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Bon à Rien

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 2.75/5

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6 critiques: 3.62/5



Xavier Chanoine 2.75 Libres comme l'air
Ordell Robbie 2.75 Vrai sens du cadre mais scénario n'évitant pas le didactisme.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Libres comme l'air

[Avis Express]
Premier film de Yoshida Kiju, première tentative de mêler plutôt habillement film noir, critique sociale sur la jeunesse encore une fois un peu paumée et "Nouvelle vague" dans sa narration qui ose quelques pirouettes Godardiennes pas dégueulasses. Simplement, outre le fait d'être plutôt original dans sa structure et dans la peinture des personnages n'hésitant pas à jouer à la roulette russe, Bon à rien ne s'éloigne guère des sentiers battus et rabâche un peu trop ce que l'on a vu dans le domaine du film noir. Ce qui est définitivement le plus intéressant, sans être non plus surprenant, c'est la manière dont Yoshida traite ses personnages : des jeunes branleurs de quartier ou encore d'autres plus riches, côtoyant une jeune femme alors dans l'impasse. Ils s'amusent d'abord avec elle en la capturant dans la rue sachant que cette dernière retire régulièrement ce jour là une importante somme d'argent. La jeune femme n'apprécie pas et leur fait montrer en insultant le fautif de bon à rien, alors que ce dernier et ses deux compères ne font ça que pour s'amuser et tuer le temps dans un Japon qui marche visiblement au ralenti à l’image des protagonistes qui tendent parfois à nous endormir, la faute à un rythme moyennement négocié, comme si les ficelles du scénario faisaient trop dans la facilité et dans une certaine nonchalance qui lui colle certes plutôt bien, mais qui avec un peu plus de maîtrise et de consistance aurait débouché à quelque chose de grandiose sur le plan narratif. On préfère la narration d’A Bout de souffle où les dialogues se superposent sur un enchaînement d’images, chez Yoshida ce système n’est qu’à peine effleuré ou alors simplement pour se la jouer contestataire. Doit-on pour autant parler ici de Nouvelle vague au sens propre ? Il y a bien ce plan final complètement pompé sur celui d’A Bout de souffle, encore que ce dernier est plus brutal et davantage étiré sur la longueur qu’ici-même. Les affreux jojos ont voulu jouer aux petits soldats, ils se sont fait marcher dessus. Si Bon à rien n’est pas le coup d’essai/coup de maître, il demeure un honnête petit polar avec des jeunes adultes un peu rêveurs, idéalistes, utopiques, qui se croient les rois du monde alors qu’ils ne sont que les fourmis d’un système bien plus pervers. Cette génération du soleil a voulu grandir trop vite…



18 octobre 2008
par Xavier Chanoine


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