénéité serait tout particulièrement réjouissante s'il n'y avait tout de même une écrasante majorité d'oeuvres pour constituer une sorte de « tout venant » Miikéen, constitué essentiellement de films que l'on regarde sans que révulsion profonde ou plaisir ardent ne vienne jouer un quelconque rôle dans le visionnage. Si les premiers représentants de cette caste du petit passable que l'on a découverts avaient le privilège de l'exotisme et de la nouveauté, il se trouve que Full Metal Yakuza, les éditions DVD et festivals aidant, n'est pas loin d'être le vingtième. Se pose alors le dilemme du jugement critique du film.Certes Full Metal Yakuza n'est pas plus mauvais qu'un City of the Lost Souls ou plus vide qu'un Dead or Alive, mais il n'a pas le mérite ô combien appréciable d'être une surprise, agréable ou pas. Full Metal Yakuza n'est pas plus plat dans sa mise en scène que beaucoup des autres films de son réalisateur, ses petits « trucs » qui relèvent l'ensemble ne sont pas moins bien trouvés que ceux d'un Happiness of the Katakuris, et il y a régulièrement (toutes les 20 minutes...) un quelque chose qui vient réveiller l'attention du spectateur à défaut de raviver son intérêt. Malheureusement on ne sait maintenant que trop à quoi s'attendre venant de ce genre de films tout au plus moyens de Miike. Ce n'est plus tant les effets et l'esthétique cheap, le scénariste en plein bad trip, les gimmicks d'un indéfectible mauvais goût, le rythme littéralement « dépassionnant », la provoc de la petite semaine, l'académisme de l'intrigue ou la relative platitude du filmage qui sont en cause, mais bien l'ennui que tout cela suscite malgré les quelques points forts du film (quelques scènes gore de très bon aloi, des éclairs d'humour pas trop lourd, Taguchi Tomorowo en scientifique Frankensteinesque délirant) qui auraient pu relever l'ensemble si l'on n'était pas pareillement rompu à cette petite mesquinerie dans la médiocrité. Bien sûr, le statut de direct-to-video de l'objet lui vaut une certaine indulgence mais on est en droit d'exiger mieux de Miike qui s'est déjà montré autrement plus convaincant. Peut être faudra-t-il qu'un jour il se décide à faire un-film-comme-tout-le-monde, expérience qui viendrait éventuellement confirmer les espoirs laissé dans l'interstice entre deux plans de Gozu ou Ichi the Killer. La cadence à laquelle il enchaîne les tournages ne saurait excuser les scories de sa pléthorique fimographie, le dernier des tâcherons des années 60-70 ne faisait pas moins bien en la matière sans pour autant que cela lui vailles un quelconque culte à tendance idolatro-dégénérative.

09 juin 2004
par El Topo




Quand Miike défie Marie Shelley et Verhoeven.

Full Metal Yakuza atterrit dans une bonne passe chez Miike. Il en est gros le fil central de deux de ses plus grandes réussites que sont Bird people in China et Rainy dog. On ressent d'ailleurs cette approche qui tend à disparaître au fil des années, celle de l'humanisme et des états d’âme particulièrement absents de ses gros succès (Dead or alive, Audition, Ichi...). D'accord on a affaire à une boite de conserve un peu rouillée au début (l'on entend même le mécanisme de ses mouvements), sorte de bioman yakuza super puissant à mi-chemin entre Franky' et Robocop qui se révèle en fait un gros looser voulant à tout prix ressembler à son boss. D'ailleurs à y regarder de plus près, Full Metal Yakuza, tout comme Zebraman pourrait être un récit quasi autobiographique, à l'image de son auteur : un mec pas très fortiche, pas très talentueux et qui veut se faire reconnaître dans le monde grâce à ses super pouvoirs (la force pour le Metal Yakuza) et à son sens créatif (la caméra de Miike) aussi décrié qu'adulé.

Dans un sens on y verra qu'une énième pastiche de super héro mélodramatique, dans un autre une géniale comédie gore sur la force de l'image et de la réputation. Ne nous trompons pas, le héro du métrage n'est qu'un looser, et même le fait d'appartenir à un clan Yakuza n'est pas glorieux (cf la scène nocturne dans le parc). Ici l'argument facile "je suis un yakuza" n'a pas d'effet et n'évitera pas la distribution de paire de baffe. On a déjà vu Miike dénonciateur de ce genre de propos, réglant ses comptes avec les Yakuza (Gozu, Blues harp, Dead or alive entre autre) et ici il n'hésite pas à les mettre en face de leur propre réalité, une réalité faite de traîtrise, d'impuissance et de lâcheté (lorsqu'un des boss avoue tout au téléphone). C'est en cela que Full Metal Yakuza est une oeuvre qui fait réfléchir par l'intermédiaire de quelques tours de force géniaux. Déjà le film est gore, très gore même, cruel et malsain, ne faisant preuve d'aucune complaisance face à des yakuza qui se font littéralement massacrer, écrabouiller et décapiter par paquet de douze. Fun et bestial. Miike fait aussi preuve de neutralité en n'épargnant pas les "gentils". C'est ainsi qu'on verra des séquences difficiles (le viol de la veuve) sans aucune retenue, proche de la pornographie et l'extrême violence.

On verra aussi des moments plus idylliques, exposant sans la moindre gène les états d’âme du cyborg (les longues marches en solitaire sur la plage) et sa relation impossible avec l'ex-petite amie du Boss, on en profitera d'ailleurs pour souffler un peu en attendant le massacre final. Miike n'est pas trop brouillon et sa caméra bouge bien, captant sans grosse difficulté les moindres faits et gestes de son cyborg vénère. Ceci dit, on sent l'extrême faiblesse du budget et des effets spéciaux, mais au bout d'une quinzaine de Miike vus, l'ensemble passe beaucoup mieux qu'avant. Certaines scènes incroyablement pensées deviennent juste "marrantes" faute d'un réalisme saisissant. La décapitation et l'éjection de la tête d'un yakuza par la fenêtre est sacrément drôle, de même que les découpes de membre, ou en bien moins drôle mais terriblement gore ce passage où la jeune veuve déchiquette sa propre langue dans une explosion d'hémoglobine du plus bel effet.

Full Metal Yakuza est donc un bonne réussite du père Miike, réussissant le pari de manier à sa propre manière le mythe de Frankenstein (le cyborg étant fait de membres différents), limite de le moderniser, tout en apportant des touches rigolotes, tristes ou terriblement gores afin de cibler un public très large. Parfaitement homogène, la soupe prend bien.

Esthétique : 3/5 - Faiblesse des moyens, mais bon sens de l'action et de la dérision. Musique : 2.5/5 - Je n'ai pas retenu de thèmes particuliers. La moyenne donc. Interprétation : 3/5 - Interprétation plutôt juste au vu des situations qui ne cessent de changer. Scénario : 2.75/5 - Ca part souvent en live, ça ne tient pas forcément la route, mais on reste plutôt captivé.



04 octobre 2006
par Xavier Chanoine


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