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God's Left Hand, Devil's Right Hand

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1 critiques: 1.25/5

visiteurnote
Bastian Meiresonne 1.25


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

L'œuvre de Kaneko, la part du minable

La richissime œuvre d'Umezu Kazuo mériterait un texte analytique à lui tout seul. Depuis ses tous premiers mangas publiés dès l'âge de 19 ans (en 1955) à l'intention des kashibonya (librairies de location de mangas), en passant par ses histoires à l'eau de rose, jusqu'à son cpu d'éclat, "L'école emportée", Umezu a œuvré dans tous els genres; mais c'est avant tout l'horreur, qui lui a assuré sa renommé. "Le moment ou la bouche fendait jusqu'à l'oreille", "La fille serpent", "La fille qui avait une verrue de forme humaine sur la joue" ne sont que quelques-uns de ses centaines d'histoires fantasmées sur papier. Ce n'est d'ailleurs pas que par le manga, qu'il a exprimé son amour pour le genre, puisqu'il a même sorti un disque aux résonnances légèrement gothiques, "Yami no Album" (L'Album des Ténèbres") en 1974.
Pas étonnant, que sa riche œuvre ait maintes fois inspirée son grand frère, le cinéma; mais alors que le bilan de sa vie est plutôt brillant, celui de ses adaptation est une véritable catastrophe. A l'instar des romans de Stephen King, il n'y eut finalement encore de véritable auteur, qui ait su réellement traduire les dessins torturés sur grand écran. Les raisons en sont relativement simples: les cases manga permettent certaines ellipses et / ou raccourcis scénaristiques, qui ne passent pas du tout le passage sur grand écran; les histoires d'Umezu sont très souvent d'une violence si graphique, qu'elles sont forcément réduites au cinéma (pour problèmes de censure et permettre de cibler un public avant tout jeune) et l'auteur réserve une grande part à "l'absent", à l'horreur hors-cadre, qui fait appel à l'imagination du spectateur, mais qui est tué dans l'œuf dans sa matérialisation sur l'écran.
Que ce soit les deux adaptations "The Drifting classroom", 1987 & "The Drifting School", 1995) de son "Ecole emportée", de la série d'histoires adaptées sous son propre nom (les "Kazuo Umezu's Horror Theater", dont le moyen "House of bugs" de Kurosawa Kyoshi !!) ou encore de son récent "Orochi – Blood", aucune de ces histoires n'ait jamais rien donné de probant sur le grand écran; et ce n'est pas le nom de Kaneko Shusuke à la réalisation, qui semblait pouvoir changer la donne.
Kaneko, qui a démarré comme assistant réalisateur (puis réalisateur) sur des pinkus dans les années 1970 et qui s'est fait une sacrée réalisateur comme celui qui aura ressuscité le kaijun eiga durant les années 1990 en ressuscitant tout d'abord la franchise des "Gamera", puis celle de son lointain cousin, "Godzilla". Un homme coupable d'un "Azumi 2" de triste mémoire, et qui aura réussi à tuer dans l'œuf (à moins, que ce ne soit plutôt Nakata Hideo et son épouvantable "L change the world" ?!!) la franchise des "Death Note". Un homme, qui ne s'embarrasse d'aucune psychologie humaine (pourtant si présente dans les œuvres de Kazuo) et représente très grossièrement les faits à l'écran. Tel ce "God's left hand…".
A avouer, que la matière première n'était déjà pas de toute meilleure qualité…un garçonnet, qui prévoit (et endure) des meurtres horribles, qui tombe ans le coma, puis "guide" sa sœur grâce à un téléphone portable rouge cassé est en soit déjà peu convaincant…mais là où Kaneko rate totalement son coche, c'est dans la relation beaucoup plus intéressante (et indéniablement morbide) de l'auteur par rapport à ses crimes. Finalement, le mystérieux tueur ne commet ses crimes, que parce qu'il est encouragé en cela par la passion frénétique de la petite fille (de son public), qui est excitée par l'odeur du sang des histoires finalement quelconques; d'ailleurs ces histories sont de plus en plus confuses au fur et à mesure, que l'homme s'enlise dans sa folie meurtrière. Un auteur, qui est donc obligé de donner dans la surenchère quantitative en dépit de la qualité de ses histoires, approche très intéressante de la part d'un auteur lui-même poussé par ses éditeurs pour sortir toujours plus de volumes.
Ensuite, il y a également une métaphore très intéressante, lorsque la fille est confrontée à la réalité des choses, en découvrant des victimes du tueur; un peu, comme lorsqu'on grandit et que l'on prend conscience de l'horreur des récits, qu'on adulait durant notre enfance (les contes des frères Grimm ou même d'Andersen sont des modèles du genre de l'horreur). L'âge adulte ou la perte de toute notion de naïveté et d'innocence.
Autant dire, que tous ces thèmes sont aussi grossièrement évacués par la mise en scène mal inspirée de Kaneko, que les coups de hache en pleine tranche de ses victimes; ce qui donne certes lieu à quelques surprenantes scènes gores, tombant comme d'épaisses touffes de cheveux dans la grosse soupe. (Mention spéciale tout de même pour la scène du crochet en début du film et surtout celle du "goinfrage" des gâteaux au milieu).
L'incohérence du propos, le manque d'implication total de la part de son réalisateur et l'absence de finesse fait que ce film frôle davantage le ridicule, que l'effet d'horreur recherché à la base. Umezu Kazuo (qui fait un caméo comme client dans la scène du supermarché) devra encore patienter avant de voir une adaptation digne de son nom sur grand écran.


30 juillet 2008
par Bastian Meiresonne


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