Tuer, c'est tromper ?
En 2008, les adaptations de légendes urbaines battaient leur plein. MD Pictures a voulu se démarquer légèrement de leurs concurrents en CREANT leur propre légende en prenant un endroit public, qui est généralement associé avec une image paisible, là, où les tourtereaux se retrouvent pour roucouler: le pont Ancol; or ce pont devient ici le lieu d'un crime sordide, puisque c'est là que le jeune Nikko se débarrasse du cadavre de sa maîtresse enceinte assassinée en la jetant dans l'eau…
Oui, Nikko a trompé sa fiancée avec Livi, puis assassiné sa maîtresse quand il apprend qu'elle est enceinte. Dès lors, elle va revenir le hanter…à moins que ce ne soit ses propres remords, qui lui jouent des tours. Et c'est tout le métrage, qui s'appuie donc sur cette seule idée. Entre les mains d'un Roman Polanski, cela aurait pu donner lieu à un chef-d'œuvre…Entre celles du tâcheron Arie Azis, cela donne une adaptation sage et monotone, où la première demi-heure s'attache à montrer les roucoulades entre Nikko et Livi et les doutes de la fiancée Donna (en gros: Nikko et Livi batifolent, tandis que Donna tente désespérément de joindre son lover au portable; il rentre, scène de ménage, excuses bidonnes et rebelote pour une situation similaire), avant que la seconde partie du film montre donc Nikko en proie au doute et à la peur.
Il ne se passe RIEN – ou si peu – comme dans la plupart des films d'horreur indonésien de cette décennie avant un dénouement franchement attendue. C'est ultra-platement filmé, mal joué et sans aucun intérêt.