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Ghost in the Shell

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1 critiques: 3/5

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Arno Ching-wan 3 Cyber-psycho
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Cyber-psycho

Dans la mythologie Cyberpunk, un cyber-psycho est un gars tellement saturé de chrome, d'implants électroniques et autre nanotechnologie qu’un beau jour il pète les plombs, complètement déshumanisé, fully cramed. Si on imagine un gros cyborg baveux abattu comme un chien à 2h du mat’ par des Judge Dredd dans une rue bardée de néons, la catatonie du Major peut, à sa façon, s’y rattacher. C’est une forme de réaction, de révolte introvertie, au concept davantage Japonais qu’Américain, certes, mais crédible.

Psycho, c’est également le titre d’un film de Gus Van Sant, soit le remake plan par plan du Psychose d’Alfred Hitchcock, ce qu’est à environ 50% ce nouveau GITS par rapport à l’ancien. De là à dire qu’on se retrouve face à un remake malade parce que surchargé, il n’y a qu’un pas que j’hésite pourtant à faire, faute de recul et parce que j’ai le vertige. En plus, j’ai oublié ma combi thermo-optique au lavage, vous comprenez...

Sur une première vision au ciné et en 3D, contexte de visionnage conseillé, c’est le panard formel qui, on l’imagine, précède le ciné-casque à venir. Photo bleutée sympa, score électro galvanisant de Clint Mansell - qui citerait presque les jeux Deus-Ex -, scènes d’action qui dépotent, magnifique ville « Shang-Kong », imagerie cyber respectée, personnages bien taillés et bonne rythmique globale : pretty good job !

Passons rapidement sur ce faux procès de whitewashing médiatisé à outrance pour alimenter le buzz. Kusanagi ayant déjà une tronche d’occidentale aux grand yeux bleus chez Oshii, à Scarlett Johansson de se révéler l’interprète 2017 idéale pour le rôle. En plus de l’astuce aussi évidente que bien amenée du scénario qui explicite tout ça comme il faut, l’actrice de Black Widow est physiquement en forme, a déjà tâté de l’intelligence artificielle avec le superbe Her, le mal de vivre extra-terrestre dans le troublant Under the Skin et l’amélioration fast effect de son corps dans le très fun Lucy - où l’on voyait également le danois Pilou Asbaek, ici Batu à « plates coutures », surtout au niveau des paupières !

Déjà un peu keupon chez Besson, Scarlett accentue la posture chez Sanders, de cette « No future ! » attitude qui rejette autant un avenir non souhaité qu’un implant imposé. Sa démarche appuie d’ailleurs celle, féministe, du métrage, qui perpétue la référence au Manifeste cyborg de Donna Haraway, à la connotation lesbienne évidente, entamée dans Innocence. De fait, Juliette Binoche incarne une doc savante aussi crédible que trouble, et la scène où Kusanagi va visiter une prostituée 100% « bio » pour trouver un écho à son âme de femme ne souffre d’aucune ambiguïté. Au statisme de poupée effacée chez Oshii, l’actrice préfère le malaise agressif, la tête penchée en avant, un roulage de mécanique forcé pour masquer une faiblesse qui se dévoile pourtant, tel un talon d’Achille, au niveau de la nuque. Cet endroit fragile est propice au coup du lapin, mais aussi à des caresses émoustillantes. Dans l’univers GITS, c’est aussi et surtout là que se trouvent les fameuses prises que les pirates convoitent pour manipuler ou griller le ciboulot.

Je peine à émettre un avis sur les nombreuses scènes aux plans copiés/collés de l’anime, je les connais archi par cœur en plus de les avoir déjà vues recyclées dans la série des Stand Alone Complex et ailleurs (Matrix…) . On pourra sans doute à raison les critiquer comme sur un Disney live (La belle et la bête, le livre de la jungle), souligner l’inutilité du procédé, la vacuité de son impact, il me semble pourtant qu’ils sont bien fichus, respectueux, malins et assez bien intégrés aux nouveautés. A voir si sur une seconde vision, une fois l’effet fan-service évaporé, la fluidité se maintient. Les passages frais évoquent, eux, les polars de série B américains ou Hongkongais lorsque la section 9 mouille la chemise. Dans le rôle du chef Aramaki, Beat Takeshi assure. On le laisse causer japonais ( !) et ses quelques scènes émeuvent ceux qui connaissent sa filmo. Nous voilà vengés de sa présence quasi fantomatique dans Johnny Mnemonic et ça fait un bien fou de le voir sortir le flingue pour dessouder du John Smith ! Ce côté bourrin défoule son homme, mais tire paradoxalement le projet 2571 - et non plus 2501, ça n'est plus le même - un peu vers le bas. La vilaine Corpo qui fournit le matos cyber à la Section 9 n’aurait normalement qu’un coup de fil à passer au 1er ministre pour résoudre ses menus tracas, les enjeux financiers étant si énormes que Costardman ne devrait même pas avoir à montrer les dents. Mais soit, car après tout, si elles soulignent la richesse des métrages d’Oshii et des S.A.C, ces quelques réserves restent minimes comparées aux innombrables tares de l’arc japonais catastrophique « Arise », clôturé récemment par un GITS New Movie tout bonnement irregardable. A trahison, trahison et demi : le plus marvelisé des deux derniers films GITS en date n’est pas celui que l’on croit !

L’hommage de Sanders est sincère, partagé par l’adepte qui sourit lorsqu’un hologramme de basset géant s’en vient brièvement mais fièrement trôner tout en haut d’un gratte-ciel. On espère que sur l’exercice, le réalisateur a appris autant qu’un James Cameron usant sa vhs de Mad Max 2 avant de pondre son Terminator d’antan, et que Sanders embrayera sur du beau, du neuf. S’il ne réussit pas vraiment ses passages pathos et si, surtout, sa vision du future reste la même que celle de 1995 (ouch !), il y gagne en rage, de cette colère qui anime une certaine jeunesse face à l’oppresseur usant sans scrupule – et avec « pragmatisme » ? - des techniques à la mode pour mater le peuple récalcitrant. La morale est aussi belle que d’actualité, même si, comme dans tant d’autres films, elle ne se vit que par procuration dans un monde virtuel. Gaffe toutefois à la surcharge, au cyber pétage de câble du ciné-spectateur blindé de strates de films à outrance et d’excroissances pseudo-intello infinies. Grzzz…

30 mars 2017
par Arno Ching-wan


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