Beaucoup de médiocrités sauvées par un final réjouissant
Spécialiste du grand écart filmographique entre monuments du cat III (The Untold Story, Ebola Syndrome), pseudo films d'horreur navrants de platitude (Dating Death) et comédies sans imagination (Papa Loves You) ou autres films inclassables (Cocktail), le très productif et néanmoins fort sympathique Herman Yau revient à ce qui fit son succès le cat III bien sanglant.
Certes le casting n'est pas à se rouler par terre, n'espérer pas trouver ici quelqu'un à la hauteur (ou même à la cheville) d'Anthony Wong. On notera quand même la performance convaincante de HUI Siu-Hung en second rôle. Quant au contenu de l'histoire, le suspens est quasi absent, faute à un scénario bien mince. Alors malgré les quelques moments de tension qui parsèment le film, il faut convenir que le spectateur est contraint d'accompagner laborieusement cette histoire jusqu'à ... jusqu'à ce que Herman Yau le sorte de sa torpeur avec un final qui par contraste semble pus inventif et apporte cette touche d'humour bien noir qui caractérise les meilleurs succès du réalisateur. Cela suffit à racheter le film et nous montre qu'Herman Yau peut encore quand il le veut sinon nous faire un bon film, du moins nous montrer qu'il sait encore filmer et nous communiquer la jouissance de son délire hémoglobinique.
On repassera pour le bon film
un teaser alléchant et un casting intéressant...et pourtant le néant, un scénario misérable, la réalisation est minable et les effets spéciaux lamentables, malgré de bons acteurs on peine à tenir...
Si certes le dvd ne coute que le prix d'un paquet clope...je vous conseil de continuer de fumer ça nuit moins gravement à la santé que ce genre de daube.
A bon entendeur +
(pas) Blague (pas) Magique
Un brin de nostalgie entoure la vision de ce "Gong Tau"; celui de retrouver cette saveur particulière des incroyables premiers produits d'exploitation de la Shaw de la fin des années 1970 (lancés suite au succès surprise de "L'Exorciste"), mais également celui de l'âge d'or de la Cat. III des années 1990 – et du coup de l'apogée de la carrière du sympathique Hermann Yau. Le temps de déballer le DVD et d'insérer la galette, on y croit à fond. Et de sourire à la pensée d'un Herman Yau, qui ferait un gros doigt d'honneur à l'intention de toutes les coproductions sino-HK récentes, formatées et épurées de ce qui avait la quintessence même d'un cinéma HK révolu: une totale liberté d'expression et la volonté de produire des films en masse en cherchant à plaire au plus grand nombre de spectateurs pour s'en mettre plein les poches. Une période (années 1990) bénite, qui a vu l'avènement des films tels que "Ebola Syndrome" ou "Story of Ricky". On aime ou on n'aime pas – mais ces films resteront une véritable aberration dans le paysage mondial cinématographique.
Voilà le film lancé – et premier constat: le film fait trop propret. Une image impeccable, qui tranche malheureusement avec la glauque ambiance de l'intrigue. L'image est tellement piquée, que l'on pourrait quasiment compter le nombre des gouttes à tomber de la pluie à verse; et Yau se permet même un doux hommage à Michael Mann en filmant en contre-plongée ses deux flics de choc sur ciel bleu presque dégagé.
Second constat: les flics de choc ne foutent jamais les chocottes. Impossible de résister à cette bonne vieille trogne de Lam Suet, surtout quand il se tue à parler de son "Gong Tau" ou qu'il affronte en face à face "musclé" ce bon vieux Hui Siu-Hung (le vieil inspecteur des "Love Undercover" notamment). Le second couteau Mark Cheng ("Peking Opera Blues" quand même, mais aussi "Underground Judgement" ou "Naked Poison 2") s'est pas mieux aiguisé sur ses séries B et Z et se voit même affublé du ridicule nom de "Rockman" ("Lok-Man" en VO)…Heureusement, que le ridicule ne tue pas. A leurs côtés Maggie Siu en pleurnicheuse de service, que l'on aimerait bientôt voir subir le même sort qu'à son bébé, mais qui ne souffrira malheureusement que de forts maux de tête (ce qui la fait pleurer) ou l'impossibilité de dormir autrement que pliée en deux (ce qui la fait pleurer au réveil).
Alors on se met à espérer du second degré – et de l'humour noir il y a et notamment lors de son dénouement assez ironique; mais malheureusement rien, qui n'égale la sanglante ballade d'Anthony Wong dans "Ebola"…
"Gong Tau" ne sait pas vraiment sur quel pied danser, emprunte beaucoup de directions sans jamais oser aller jusqu'au bout. L'ambiance poisseuse à la "7ven" en début du métrage est contrebalancée par les cabotinages de Hui; les scènes chocs du départ (le bébé !!!) s'effacent devant des longues plages dialoguées inutiles et la soudaine explosion de violence lors du finale est instantanément oubliée à la vue des SFX extrêmement cheapos de la main trouée et de la tête volante. Beaucoup de trop peu pour déboucher sur un vague sentiment de gâchis.
Reste cette vague impression nostalgique avec la furieuse envie de se replonger dans ses "classiques" pour satisfaire sa soif de sensations fortes.
Déception de la part d'Herman YAU, déception peu surprenante car c'est un peu la lotterie avec ce réalisateur capable de tout les niveau de qualité. Pourtant la bande annonce promettait un film autrement plus réussi, et j'espérais une pelloche autrement plus percutante.
On a un peu l'impression de regarder un épisode de série tv policière fantastique, avec quelques plans sanglants en plus. Malheureusement le scénario est vraiment banal, l'interprétation pas top et pour un cat3 on a pas grand chose à se mettre sous la dent.
Bref moi qui espérait un grand retour de la part d'Herman YAU, je commence à perdre la foi.
Sortilèges et envoûtements
Ce Gong Tau : An Oriental Black Magic / Kong Tau (2007) est un film d’horreur de Herman Yau. Une pure œuvre de Category 3 qui rappelle la grande époque des années 90. L’auteur renoue avec ce qui fit la Cat. 3 comme genre à part entière et nous livre un film gore ambiance thriller horrifique.
Gong Tau surprend dans le panorama cinématographique HK actuel et c’est tant mieux. Herman Yau sort des carcans pour réaliser un film qui réunit tout l’aspect crade d’une telle production sans compter des scènes de nus furtive (Teng Tzu-hsuan). L’ambiance glauque est là et plaira à tous les amateurs du genre.
Dans ce Gong Tau, Herman Yau prend le parti pris de traité le sujet de la magie noire de façon sérieuse, au premier degré donc. Il n’y distille aucun humour et préserve un climat obscur où rien n’arrête les sortilèges lancés à tout va pour assouvir une vengeance. Le film s’il y expose des scènes dures et sanguinolentes qu’on ingurgite difficilement par moment se regarde sans avoir l’envie de dégurgiter.
Il n’y a rien de sérieux dans ce Gong Tau qui ne restera pas dans les annales (si ce n’est le final des plus jouissifs. Pas loin de la scène d’anthologie) pourtant on ne peut que plébiscité Herman Yau de l’audace de remettre au goût du jour ce type de film. Il met en scène habilement cette petite Category 3 dont Mark Cheng est en deçà, Lam Suet donne ce qu’il a et une Maggie Siu qui tape sur les nerfs à force de crier tout du long. Gong Tau ne fera pas l’unanimité et se destine à ceux qui veulent renouer avec du déviant.